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> Llor'n'ckor, le dĂ©but d'une histoire
urhtred_gohslord
post 09/01/11 , 1:54
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Llor’n’ckor s’ennuyait.


Un grand trône d’airain occupait toute la hauteur du fond de la salle.
Taillé en une masse compacte, le trône surgissait du mur d’une manière naturellement vive. Sur les renforts des arrêtes, des clous en forme de crâne, cornu, grimaçant et riants, fixaient l’armature.

Entre cette armature, entre les pattes du trône, s’étendaient des bas-reliefs d’un carnage éternel opposant les tueurs et les pauvres victimes, une légion de guerriers face à une nation de faibles : un troupeau d’agneaux gémissants face à une meute de loups affamés, pensant se reproduire encore et encore pour, un jour peut-être, être en nombre suffisant pour se débarrasser de leur Némésis. Mais offrant ainsi un nombre toujours plus important de victimes aux monstres. Peut-être allaient-ils vaincre, un jour, quand ils seraient assez nombreux, assez aguerris et les ennemis trop gras de leurs victoires. Un jour peut-être. Mais alors leur rage et leur soif de revanche les aurait transformés alors en loups pires encore que les premiers tandis que ceux-ci, abattus, deviendraient des agneaux. Et le cycle continuerait, encore et toujours, engendrant des monstruosités toujours plus violentes dans une délicieuse éternité de carnages.

Le coussin du trône était de sang. Séché et craquelé d’où émergeaient parfois les crânes d’âmes hurlant pour leur salut, suppliant d’invisibles bourreaux. De les épargner. Ou de les achever, et ceux-là avec encore plus d’énergie. Tout cela dans un silence macabre, les mâchoires s’ouvrant au-delà du possible pour laisser échapper un son qui ne viendrait jamais à sortir de gorges qui n’existaient plus.
Sur le dossier démesuré s’étendait, jusqu’à une hauteur qui semblait osciller entre le quart et le tiers de la hauteur de la pièce, mais occupant tout l’espace par son horrible présence, une hache s’étendait. Son manche à huit faces pendu comme une épée de Damoclès au dessus des crânes du coussin. Il arborait de savants entrelacs de métal, chacun luttant farouchement pour s’imposer sur les autres en une danse hypnotique, qui soulignait huit inscriptions, une par facette, que chacun pouvait lire dans sa langue maternelle comme dans toute autre langue apprise, comme s’imposant de force à l’âme, fer rouge dont la cruelle brûlure demeurerait éternellement irradiant d’une insupportable douleur. Que le message soit compris par tous. « la mort t’attends, rejoins-y tes amis ».

Les braves en devenaient ivres de vengeance tandis que les faibles offraient leur cou. Le pommeau était sobre, au milieu de cette exubérance, un crâne qui toisait et jugeait ceux qui par malheur voudraient croiser le fer et mourir.
Les lames, jumelles, semblaient animées d’une vie propre, arborant de grandes gueules avalant sans répit un flot d’âmes gémissantes tandis que le fil des lames se tordait, soumis à une inextinguible faim.

Au dessus de la lame s’étendait un champ de fosses communes dont les squelettes étêtés se tordaient et gigotaient sous une pluie battante de sang déversée par des nuages vermillons tandis que des démons céphalopygistes paissaient et tourmentaient à loisir. Et enfin, dominant cette orgie volubile de sang versé dans une intolérable débauche de violence, vacillant entre réalité et horreur totale, un être engoncé dans une armure baroque et assis sur un trône non moins détaillé que celui sur lequel il était représenté, surplombait la montagne des crânes manquant aux squelettes, dont les denst s’entrechoquaient pour réclamer leurs corps.

à un observateur commun il eut été impossible de donner une hauteur au trône, quand bien même le plafond paraissait, étrangement, bien trop stable, bien trop tangible, comme s’il ne pouvait pas être autre part que… là .

Cette improbable évidence s’imposait d’elle-même avec une telle… logique ? Que penser qu’il pouvait en être autrement semblait une hérésie. Et devant ce plafond, pourtant, chacun sentait grandir en lui cette graine d’hérésie.

Llor’n’ckor s’ennuyait.

Sur ce siège dantesque siégeait un monstre immense. Tout en musculature, la menace qu’il irradiait avait fait d’elle-même capituler des mondes. Sans empêcher les massacres qui s’offraient. Car rien dans cette menace ne pouvait être démenti. La promesse de violence et de cataclysme qu’elle présageait était belle et bien une promesse. Que le destin avait toujours tenu.

Au bout de ses jambes à trois articulations, des sabots noirs et veinés de sang labouraient ce qu’ils foulaient. Les longs membres inférieurs offraient à voir une musculature développée, puissante et équilibrée, ne permettant aucune lubie à propos d’une quelconque chance de s’en tirer pour les fuyards. Dessus, un torse et un bassin musculeux formaient un ensemble que tout esthète ou autre cultivateur du corps aurait envié. Mais le plus simplet des culturistes aurait bien vite copris qu’une telle perfection était pensée dans un bit bien loin de leurs pauvres considérations. S’y greffaient de puissants bras, du même acabit, dont les proportions laissaient présager que la bâte maniait au combat quelque chose de lourd. Et sans aucune finesse.

