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> Déchéance, Caïn et Abel
Marduck
post 28/12/06 , 22:32
Message #26





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Cool, franchement je revien parfois sr le forum et a chaque fois j'ai un petit regard pour cette section rien que pour voir si tu as continué. Franchement je déconne pas ... envoie les a black library si t'a le courage d'ecrire un peu plus vite.

Ca vaut largement leurs bouquin pour ce que j'en ai lut.

Si je peux me permettre une petite remarque, de gout seulement, j'aurais plutot écrit "de la volonté, pur telle un diamant" ou un truc comme ca mais plutot volonté que fanatisme ... je sais pas mais y'a juste la dernière phrase qui passe mal chez moi.


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Victory needs no explanation ... defeat allows none.
L'inocence ne prouve rien etc ...

Alla Ack'bar Muad'ib !!!
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evilsunz
post 03/01/07 , 1:55
Message #27





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Salut a tous et merci pour les encouragements qui me redonnent la Foi quand j'en viens à douter de Son existence.....je vais essayer de publier un peu plus vite des textes un peu plus courts enfin on verra comment ca se passe. (et une phrase plate qui ne veut rien dire, une !) Bon là je m'attaque a ma partie préférée, celle du "monde sans nom" (tadadam) , avec des gens qui meurent en pleine dépression, youpi !
Le style change un peu, dites moi si c'est affreux.


Un monde sans nom, oeil de la terreur.

L'horreur.

La boue. La pluie. Le froid. La jungle. La nuit.

Bruissements infini des trombes d'eau de l'orage...Odeur entêtant de pourriture...Air lourd d'horreur et de sueur accumulée...
Les fougères bruissent vaguement dans les relents d'humidité qui collent à la peau et poissent les uniformes. Dans son misérable cratère creusé au milieu de la jungle, coupé du monde, le sergent hyxas des 46 iemes dragons de Jouran était recroquevillé, les yeux englués d'adrénaline.

Sifflement indistinct d'animaux inconnus... Les fougères bruissent toujours, et à la longue cela s'apparente aux murmures d'un démon , qui à l'oreille , vous dévoile le vrai sens du mot :

L'horreur.

La pluie tombe toujours, et son rideau gris mouvant fait apparaître des formes belles ou monstrueuses, démentes ou réalistes, improbables ou réelles.


A moins de trois mètres devant lui, une silhouette indistincte hachée par la pluie . Le soldat jiil, étendu de tout son long au milieu des fougères.

Ils pourraient se parler, rompre un peu l'enfer autour d'eux par quelques paroles rassurantes. Mais Hyxas et Jiil se taisent, comme les autres. Chaque homme se replie sur soi au cours des interminables heures de veille, et reste seul, face à ses démons.

Hyxas sent le matraquage systématique sur son ventre et son menton , celui de la pluie qui tombe du sol vers le ciel, grotesque caprice des dieux sombres s'amusant à inverser les lois de la gravité.


Des trombes d'eau jaillissent des fourrés et du sol torturé, et a se moment il faut se tasser dans son abri car ce déchaînement annonce la venue d'éclairs flamboyants. Ils jaillissent soudain tels des piliers de lumière, et pendant un instant, un court instant magique, tout est d'une blancheur parfaite, la nuit recule, la peur aussi , les fourrés , les troncs étincellent et tout, absolument tout semble aussi propre et parfait qu'au premier jour .

Avant qu'Elle ne revienne.

L'horreur.

C'est quand l'espoir meurt dans les derniers flashes résiduels de la tempête qu'ils ont l'habitude de venir.
Hyxas et Jiil se redressent dans leurs trous et forcent leurs yeux injectés de sang à percer la chape de ténèbres qui les entoure. Parfois, par chance, on peut les voir assez tôt, suffisamment tôt pour ne pas être surpris, ce qui fait toute la différence.

Cela commence toujours de la même façon : une longue plainte s'élève, un murmure sadique haché par la pluie, qui serpente entre les arbres :

« Nous...venons.......vous...prendre ! »

Battements de coeurs...rugissement de la pluie...coups d'oeils désespérés à gauche et à droite...poignée du fusil laser qui glisse dans les mains moites...

L'horreur.

Le monde explose encore dans un univers blanc qui brûle les paupières alors qu'un nouvel éclair s'élance vers les cieux.

Il est là.

Dominant les deux gardes impériaux du haut de ses deux mètres soixante, il a jailli d'un fourré , à moins d'un mètre de Jiil. Et il se tient là , dans toute la sombre majesté. Le crâne surmonté de deux cornes vrillées, a la façon d'un bouc, l'armure énergétique ruisselante, d'un blanc éclatant dans la lumière de l'éclair. Sur son torse, des dizaines de crânes inhumains rient en silence, propageant une atmosphère de démence muette qui paralyse les gardes.
Des lambeaux d'une cape déchirée tissent un halo de ténèbres mouvant autour de sa silhouette.

Seigneur de la nuit. Night Lord.

Jiil n'a même pas le temps de bouger. L'éclair s'évanouit, les ténèbres reviennent, et la malheureuse silhouette du soldat et brutalement aspirée dans les fourrés, traîné par la poigne de fer du marine du chaos.

On entend ses cris , il se débat, il y a un vague remue ménage dans la végétation. Ce ne sont que les premiers cris parmi les innombrables que poussera Jiil cette nuit.

L'horreur.

Hyxas, dans son cratère, s'élance à moitié hors de son trou. Mais c'est absurde et il le sait. Déjà les hurlements de son compagnon se font moins audibles, et lui et son ravisseur son déjà loin.

Le sergent Hyxas retomba sur le dos dans son trou, et resta là, étalé, le souffle court, attendant en vain l'aube d'une nuit qui ne finissait pas.

********************************************************************

Euh j'ajoute la suite demain chui fatigué là.........


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Huron sombrecoeur
post 03/01/07 , 18:38
Message #28


Feu-Maman Ours
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Récit très bien décrit, l'ambiance y est pesante, on ressent bien l'atmostphère humides des jungles lors de pluies.

LA venue du night lord et impressionnante, pas surprenante, mais impressionnante, tu as bien rendu son incroyable taille comparée à de simples humains.


j'attends moi aussi la suite.


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Bien que mes gardes doivent se reposer et mes vaisseaux se ravitailler, mes ennemis savent que nos canons ne se tairont jamais.
(tyran de Badab)
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evilsunz
post 05/01/07 , 2:49
Message #29





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Long long long récit.......................Mais mon préféré




Tout avait commencé huit mois plus tôt, selon la vision du temps qu'avaient les mortels.
C'était une histoire tristement ironique, une tragédie que l'imperium se hâta d'oublier.


Huit mois plus tôt donc, un obscur inquisiteur eût une vision, un idéal. Il se vit, triomphant, à la tête d'une expédition dans l'?il de la terreur alors que le système cadien s'enflammait sous les pas du fléau.

Cela devait selon lui donner un formidable coup de fouet au moral des troupes impériales, tout en démystifiant l'?il de la terreur. Il y eût des discours enflammés, un engouement sans bornes pour le projet. Quel symbole ! Prendre pied dans l'antre du fléau quand celui-ci tentait de s'installer dans les contrées matérielles ! Que pourraient redouter des hommes qui avait vaincu l'enfer ?

On cita Macharius, on se revendiqua de Sa divine volonté. On brandi l'étendard de vengeance, on fit des serments solennels et terribles. On promit aux hommes des lauriers immortels, on jura que l'histoire retiendrait leurs noms.

« Plus rien ne sera comme avant ! leur avait on dit. Au coté de l'astartes, vous écrirez les premières pages d'une première ère , celle ou l'humanité, enfin adulte, s'affranchira définitivement des ténèbres ! »


Hyxas, Jiil, leurs supérieurs et des millions de pauvres bougres avaient marché. Une chimère. Une vision. C'était ce dont tout homme rêvait, et jamais Hyxas n'oublierait ces heures d'euphorie et d'enthousiasme, ou il avait cru donner un sens exceptionnel à sa vie.

Vingt régiments de la garde et deux chapitres de l'astartes avaient formé le fer de lance de cette expédition lancée à la hâte. Dès le moment ou ils disparurent dans les bourrasques violettes de l'?il, les choses commencèrent à mal tourner. On perdit rapidement le contact avec la moitié de l'expédition. Le reste des vaisseaux s'acharnèrent à rester ensemble alors que l'un après l'autre, sur les ponts impeccables, les navigateurs s'écroulaient en vomissant leurs encéphales.

Lorsque enfin on trouva ce monde sans nom, les hommes qui avaient survécu se réjouirent. Enfin il allait être possible d'agir concrètement.

On débarqua.

On déchanta.

L'horreur les avait rattrapés, et chacun prit conscience, comme si ils s'éveillaient d'un rêve , de l'audace de leur acte.
Ce fût des heures de confusion indescriptible. Des pelotons entiers devenaient fous au moment où ils posaient le pied à terre. D'autre se mutinèrent dans les convoyeurs, refusant de descendre.
Des compagnies blindées se volatilisaient petit à petit lorsque la foudre jaillissait du sol. Les commissaires se trouvaient possédés, les officiers ordonnaient aux amiraux de bombarder leurs propres troupes, et les marines ne faisaient plus confiance à personne.


Puis, après cinqs jours de démence, vint l'ordre, ahurissant, d'évacuation générale. De toute évidence, l'existence de l'expédition avait enfin atteint des autorités un peu plus compétentes et raisonnables. On avait jugé en haut lieu que les ressources à la disposition de l'inquisiteur pouvaient être mieux employés. L'enthousiasme disparut aussi rapidement qu'il était apparu. Ainsi était l'enthousiasme des hommes, vain , tragique, et sans lendemain.


Dans la plus grande panique, les maigres têtes de pont furent abandonnées par ceux qui les avaient payé de leur sang et de leur santé mentale. En orbite, les amiraux ne cachaient pas leur impatience, ajoutant au stress ambiant. Enfin, après une évacuation rondement menée en deux jours, la flotte prit le chemin du retour, vers l'espace cadien.

Le seizième peloton du 46ième des dragons de Jouran avait été oublié.

Oublié.

Même après que l'horreur soit devenu sont quotidien, que sa mémoire ait été détruite par l'influence démoniaque de ce monde, Hyxas ne pouvait oublier ce qu'il avait ressenti lorsque il avait vu , au loin, le dernier convoyeur partir.

IL était tombé à genoux, et avait hurlé, encore et encore, l'implorant de revenir, refusant de le croire.
Ils avaient été oubliés dans la confusion du départ. Ce n'était pas une mort digne ou un sacrifice héroïque. Ce n'était pas un dernier carré pour permettre aux autres de s'échapper. Ce n'était même pas un tortueux complot fomenté par un régiment rival ou un inquisiteur machiavélique.


C'était un oubli. Un simple oubli, un fichu putain de scribe régimentaire qui avait sauté une ligne en recopiant un rapport.

Parfois, au cours de ses crises de désespoir, il se demandait si quelqu'un s'était apercu de leur absence, ou si un responsable quelconque avait réalisé que soixante dix hommes avaient été condamnés par négligence.

C'était là qu'avait commencé le véritable calvaire du peloton.


********************************************************************


Hyxas revenait de sa longue veille, seul. Il se refusa à regarder les hommes, qui à son passage, lui demandèrent ce qui était arrivé a Jiil. Depuis que les Night Lords avaient surgi, ce genre de question ne méritait pas franchement de réponse.

Hyxas émergea de la jungle, et déboucha sur la « clairière ». C'était là qu'avait pris position le peloton en attente d'un secours qui n'arriverait jamais. Hyxas esquissa un sourire résigné. Inconsciemment, tout en sachant que personne ne viendrait, ils avaient voulu être à découvert pour être plus facilement repérable depuis l'orbite.


Il observa les alentours avec amertume. La « clairière » n'était en fait qu'une pâle trouée dans la jungle faite d'une terre rouge torturée, quasi volcanique. Celle-ci étai en perpétuel mouvement : des convulsions l'agitaient soudain, déséquilibrant quiconque se tenait dessus. Ailleurs, des centaines de pointes effilées poussaient subitement, grotesquement, comme si un gigantesque cactus avait surgi du sol.


Ce qui effrayait le plus Hyxas n'était pas ces phénomènes en eux-mêmes mais plutôt la rapidité avec laquelle il s'y était habitué. Parfois il se forçait à croire que c'était grâce à ses facultés d'adaptation exceptionnelles. Mais dans les moments les plus solitaires de ses nuits, il réalisait que ce monde, cet univers cauchemardesque lui était familier.



Il reconnaissait dans le motif du feuillage la plantation de ses parents. La clairière lui rappelait par sa taille et la couleur du sol, le gymnase d'entraînement de la garde sur Jouran. Il entendait la nuit les sifflements de ses chiens avant de réaliser que ce n'était que le vent dans les buissons.


Il avait cru qu'il était fou, naturellement . Possédé. Souillé. Mais il avait rapidement réalisé que ses camarades étaient eux aussi soumis à cet effrayante superposition de leur passé avec l'horreur routinière de se monde.


Peut être étaient ils tous déjà possédés. Mais tous les matins, le médecin chef Gent inspectait chaque homme, à la recherche du moindre grain de beauté ou excroissance suspect. Personne n'était atteint jusque là.

Hyxas atteignit le point central de la clairière, ou se dressait un baraquement minable, branlant. Il aurait pu passer pour une ébauche de pc de campagne, si il n'était pas couvet de cloques de béton éclaté et si il ne s'enfonçait pas dangereusement dans le sol sur son angle sud-ouest.

Lui non plus n'échappait pas à l'influence corruptrice de ce monde.
Six gardes, armés de pelles et de sacs de sable, s'efforçaient de donner des fondations plus solides au bâtiment. Avec une énergie superbement vaine, ils tentaient d'écarter des coulées de terre rouge pour y glisser les sacs de sable. Fasciné, Hyxas observa une irruption de terre soudaine engloutir le labeur de longues minutes de travail acharné. Une langue de boue jailli soudain comme un fouet, jetant deux gardes à terre.

Un court instant , tous restèrent interdits. Il y eût peu être un sanglot camouflé en reniflement de rage, puis tous, se remirent au travail, écartant furieusement des masses de terre qui reviendraient à la charge dans la minute.


Pourquoi continuaient ils tous à lutter, alors que la planète elle-même se jouait d'eux ? Pourquoi cet acharnement grotesque alors qu'ils étaient abandonnés de tous ?
Pourquoi continuaient ils à partir, tous les soirs, par équipe de deux, s'enterrer dans la jungle pour servir de pâture au Night Lords ?
Pourquoi Astur l'officier radio continuait il imperturbablement ses heures d'écoute, se martyrisant les tympans dans une bourrasque sonore insensé ?
Pourquoi vouloir bâtir un pc de campagne alors qu'aucun officier au dessus du grade de sergent n'avait survécu ?

Hyxas ne comprendrait pourquoi que bien plus tard, dans les derniers instants de sa vie , quand un fou lui aura ouvert l'esprit sur ces mots :
La beauté du mal.