Puis, partant d’entre les épaules, deux ailes repliées dominaient de leur hauteur ce qui se trouvait devant, sombres. Noires comme du sang séché.

Enfin venait la tête, grimaçante. Ceinte de huit cornes formant une couronne autour de la tonsure, elles surmontaient un faciès à la foi royal et terrifiant. Un monarque régnant, poing de fer dans un gantelet d’acier sanglant, sur un domaine dont il pouvait disposer à sa guise. Les deux cornes latérales, bien plus grandes que les autres , se recourbaient comme celles d’un bouc, pour déboucher, menaçantes, près de sa bouche. Bouche qui sans avoir de lèvres était pleine de crocs venant s’enchasser dans les muscles à vif de la machoire, formant un éternel rictus carnassier. Le nez était presque inexistant, simplement deux larges fentes entre les yeux et la bouche, comme un crâne. Les yeux étaient noirs, deux abîmes insondables d’où émergeaient deux pupilles rouge sang, où chacun pouvait voir se refléter sa propre mort des mains du bourreau qui se tenait devant eux.

La peau du tyran semblait suinter d’un sang poisseux, pourtant nul n’aurait suggéré qu’il s’agissait du sien. C’était plutôt comme si, en permanence, il revenait d’une gigantesque hécatombe meurtrière. Et peut-être étais-ce le cas, après tout.
Sur cette peau s’étendait une armure faite de plaques liées par des lanières de peau tannée. La protection s’étendait sur tout le thorax, les avant-bras et les cuisses. Elle était faite de bronze finement ciselé et martelé, dont le manque de fioriture et de décoration signifiait trop bien que son porteur ne paradait pas avec. Il l’utilisait dans sa fonction première : le protéger sur les champs de bataille les plus sanglants sans pourtant le ralentir ou gêner ses mouvements.


Llor’n’ckor s’ennuyait.


Devant lui s’étendait un paysage dantesque. Sa salle de commandement.
L’entrée était une grande arche en os d’où élergaient des crânes grimaçants. Elle était flanquée de deux gardes, ne portant rien d’autre que de lourdes armes d’hast dont la nature aurait été inédite à bien des observateurs, et dont ceux qui en connaissaient l’existence étaient sois des fous soit des serviteurs du Dieu des crânes. Les gardes en eux même n’étaient pas fait pour autre chose ue de manier ces armes. Deux membres inférieurs à trois articulations, un corps musculeux et deux bras. Seul un œil venait percer leur sternum, observant sans ciller l’entrée à garder. Pas de bouche pour parler ou provoquer, pas d’oreilles pour entendre le gémissement des victimes. Ni nez ni bouches pour s’enivrer du sang qu’ils versaient. Ils ne savaient que combattre, ne pouvant pas même goûter au plaisir qui en résulte.

Entre eux et jusqu’au trône d’airain coulait, contre les lois de la gravité, une peu profonde rivière de sang, dont le fond était tapissé d’os concassés, marque des innombrables personnes qui étaient entrées. En progressant vers le haut siège, les os était de plus en plus en état, enfin reconnaissables à quelques pas du bout de la rivière, et intactes aux pieds du saigneur. Mais aucun démon ne pouvait espérer briser ces os. Ceux-ci n’étaient affectés que par ce qui était physique.

Des colonnes noires marbrées de rouge encadraient la rivière. A leur sommet pendaient des êtres, qui avaient autrefois appartenus aux plus fiers représentants de leurs espèces respectives. Ils étaient à présent suspendus par leur peau à des crocs de bouchers, l’arme toujours au poing mais brisée, en fragments qui traversaient maintenant leurs corps.

Le pavage de la salle était en bronze oxydé, parsemé ça et là des fientes rouge pâle des pigeons de khorne qui voletaient jusqu’en haut de la voute. Des pavés, jaillissaient des faciès suppliants, gueulant à qui mieux-mieux qu’ils voulaient disparaître, mourir à jamais plutôt que d’endurer une seconde de plus. Sans prêter attention aux pigeons qui becquetaient de temps en temps les corps suspendus pour mieux leur fienter dessus. Parfois, un visage sortait du bronze, emportant avec lui un corps flasque de métal. L’âme, pensant être libérée, poussait alors un cri de joie et se précipitait vers l’arche. Pour finir proprement décapité par un des gardes du portail. Le corps se liquéfiait alors tandis que la tête roulait, fusionnant de nouveau avec le sol pour gémir de plus belle.