Hyxas, abandonnant ses camarades à leur labeur pénétra dans l'abri et se laissa tomber à terre.

Sifflement insupportable d'une machine à café??.grotesque dans toute cette démence?
Gémissement sourd des blessés résistant au sommeil pour ne pas sombrer dans leurs cauchemards'?????.
Fatigue qui s'échappe par les moindres pores de la peau, battement de cils dans l'atmosphère surchauffée .
Détente horriblement douloureuse des nerfs, qui hurlent après la tension d'une nuit bien trop longue?douleur effroyable comme une seconde naissance.
Grondements indistinct de la structure du bâtiment , alors qu'il s'enfonce un peu plus sous terre?.
Hurlements lointains des perdants de la nuit'??.Jiil'??..les autres'?ceux de la nuit d'avant'?.
Ricanements à glacer le sang des gargouilles qui tournent, en nuées ,au dessus de la clairière?.courte rafale de fusil laser, pour la forme??
Voix nasillarde de Kirk, annonçant l'arrivée d'une navette dans les cinq minutes'?.
Dormir?oublier?.tous le sang?toutes les larmes'?mourir?en paix.


********************************************************************


Ainsi allait la vie dans l'?il de la terreur.

Mais il fallait que cela change bien sûr, que ce cauchemar routinier prenne une nouvelle tournure, sans quoi le châtiment des gardes fût devenu habituel, supportable presque.
De cela il n'était pas question. Ainsi en avait il été décidé, et les mortels qui s'étaient cru dignes de souiller Leurs domaines devaient en payer le prix.

Lorsque une éternité fût passée et que l'espoir fût tout à fait mort, enterré dans les vagues de boue qui déferlaient sur le pc de campagne, il se passa quelque chose.

Il arriva.

Cela se passa au cours d'une nuit qui ne finissait pas. L'obscurité régnait, comme toujours, et la pluie martyrisait le ventre et le menton d'Hyxas , comme toujours. Il s'abandonnait à la mort et restait la étendu, les yeux fermés, attendant qu'on vienne le chercher et que tout, enfin, soit terminé.
Déjà, il entendait les glissements furtifs de l'adamentium dans les herbes, le sifflement sourd empli de sadisme, le murmure devenu rituel :
« ???..Nous ??????venons'..vous'?????.prendre ! »

Serait-ce enfin pour cette nuit ?

Puis il y eût une lumière. Pas le flash violent et agressif d'un éclair, ni l'éclairage glauque du pc de campagne. Une vraie lumière, saine et continue, une lumière croissante, apaisante.
Hyxas se concentra. Se souvenir?du temps'?..d'avant'??.d'avant l'abandon'?d'avant les ténèbres'??
Ils tombaient'?.. comme des gouttes d'eau ???..de vraies gouttes d'eau?..du ciel vers la terre?comme avant.

Hyxas, un instant, se força, encouragé par la réminiscence de ce souvenir. Il les voyait distinctement maintenant, il se souvenait les avoir vus tomber depuis les baies d'observation des transporteurs.

Ce bruit croissant, cette odeur d'ozone, cette forme en goutte d'eau?. «module d'atterrissage » lui souffla , épuisé mais heureux, son cerveau.

Il y eût un choc , une pluie de terre, des feuillages craquants.
Il se passait vraiment quelque chose.

Hyxas s'obligea à réagir, roula lentement sur le coté, en direction du vacarme.

Il était là , flamboyant , d'une intense couleur or, luisant dans la pluie. Des nuées de vapeur d'eau s'en échappait alors que les arbres, liquéfiés par le choc et la chaleur le sa coque, s'effondraient alentour.
Une intense lumière pulsa de l'intérieur, puis un bruit, un bruit nouveau se fit entendre, celui des rampes de débarquement qui s'abaissaient .
C'était trop d'informations pour le cerveau engourdi de froid et d'horreur d'Hyxas.

Une silhouette?..en contre jour?issue du module?un remue ménage dans les fourrés'.cris d'alarme poussés d'une voix hystérique , comme les cris des grox que l'on égorgeait, avant , pendant la saison des fêtes, sur ce monde ou il était né et dont il avait oublié le nom'???

Grondements sourds d'une arme à feu, cris de douleur?se réveiller, vite, voir, comprendre?.

Puis il le vit.
Et le monde changea.

Ou étaient passés la fatigue et l'horreur ? Il était là, l'élément perturbateur, celui qui brisait le cycle infernal, le porteur de changement.

Haut de deux mètres soixante, porteur d'une armure dorée, revêtu d'une capuche et portant la lumière d'une lame crépitante et d'un bolter étincelant'?.Qu'il était semblable?et si différent'.de ceux qui les tourmentaient depuis'..si longtemps.
Il les affrontait'??.ses cauchemars, ceux à qui on ne pouvait résister?ceux qui jouaient avec eux, leurs tourmenteurs'..

Mieux, il pouvait les vaincre. Tout pouvait cesser. Il vit un revers magistral, une irruption de lumière, et une silhouette cornue reculer, tituber, s'effondrer.

Un ange ?.marmonna Hyxas, un envoyé de celui qui nous avait abandonné??.
Il ferma les yeux, et sourit. En son c'ur il sentait renaître l'espoir.
Comme avant. Exactement comme avant.


********************************************************************


Un envoyé de l'Empereur.
C'est ainsi qu'il s'était désigné, et c'est ce qu'ils voulaient entendre.

Le matin avait vu le monde changer. Même la nuit avait semblé finir plus vite. Il était venu, tenant dans ses bras le corps endormi d'Hyxas.
A sa vue , Gent avait enlevé ses écouteurs radio, révélant des oreilles recouvertes de croûtes de sang.
A sa vue, les blessés avaient cessé de conjurer le médecin de les achever.
A sa vue, Manke avait cessé de mettre en joue les gargouilles.
A sa vue, les six travailleurs du pc avaient laché leurs pelles et leurs sacs de sable.
A sa vue , Kirk avait cessé d'annoncer l'arrivée de la navette.

Tous s'étaient rappelés du temps d'avant, ou la pluie tombait du ciel, ou l'aquila flottait, inaccessible et éternel, ou les pc de campagne s'assemblaient en trois heures et ou un Space Marine était un héros et pas un assassin.

D'un coup ils n'étaient plus les macabres pantins d'une comédie funèbre ni les sinistres jouets des Night Lords. D'un coup une éternité de cauchemar prenaient un sens, et la raison d'être de leur résistance était toute trouvée : ils avaient tenu jusqu'à l'arrivée le l'envoyé.


Ils n'étaient pas heureux. Ce qu'ils ressentirent alors dépassait les fades limites du bonheur et du malheur. Ils étaient au-delà, soulagés à un point inimaginable.

Ils tombèrent à genoux, et demandèrent à l'envoyé ce qu'il attendait d'eux.

Aucun n'entendit le rire moqueur des gargouilles.


********************************************************************


Ce fut une période, étrange , irréelle. Lorsque Kyxas fut capable d'y penser, avec le recul, il songea qu'ils avaient dû être drogués, encensés.

Leur comportement n'avait plus rien d'humain. Ils suivaient l'envoyé dans les profondeurs de la jungle, plus loin qu'aucun n'aurait osé s'y risquer auparavant. Ils affrontaient les Night Lords le sourire au lèvres, et ceux qui tombaient riaient dans leurs dernier souffle.

Il se souvenait d'un héroïsme dément, d'une gloire surgie du néant. Son c'ur lui semblait s'être enflammé. Rien ne paraissait impossible. Les Night Lords ne lui inspiraient plus que du mépris, car ils étaient incapables de ressentir l'euphorie qui le possédait.


Il se souvenait d'avoir crié : « Pour ce sacré putain d'Empereur, qu'il crève pour nous avoir oubliés ! »
Et il se sentait le plus nobles de tous Ses soldats, car bien que l'Empereur l'ait abandonné, il continuait à le servir, envers et contre tout.
Il se souvenait avoir vu l'envoyé de l'Empereur sourire en l'entendant.
Il connût la gloire, la rage de vaincre, la fierté du devoir accompli.

Le soir, de retour au campement, les survivants et l'envoyé se rassemblaient dans le pc, et ils parlaient d'avant, du monde d'avant, de la raison, et chacun racontait son histoire, et lentement, ils réapprirent ainsi ce qu'ils avaient oublié. Lentement, il lui semblait revenir à la raison, et s'éveiller d'un mauvais rêve.

Il fût heureux.
Tout simplement


********************************************************************


L'horreur.

La boue. La pluie. La jungle. Le froid. La nuit. L'envoyé.

Hyxas a la foi. Ils murmurent dans les ombres :
« Nous'?????.. venons'?????. vous ????.prendre ! »

L'envoyé sourit sous son capuchon. Les gardes rient.
Tapis dans la jungle, l'envoyé et les gardes écoutent, l'oreille aux aguets, les chuintement caractéristiques du combat dans la jungle. Sur la gauche, dans les fourrés, un mince fil de laiton , véritable fil d'Arianne, relie chaque poste avancé tout autour de la clairière. Le fil est recouvert de rosée. Si un Night Lord venait à passer entre les postes de surveillance , il ne pourrait le faire sans ses pas éjectent les gouttes du fil.

Le silence.

Dans le ciel tournoient les gargouilles, rejointes, depuis quelques nuits, par d'hideux rapaces.

Aucune importance. L'envoyé est avec eux.

Tremblotement du fil. Jaillissement des gouttes. Détente des muscles et rictus vengeur. Hyxas se précipite dans la jungle à la suite de l'envoyé. Ils apparaissent au détour d'un tronc. Ils sont trois : grands , monstrueux, recouverts d'airain.
Terrifiants dans une autre vie, pas dans celle-ci.

Déjà l'envoyé a frappé : trois bolts qui arrachent les fougères et jette à terre un des Night Lords. Les tirs croisés des gardes distraient le suivant alors que l'envoyé l'empale sur sa lame.
C'est si facile.
Le soldat Gane, trop lent, à donné sa vie pour donné quelques secondes à l'envoyé. Il meurt empalé sur une branche, les cervicales brisés, en encourageant l'envoyé.
Deux passes éblouissantes, une baïonnette dans la genouillère, et le Night Lord est à genoux. Une herse de baïonnettes s'enfonce dans son plastron, et un déchaînement d'éclairs ponctuent son agonie alors qu'il se débat.


Sourires empreints de fierté?.regards d'adoration pour l'envoyé??hurlement perçant de Jildane, emporté comme une bourrasque par un rapace.

L'horreur.


Course effrénée à travers la jungle?treillis alourdis par la pluie qui freinent les mouvements'?. Le groupe débouche dans la clairière.

Le rapace est là, ces réacteurs dorsaux luisent encore, carbonisant les jambes de Jildane alors qu'il éviscère le garde impérial en caquetant.

« Salopard'? »

Ils se jettent sur lui, essayant de le mettre à terre sous leur poids conjugué.

Hurlements de Jildane?contact avec une la surface de l'armure du rapace, hérissée d'électricité statique ?Sentiment d'attenter à un être hors du temps, incroyablement vieux?Malveillance brute, insoutenable?.Epée tronçonneuse qui jaillit, bouquet de viscères'

Et là haut l'enfer se déchaîne, l'apocalypse quotidienne qui éclate, sous les rires moqueurs des gargouilles entamant leur attaque.

Notre heure a sonné. Mais l'envoyé est avec nous'.
On le cherche des yeux?.sa belle armure, son sourire?
Son aide.

« Ne nous laisse pas seuls, envoyé, ou est tu ? »

L'horreur, sourde, soudaine, qui revient, insidieusement, avec mille fois plus d'intensité??Cette horreur dont nous croyions nous être affranchis, qui revient, accablante. Le doute, horrible qui perce brutalement notre foi?S'il nous avait abandonnés, lui aussi ? Comme les autres, comme avant ?

« Ou est tu ? »

« Envoyé !!!!!!!!!!!!! »

Le rapace rue, triomphant, et nous jette à terre. Il hurle au travers de son masque un cri, un cri inoubliable, celui de notre déchéance. Un cri de ranc'ur, et de haine, qui a mis dix mille ans à mûrir dans sa bouche nécrosée?.

Nous nous effondrons vaincus, alors que nos tympans éclatent et qu'une lune rouge se lève , déchirant le ciel perpétuellement violet de l'?il de la terreur.

« Envoyé, ou es tu ? ?»

Ouragans de griffes démoniaques'?.larmes de désespoir perlant à mes yeux?Le soldat Yseec, seul, à genou face au rapace, le fusille à bout portant au fusil laser?.Le night Lord charge, et une tonne de ranc'ur et de mal brut écrase le malheureux, broyant tout ce qui ce trouve sous la ceinture?ruée des gargouilles s'amassant sur le soldat en piaillant, comme les mouettes que je voyais jadis au port d'Ildraw , sur Jouran, avant'

Et d'une main déchiquetée, bouillonnante de bave démoniaque, s'élève une grenade, le dernier effort d'un homme d'exception que je ne connaîtrait jamais'?détonation , nuée de shrapnell'?..Gargouilles enflammées retournant à leurs créateurs'??.
Et là le rapace, effondré sur le corps du soldat Yseec, un unique éclat au travers du casque?


Un héros'Celui que je ne serai jamais'.Il a tué un Space Marine et il ne connaîtra plus la peur.

Moi, si.

« Envoyé?.par pitié, répond moi !!! »

Moulinets enragés ?.puis , brusquement, les gargouilles s'envolent , toutes ensembles, hurlant leurs sarcasmes'

L'horreur.

Il est bien là. L'envoyé. Dans son armure dorée. Son sourire au lèvres. Sa lame dans la main.

Le bolter braqué sur nous.

Entouré de Night Lords.

Comprendre ? L'incompréhensible ? L'impossible ?

« Envoyé ? »

Et je le vois sans comprendre nous égorger, nous brûler, nous mutiler, nous décapiter, piétiner nos corps, et il le fait lucidement, avec une rage froide, déterminée.

L'horreur. La vraie.

Je ne lui en veux pas, je suis au-delà de ça?.mais j'éprouve viscéral, le besoin de survivre, de survivre pour comprendre.

Rires moqueurs des Night Lords'.Sifflement de sa lame dans l'air?.hurlements d'incompréhension, cris de stupeur?....
Je rampe dans la boue comme un ver, sans dignité, nu, horrifié, cent fois plus vulnérable qu'avant car je suis monté en zénith de l'espoir?..ma chute n'en est que plus rude?ramper, jusqu'au pc ??.tout doit finir là?vivre encore?pour comprendre.


Derrière moi tombe le dernier de mes camarades'.Je suis les seul, l'ultime survivant du peloton dont j'oublie à nouveau le nom'
Je sens leurs regards de prédateurs braqués sur moi, je sens le sol se lover tel un serpent sous ma poitrine et le vois leurs bottes en armure marcher autour de moi, m'accompagnant'?.