Sur les murs de la même matière que le sol, s’étendaient des armoires de marbre rouge présentant toutes les armes de contact imaginables, dans leur version la plus martiale, sans ornement inutile. Du marteau au bouclier, de la dague au vouge, du katana à la masse et du poing de combat au poing tronçonneur avec lance-flammes lourd intégré. Il y avait même des armes qui semblaient incongrues autant qu’inutiles, comme toute une collection de lames et de griffes tyranides ou certaines armes nécron.

Au milieu de tout cela, des sanguinaires se battaient entre eux avec une haine féroce, ajoutant au boucan des cris le choc des armes et des cris de guerre. Parfois aussi fusaient des insultes (« ton démon majeur tutélaire en string » ; « moi j’ai la plus grosse épée » ; « fils d’unijambiste » ; « serviteur de la vache »…)


Llor’n’ckor s’ennuyait vraiment.


Mais son Ă©thique martiale lui empĂŞchait de faire quoi que ce soit.

Il avait fait sortir sa flotte de l’empyrean quelques jours auparavant et s’était rapidement mis sur orbite autour de sa cible après avoir neutralisé les défenses spatiales : le monde chapitral des lightning sword, précédents vainqueurs de la Fête des lames, réunissant les champions des plus grands chapitres pour les faire s’opposer afin de déterminer qui parmi eux était le meilleur à l’arme blanche. Il avait alors fait une descente sur sur le monde, proprement exécuter un chapelain réclusiarque, sa suite et ses apprentis, puis avait rembarqué.

Il leur avait alors fait part de son message :
« je suis Llor’n’ckor, lieutenant du seigneur des crânes, massacreur de krnersnatch la grande, mutilateur de k’abouill’zom et prince démon de la grande légion de greuh. Je veux que le meilleur d’entre vous, votre champion, se présente devant moi avec l’équipement qui lui conviendra. Il m’affrontera sur ma barge dans des conditions équitables. »
S’il me vainc, il sera libre de repartir et ma flotte en fera de même de son côté. Si je le vainc, préparez-vous à subir l’anéantissement par le feu et le sang. Vous avez un mois. »

Un mois. Pour qu’ils préparent tout ce qu’ils pourraient avoir besoin et que lui-même ait en face de lui un ennemi en pleine possession des ses moyens.

Mais il s’était déjà écoulé 29 jours et sa patience atteignait des limites qu’il n’avait jamais soupçonné.

Lorsque soudain, un bruit de bottes métalliques sur le dallage le tira de ses pensées .
Un fier marine se dressait à l’entrée de sa salle. Son armure d’artificier bleu électrique soulignée de fines veines d’argent poli et rutilant. C’était un travail d’orfèvre. Sur l’épaulière droite s’étendait le symbole du chapitre : un éclair blanc foudroyant une épée blanche elle aussi, rayonnante. La gauche, cerclée d’or pâle, présentait les armoiries du champion : deux épées croisées sur un pavois. Sur sa poitrine l’aigle impérial, plumes remplacées par des symboles de foudre , s’étalait orgueilleusement, dominé par un gorgerin frappé de lauriers d’argents. Partout sur l’armure étaient gravées des formules ésotériques et fixés des sceaux de pureté aux formules non moins ésotériques. Le marine se tenait, à visage découvert, tenant son heaume de la main gauche. Il avait le regard fier et haut.

Dans sa main droite, il portait une très longue épée à deux mains, gravée de symboles anti démoniaques. Près de un mètres cinquante de long de la pointe à la garde, pour une largeur de lame de 15 centimètres. Llor’n’ckor réalisa que ce devait être l’épée du tonnerre, sûrement la plus précieuse des reliques du chapitre. Les frères d’arme du champion voudraient sûrement la récupérer quel qu’en soit le prix, les rendant d’autant plus téméraires.
C’était parfait.

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Alors voilà, ça a été écrit pendant les vacances, peaufiné ce soir (et surtout fini de numériser les derniers paragraphes), même si j'ai pas non plus eu des masses de temps pour bien revoir en profondeur.
J'ai distillé dedans un peu d'humour, plus ou moins visible, passkoeujleuhvöbien.
C'est surtout de la description (j'ai rajouté l'amorce de l'"intrigue (ahem) pour pas que ce soit pénible à mourrir), puisque je voulais faire un exercice, comme ça, car je trouve que mes descriptions sont en général bien trop courtes et "fonctionnelles".
Ben j'ai eu confirmation que j'ai aucune patience ^^.
Pour indication, la fête des lames est évoquée dans le dex SM, c'est un vrai bout de flouffe que c'est GW qui l'a inventé.

Je vais répondre aux questions qui viendront peut-être après : oui ce texte appelle une suite, et suite il y aura sûrement, mais dans longtemps, quand j'aurai le temps...

Alley, enjoy !

Urhtred


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QUOTE
tiens, notre cher duc avait raison, c'est marrant urhurh
C'est bien vrai^^
Le blog de mon club, par ici
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