********************************************************************

Le pc'enfin'.tout peut finir? Je me hisse comme un ver à l'intérieur, saoul d'horreur et d'incompréhension. Dehors l'orage redouble, et je vois, vaguement, que seul l'envoyé me suit à l'intérieur, et que les autres restent là , dehors sous la pluie, à attendre qu'il en ait fini avec moi.

Je me tasse dans un coin du pc'...Je sanglote, brisé, écartelé de douleur au-delà de l'imaginable?.Je suis couvert de boue?Il fait si sombre ici, et le silence est si pesant'..La rumeur de l'orage n'est qu'un murmure.

« J'ai peur du noir, maman'?? » Je me revois, terrifié, au commencement de ma vie d'avant, quand tout était simple et logique, avant cet océan de démence. Je me souviens de la terreur que j'éprouvais, dans ma chambre, quand l'obscurité régnait et que la lumière du couloir s'estompait derrière la porte.

L'horreur.

J'hyper ventile, ma vision se brouille, je sens mes paupières craquer tant mes yeux sont exorbités. Il est là, et il me contemple, du haut de son gigantisme, lui qui m'avait apporté l'espoir et qui me terrorise aujourd'hui plus que tout au monde.
Il hôte sa capuche et me regarde , et ses traits sont cachés dans la pénombre exactement comme ceux de ma mère, quand elle venait me rassurer, dans ma chambre, avant'.

« J'ai peur du noir, maman'?.. » et de cette phrase si simple j'exprimais une terreur si profonde?Car ma mère me rassurait, mais je savais que cela n'était que temporaire et que sitôt qu'elle partirai, les ténèbres reviendraient, avec plus de force?

L'horreur.

Il s'accroupit devant moi, il a comprit, je pense, que je ne lui demande qu'une chose, comprendre.

« -Ne t'inquiète pas, je ne te ferais pas souffrir ?.»
Je m'en fous, il faut qu'il m'explique !

« -Je suis le produit d'une machine?qui broie les êtres humains, comme toi?De ce point de vue nous sommes frères'?Mais la différence , la véritable différence qui implique que tu doive mourir c'est ta vision archaïque du mal'? »

Il caresse ma joue ensanglantée et contemple, un instant, mes larmes et mon sang se mêler?
« C'est si beau?? »murmure t'il.

« Tu es mon chef d'?uvre, Hyxas. Tous mes actes, toute cette tuerie c'était pour aboutir à toi. A cette larme qui se mélange à ton sang. Si délicat. Si tu voyais ces arabesques'tu comprendrais, oui, et tu m'approuverais. »

Je ne comprends rien du tout. Tout ce que je sais ,c'est que ce type est dingue.

« J'aurais pu vous massacrer dès le début, j'aurais pu arriver, et aussitôt aider mes nouveaux frères'?Mais cela aurait été si brutal'??.si primitif?si laid.
Alors j'ai préféré vous aider, vous redonner espoir, vous redonner cette foi. Je me suis émerveillé de pouvoir susciter une foi que j'ai renié. J'ai combattu mes frères pour vous exalter, pour vous faire croire que vous aviez de l'avenir?Votre enthousiasme était si pathétique, si beau??
Puis , quand vous avez été murs, je vous ait tués. J'ai ajouté a la douleur de votre mort celui de la trahison, de l'espoir trahi, de l'affection baffouée?Et ainsi votre mort a été mille fois plus douloureuse que si je vous avait affrontés directement ! »

Le regard du marine étincelait. Une incontestable fierté s'étalait sur son visage.

« Je suis un artiste.» chuchote il, « rien de plus, rien de moins »

Hyxas ne voulait plus rien entendre?.Le marine se redressa, lui palpa tendrement la gorge , et lui arracha la tête. Il contempla longuement les yeux révulsés et le mélange de larmes et de sang sur ses joues. Puis il l'accrocha à son épaulière, en murmurant :

« Mon chef d'?uvre, oui, mon chef d'?uvre. »


Il sortit. Dehors la tempête se déchaînait, et les rangs impeccables des Night Lords l'attendaient.

Il fut envahi d'un dégoût si violent de lui-même qu'il tomba à genoux. Désespérée, sa dernière étincelle d'humanité se manifestait. Il vomit, encore et encore , jusqu'à se sentir vide. Il tremblait d'une fièvre lancinante alors que sa part humaine agonisait, noyée dans le flot de ses passions. Des changements inquiétants se produisaient en lui alors qu'une force nouvelle l'investissait.

Alors, tout passa, tout changea.

Il fut soudain, immobile, glacé. Il ne sentit ni l'urine qui lui souillait les jambières ni la matières gastrique qui lui maculait le visage.

C'est ainsi que frère Thumiel, tournant le dos à l'univers dans lequel il était né, fit ses premiers pas sur les chemins de la damnation.



Note de l'auteur : Ouf !


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malalakith
post 05/01/07 , 13:24
Message #30





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Ha j'adore.

J'ai un peu plus de mal a lire cette dernière partie que les premières mais franchement c est que du bon, continue comme sa et tu seras surement élevé au rang de Once dans la section fluff.

Il faut continuer !


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Hais les nains
Combat le chaos
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Huron sombrecoeur
post 05/01/07 , 18:02
Message #31


Feu-Maman Ours
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Je suis subjugué par un tel talent de mise en scène. je déplore seulement les rare fautes d'orthographe et les .......... trop volumineux ainsir que les !!!!!.

Je dois admettre que le début du récit me laisse perplexe, mais c'est une montée en puissance de la lecture.

J'aime bien car tu analyse même par ton récit les déductions du lecteur (ce type est dingue, non il se prend pour un artiste). Tout en restant fluff.

Bref ca fait légèrement peur, ca fait s'accrocher à son rideau, puis finalement ca laisse un arrière goût d'amertume face à ce space marine thumiel.

Bref j'espère que ce n'est pas fini et qu'il y en a encore tout pleins d'autres.


En plus des légères fautes d'orthographe j'ai noté des erreurs sur les nom des personnage (kyxos au lieu de hyxos). Question' ton personnage principal humain hyxos, ne serait-il pas d'origine latine? (Tos)


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Bien que mes gardes doivent se reposer et mes vaisseaux se ravitailler, mes ennemis savent que nos canons ne se tairont jamais.
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caius_heh
post 06/01/07 , 22:55
Message #32


Tyran Morfalien
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QUOTE
Haut de deux mètres soixante, porteur d'une armure dorée, revêtu d'une capuche et portant la lumière d'une lame crépitante et d'un bolter étincelant

Il s'agit de Thumiel dans cette partie du récit, non ? Pourtant la descrition fait plutôt penser au frère Marziel, surotut quand tu parles de lépée étincelante... Tu es sûr que tu ne t'es pas trompé ?

caius_heh - J'dis ça, j'dis rien, c'est peut être juste que je m'ai trompé ^^


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evilsunz
post 06/01/07 , 23:29
Message #33





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QUOTE
Pourtant la descrition fait plutôt penser au frère Marziel, surotut quand tu parles de lépée étincelante... Tu es sûr que tu ne t'es pas trompé ?


Ah tiens a la relecture c'est vrai que ça peut prêter à confusion... Mais c'est ca l'ennui avec les marines ils mesurent tous plus ou moins deux mètres soixante, ont tous des épées crépitantes et des bolters étincelants...

Cela dit il s'agit bien tout au long du récit de Thumiel (c'est le prochain qui concernera la quête de Marziel)

Mais en fait je trouve que cette confusion tombe plutôt bien.....je m'explique : l'idée principale de déchéance c'est qu'il n'y a pas tant de différences que ca entre le marine loyaliste et chaotique. A leur facon Marziel et Thumiel sont victimes du même fanatisme.

La preuve : (je me cite , est ce que c'est un symptôme d'ego croissant' )
Thumiel lorsqu'il trahit
QUOTE
Lorsque après un long moment , il ouvrit les yeux , ceux ci ne recèlaient plus aucun doute ni peur.
Rien que de la haine. De la haine pure.


Marziel lorsque il accepte sa quête
QUOTE
Longtemps après , quand l'homme qui avait été frère Marziel parvint à arracher son regard des ondes d'énergie dansante de l'épée, son regard ne reflétait ni honte ni regrets .
Rien que du fanatisme . Du fanatisme pur .


Donc en fait on va dire que le fait que si ils se ressemblent physiquement ,c'est parce que c'est voulu.............

QUOTE
je déplore seulement les rare fautes d'orthographe et les .......... trop volumineux ainsir que les !!!!!.


Tu as entièrement raison Huron j'ai plutôt abusé sur ce coup là

Mes excuses: -J'avais relu "Hermaphrodite" une fois de trop
-C'est vachement pratique les point de suspension , ca permet de décrire les émotions brutes sans s'encombrer de lononongues description, et pis ca donne un genre.

Mais je crois que je vais me calmer un peu quand même.......

Evil Sunz : Et si en fait Thumiel n'avait pas vraiment trahi, qu'il était un agent double en mission pour infiltrer les Night Lords et que ce soit Marziel en fait le traître..........euh nan laissez tomber je délire....


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onishi ryushïn
post 16/01/07 , 6:45
Message #34





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ouaïïï c'est vraiment bon... ça découragerai presque les ecrivains en herbes (dont je fais partie) ton récit! la suite, on veut la suite!

allez Marziel, sus au traitre qui t'a fait bannir!
(n'importe quoi je parle à un personnage de nouvelle. c'est nouveau, faut peut-être me faire soigner, non' unsure.gif happy.gif ).

On se demande texte après texte ce qui va advenir des deux "héros" de ton récit et franchement j'ai hate de lire la première rencontre entre Marziel et Thumiel!(même si ça devait ne pas être le prochain post).

Bonne continuation

euh... juste une question: il va pas se retrouver un peu en gallère Marziel tout seul avec son épée bien astiquée face à son ancien compagnon d'arme et ses nouveaux potes!? non ne me dit pas je préfère le lire dans la nouvelle en fait.


--------------------
"Jeune guerrier, que la Lumière t'aveugle quand tu regardes à l'Est, et tu ne verras pas les Ombres qui se meuvent à l'Ouest..."
Maître-Ninja Tatsumaryu Shinobi, Capitaine du Clan des Ombres, 10ème compagnie de la Confrérie de la Griffe.
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shamanking
post 16/01/07 , 9:19
Message #35





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Tres bon recit, surtout le dernier.

Au debut, c'est juste un tres bon recit, mais sommes toutes assez banale. Quand tu aborde l'heresie, tu commence a te demarquer du lot, et la, avec l'histoire de "l'evoye", c'est definitivement fait. C cote phsycologique que tu aborde est vraiment bien integre a l'histoire. Tu l'ecrit tres bien.

Par contre, si je puis me permettre, tu va tres vite. Un peu trop, notamment dans cette derniere partie. Tu nous laisse pas bien le temps de digerer tout ce qu'on vient d'apprendre. C'est surtout genant dans les phases de "description psychologique", si j'ose dire. Tu pourrais soit developper un peu, soit enchainer sur des faits moins importants, pour nous laisser le temps de bien prendre conscience de ce que tu vient de (tres bien) ecrire.

Par ailleurs, je trouve que tu pourrais peut etre faire prendre a Marziel un nouvelle dimension, parceque moi je le ressens comme "le hero bodybuilde SM, avec sa super lame qui va tout n*quer". Un peu facile je trouve, surtout au vu de ce que tu as deja fait avec Thumiel. Faut pas que Marziel devienne "le gentil" et Thumiel "le vilain", meme si Marziel estau service d'un despotisme. Justement, tu as reussi a faire ressentir les deux bords comme a la fois mauvais (despotisme/adoration du chaos) et a la fois bon (les Humains/les "personnes libres"). Tombe pas dans la facilite.

Bon sinon, au niveau de la mise en forme, +1 pour Huron.

Shaman, la suite, la suite

Edit Huron : -1 pour l'orthographe shamanking wink.gif


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evilsunz
post 03/04/07 , 23:37
Message #36





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Houlà, ça faisait un bail..... avant de me lyncher, euh, bein, dites vous que mieux vaut tard que jamais...
Ouais, c'est pas brillant, je sais.
Bon et bien si on en revenait au sujet ? Souvenez vous, Marziel recherchait le vil Thumiel pour lui mettre du bon gros fer sanctifié dans les incisives.
C'est dans ce récit que Marziel va acquérir un brin d'épaisseur, et son rôle de gentil-marine-un-peu-niais-mais-courageux en prends un coup. Je vous aurai prévenus.
Au fait, bravo à Shamanking pour sa grande perspicacité vis à vis de Marziel, dans son dernier message, il avait tout pigé à l'avance...


********************************************************************


La différence entre les dieux et les démons tient en grande partie à la perspective de l'époque.
Le primarque Lorgar


L'histoire commençait toujours à la façon d'un conte, d'un vieux conte pour enfants, sauf que les « enfants » qui l'écoutaient étaient des rénégats, des parjurés, des damnés, la lie de la galaxie, les scrotum de l'univers, les habitants de l'oeil de la terreur.
« Sur le monde de methénon, il y a une terre barbare, torturée par les tempêtes, et au milieu de cette terre il y a une chaîne de montagnes déchirée, et dans un de ses pics, il ya une caverne , et dans cette caverne, vit Phylaas'pek......... »

Son nom était Phylaas'pek, mais il s'agissait là d'une appelation commune, ridicule, usuelle, qui n'avait pour seul but de permettre à ses fidèles de le nommer.
Lui même était loin, si loin de telles préoccupation mortelles, lui qui n'avait pas d'âge, pas de parents, pas d'origine, pas même de corps.

Une âme. Un esprit. Sans doute ces deux mots désignaient ils mieux Phylaas'pek que n'importe quel autre. Un jour un de ses sifflements s'étaient répercutés en échos sur les murs de sa caverne, et ses fidèles en avaient tiré ce nom, qui l'amusait et le courrouçait à la fois.

Néanmoins, à défaut de nom, Phylaas' pek avait une histoire, et il la ressassait sans cesse, dans son délire masochiste, afin de revivre encore, encore et encore l'instant maudit ou, cent siècles auparavant, sa destinée avait croisée celle du capiaine Bellern des chevaliers gris.

Il avait passé l'éternité à comploter, car tel était sa nature, et on ne pouvait le juger, car un démon de Tzeench n'existe que pour le complot, et n'a aucune vision du bien ou du mal. Dans les ténèbres qui l'avaient enfanté, il avait longuement tissé sa propre toile de destinées, indifférent aux sentiments des hommes. Il avait dérivé dans le flot des rêves humains, se jouant des mortels, arrangeant des convergeances selon ses caprices, distribuant les faveurs de Son maître et créateur au gré de ses envies.

Puis il avait pris goût au pouvoirs matériel, et négligeant les recoins obscurs de ses visions d'avenir, il s'était engagé sur la route qui le mènerait tout droit dans les griffes de l'inquisition.
Il avait exercé ses charmes, crée une cabale, trouvé des êtres assez simples pour le croire. Il avait murmuré à leurs oreilles, s'était repu de leurs esprits, avide qu'il était d'en apprendre toujours plus sur les contrées matérielles.

Longtemps après, en pensant à cette période de son existence, le démon de Tzeench éprouvait un frisson, un douloureux vertige. L'espace d'une fraction d'éternité, il avait mesuré toutes les fantastiques opportunités qu'offrait l'intellect des humains. Il n'y avait aucune limite, et Phylaas'pek l'avait compris.

Aucune limite, sauf l'Inquisition.

Le Capitaine Bellern des chevaliers Gris l'avait trouvé , et avait mis fin à ses rêves de la façon la plus brutale et cruelle qu'il soit possible d'imaginer.
Le démon maudissait inlassablement le nom de cet hideux personnage, plein de rationnalités et de certitudes ineptes. Il n'avait jamais compris le discours de ce mortel, ni ses motivations. Rien n'aurait pû concilier deux êtres aussi différents.

Leur affrontement avait été à la hauteur de leur incompréhension .Et quand les énergies psychiques s'étaient tûes, quand l'étoffe meme du monde avait implorée pitié , Bellern, l'avait banni.

Tout son univers s'était écroulé, et il était retourné au ténèbres originelles. Longtemps, il était resté prostré, cherchant à humer la douce fragance d'un pouvoir qu'il n'avait qu'entrevu.

Il s'était réfugié dans l'oeil de la terreur, et sur un de ses mondes obscurs, il avait trouvé une sombre caverne, dont il avait fait son repaire.

Là il avait crû, et lentement, si lentement, il avait recouvré ses forces, et tout au fond de sa caverne, les nuées démoniaques s'accumulaient petit à petit, lui façonnant un nouveau corps, en prévision du jour ou il pourrait de nouveau fouler les mondes de l'Imperium.

Et alors que les siècles passaient , les habitants de ce monde avaient pris conscience de son existence, puis étaient venus, d'abord les plus braves et les plus audacieux, puis les sots et les désepérés, puis enfin tous les autres, la meute servile, ceux qui suivaient leurs chefs à l'abbattoir.
Phylaas'pek s'était contenté de cette fade dévotion à défaut de mieux, et il avait joué de ses charmes, fait miroîté ses dons, prostitué ses pouvoirs pour satisfaire ses individus misérables.

Puis , lorsque tous s'étaient trouvés piégés au plus profond de ses toiles, il avait commencé à apprendre tout ce qu'il pouvait . Il avait envoyé ses serviteurs au quatre coins de l'oeil de la terreur, porter sa bonne parole, et observer pour lui. Sa science et son savoir avaient cru sans aucune limite, jusque à ce que l'on parle de lui jusque sur la passerelle du tueur de planètes, au sommet de la tour du sorcier et dans le moindre des royaumes des contrées infernales.

Et depuis, il venaient de tout l'oeil de la terreur pour pactiser avec lui, tous les damnés en proie aux doutes, car on racontait que Phylaas'pek le démon de Tzeench possèdait les réponses à toutes les questions des mortels.

********************************************************************


Le hurlement du vent sur les arrêtes rocheuses du col avait atteint un niveau d'aigu que Marziel n'avait jamais imaginé. Même ses oreilles de Lyman n'étaient pas en mesure de le supporter, et il n'en fallait pas plus pour que Marziel soit convaincu que le démon était à l'oeuvre. Il vérouilla son casque, et constata avec soulagement que les choses étaient plus supportables.
Il leva la tête vers la minuscules corniche qui allait en serpentant le long de la paroi rocheuse. Au bout de cette corniche se trouvait Phylaas'pek, et peut etre la réponse à la seule question qui l'obsédait.

Tout le long de la corniche, une file ininterrompue de misérables caricatures d'êtres humains se traînaient, accomplissant avec la régularité d'un métronome leur pélerinnage vers l'antre du démon.

Vêtus de la même robe beige noyée sous la crasse, ils avançaient par centaines, courbés dans les bourrasques, apparament indifférents à la présence du Space Marine. Ce simple fait, ajouté à leur prodigieuse résistance au fond sonore, prouvait que bien peu de chose pouvait atteindre un esprit consummé par une entité telle que Phyllas'pek.

Arborant un rictus méprisant, Marziel entama l'ascencion de la corniche , précipitant dans le vide les adeptes d'un coup d'épaule, sans qu'aucun d'entre eux n'esquisse le moindre geste de défense ou d'esquive. Marziel se demanda brièvement s'ils avaiet seulement conscience de tomber avant de s'écraser deux cent mètres en contrebas. Mais de telles préocupations n'avaient pas d'intérêt pour le glaive de justice. Marziel étouffa un renifleùent de frustration : cela faisait trois mois, selon l'horloge de son armure, qu'il avait quitté la barge d ebataille Invictus et ses frères.

Il ferma les yeux, tentant de se remèmorrer ces derniers mois....Tout était si confus , si différent, dans l'oeil de la terreur. Le temps.....oui le temps avait changé. Il se sentait d'une incroyable maturité, comme s'il avait connu d'innombrables expériences en très peu de temps. Le regard qu'il posait sur la moindre chose était nouveau, empreint d'une sagesse et d'une perspicacité qui ne lui ressemblait pas.

Et cela l'effrayait.
A juste titre.

Il ne se sentait pas à l'aise. Tout au fond de lui, sa vraie nature grondait, hurlait, le suppliait de partir, avant qu'il ne soit trop tard, d'abandonner cette sotte chasse à l'homme, de revenir dans l'univers ou il était né. Marziel n'était pas sur de pouvoir étouffer cette plainte très longtemps.
Phyllas'pek, démon de son état, incarnation de tout ce que Marziel haïssait, était le seul être qui savait peut être ou était Thumiel, et permettre ainsi à Marziel de revenir dans la dimension qu'il n'aurait jamais dû quitter.


Lorsque le marine atteignit l'antre du démon, il comprit que celui ci l'attendait. Le hurlement du vent s'était tu brusquement, quelques pierres s'étaient détachées, et une onde de malveillance brute l'avait atteint de plein fouet.

Marziel s'avanca jusque à l'orée de la caverne, et dans la demi pénombre, il parla:
_"Très impressionnant, démon. Il manque juste queques éclairs et un tremblement de terre pour que je m'enfuie en gémissant comme le ramassis de pauvres bougres que tu as dupé... Ignores tu qui je suis'"

_"Es tu Bellern ? " la voix avait été sèche, désagréable, elle évoquait le crissement d'une craie sur un tableau d'ardoise. Malgré cela, on ne pouvait pas l'ignorer, car son pouvoir d'attraction était fort. On l'écoutait avec douleur, mais on l'écoutait.

Que l'on soit Space Marine ou non.

"Quoi ?"
"_Je t'ai demandé si tu étais le capitaine Bellern des chevaliers gris, mortel. Tu lui ressembles... J'ai senti ton âme le long du chemin, et j'y ai trouvé le même esprit simple, le même manque abyssal d'imagination....et les mêmes fadaises, incrustées plus profondément que la crasse sur la peau d'un grand immonde..."

"_Je ne suis pas celui que tu appelles Bellern, démon, et je ne viens pas ici débattre de la valeur de mon âme...Je suis ici parce que l'on dit que tu possèdes les réponses à toutes les questions des mortels."

Longtemps, Marziel resta devant la caverne, attendant une réponse, répugnant à entrer sans en savoir plus. Il sentit un regard peser sur lui depuis les profondeurs de la caverne , un regard impalpable , immatériel, qui perçait les esprits et lisait dans les coeurs. Puis, enfin, la voix crissa a nouveau.

"_Entres, Marziel le banni, porteur du Justicia Gladius, valet du dieu charogne."

Un court instant, Marziel se demanda pourquoi il ne courait pas dans la caverne pourfendre le monstre qui osait tenir de tels propos. L'instant d'après il sut que c'était parce qu'il était trop stupéfait pour bouger.

Une araignée tissant sa toile. C'est ainsi que certains l'avaient décrit, et Phylaas'pek prouvait que l'image était bien choisie. Marziel venait de s'écraser dans la toile du démon, et captivé par son savoir, n'en ressortirai pas sans avoir été dévoré...à moins que le démon n'ait d'autres projets.

L'endroit était sombre et humide, mais les sens améliorés de Marziel se jouèrent de si élémentaires contraintes naturelles. Alors qu'il avancait, il commenca à percevoir une odeur, d'abord acre, épaisse, étouffante, comme celle dégagée.....
....par les encensoirs de la chapelle, sur la barge de bataille invictus, il y avait si peu de temps.......

Marzie secoua la tête. Ses sens le trompaient. Il se forca à répèter...

« N'écoutes pas le démon , ne regarde pas le démon, ne parles pas au démon ! »

Les mots venaient de résonner dans la caverne , avant même qu'il les ait prononcés.
Un court moment,il fut destabilisé , et la panique s'empara de son âme.

« A moins que ce ne soit pas la panique... »
« Cours, vole, danse , bats toi mon bel ange..... »
Une aile qui s'étend, une plume qui tombe, une bouche qui s'entrouvre, une pensée qui s'égare. »



« _ Assez ! » Hurla t'il, et une centaine d'échos s'éveillèrent, chacun teinté d'une intonation différente : suppliante, perverse, colérique , languissante, lassée, autoritaire, un véritabe kaléïdoscope de sentiments se répercutèrent en un instant, et moururent aussitôt.

Le démon se jouait de lui, il en était certain, et par réflexe il leva sa lame, la lumière du glaive de justice jailli, incandescente, et il sembla qu'un soleil miniature venait d'éclore au coeur de la grotte.

Alors dans la lumière projetée par le glaive se matérialisa la forme.....
.....anguleuse d'une armure énergétique mk6 argentée, une sombre statue d'airain glacial, immobile dans le halo de lumière. Marziel reconnu instantannément la silhouette du chapelain Annael, celui qui l'avait amené ici, celui qui avait illuminé son esprit de la douce foi, celui qui avait tissé une toile de mensonges et de fanatisme autour de lui, celui qui l'avait fait haïr son ami.... Marziel hésita, il lui semblait que certaines de ses pensées étaient inconnues, étrangères, interdites. Annael ôta son casque, et e visage du chapelain se figa dans un masque de contrariété.

« Es tu près à accomplir ton voeu, par n'importe quel moyen, quel qu'en soit le prix? »

C'était impossible. Annael n'était pas ici, il était dans l'univers réél, dans son sanctuaire de la barge de bataille. Comme un enfant qui s'éveille à la conscience, lentement, Marziel en déduisit que l'être en face de lui ne pouvait être que.....

....Phylaas'pek


Marziel ouvrit les yeux, et sentit un liquide visqueux lui poisser le visage. Secouant la tête, il s'aperçut que sa salive tapissait l'intérieur de son casque. Il se releva, sans avoir eu conscience d'être tombé. Il ôta prudamment son casque, et grimaça au contact de l'air. Sa salive se répandit en cascade sur la pierre de la grotte. Son regard se porta au centre de la grotte , là ou se trouvait le chapelain , et il ne vit qu'une nuée sombre, tourbillonante. C'était la première fois que Marziel était confronté au chaos à l'état brut, et il lui fallu un long moment pour retrouver l'usage de la parole.
Le démon n'avait pas de corps, mais les énergies chaotiques s'amassaient à cet endroit, comme un nuage maléfique, un milliard de tâches d'anti lumières s'imbriquant entre elles pour lentement, siècle après siècle, reconstituer le corps du démon de Tzeench.

Le regard de Marziel était confondu dans les formes spectrales qui s'agitaient au fond de cette toile, alors que la nuée grossissait à vue d'oeil, s'étoffait, flamboyait, puis se dissolvait lentement, évanescente, incompréhensible.

« _Que m'avez...vous...fait ? » parvint à articuler Marziel.
« _ J'ai sondé ton esprit, Marziel, et je te connais. Désormais tu ne peux rien me cacher. »
« _Ma quête ...Mon voeu ? »
Il sembla que la nuée sourillait, frétillante d'excitation.
« _Je connais tout, Marziel, même la question que tu vas me poser, mais j'aimerais que tu me la poses toi même , car tu es un grand garçon n'est ce pas' »

« _Ou...ou est frère Thumiel des Emperor's Sword, démon ? »

« _Je te le dirais, mortel, au prix de ton âme. »

Le visage de Marziel, luisant sous sa salive, se tordit brusquement. Il avait toujours su, bien sûr, que le démon exigerai une contre partie à son savoir. Il n'avait jamais douté, non plus, que le prix à payer serait élevé. En y repensant à ce moment précis, il se demanda comment avit il pû aller aussi loin dans cette folie, comment s'était il mis à ce point en danger ? Mais il sentit dans un coin de son esprit, un pan de béatitude flotter, de cette béatitude qui l'avait saisi alors qu'il gravissait les marches de l'autel, pour prendre possession du Justicia Gladius.

Ce n'est qu'à ce moment précis que Marziel prit conscience qu'il avait été ensorcelé, dans cette crypte , et pas par un démon.

Il se vit, marionette gesticulante sous le regard narquois d'un démon moqueur et d'un ange impassible.

Alors, son esprit s'ouvrit, la vérité se déversa, lumineuse, et frère Marziel pleura pour la première fois de sa vie quant il comprit à quel point on s'était joué de lui.

Devant lui, le démon ne disait rien, sachant déjà probabement la réponse finale de Marziel et la déchirure qui meurtrissait son âme.
Marziel savait à présent qu'il n'était qu'un outil, une friandise des dieux, et que tous, de Phylaas'pek au chapelain Annael, n'avait cure de sa vie. Révolté, il voulut partir, s'enfuir, et s e soustraire à la vue de tous.

Mais quelque soit la responsabilité d'Annael, des archivistes, des démons ou des dieux, il en était un, un qui par dessus tous avait contribué à sa déchéance.

Thumiel. Le traître.

L'esprit de Marziels'enflamma, et une haîne inhumaine s'empara de lui. Avec un sentiment de plaisir féroce, il sentit que même Phylaas'pek reculait, surpris devant la violence de ce sentiment.
Thumiel s'était damné, mais de son propre chef. Aujourd'hui il obligeait son ami à faire de même.
Et ce crime, même la profonde nature timide, conciliante et influançable de frère Marziel ne pouvait le pardonner.
Un moment néanmoins, il hésita. Etait ce dû au velours de la quête, aux lauriers qui se rebellaient contre leur porteur, à l'esprit de la machine de son armure? Il apprécia pleinement l'éternité de douleur et de supplices qui l'attendaient après la mort s'il se damnait. Il envisagea de fuir, d'abandonner sa quête, et de vivre en paria jusqu'à sa mort. Mais sa haine pour Thumiel avait déja fait le choix à sa place,

Le chapelain Annael l'attendait, ricanant, et sa voix le poursuivait :
« ...par n'importe quel moyen, quel qu'en soit le prix. »

Ce serment lui avait paru si noble à l'époque. Et même s'il ne subsistait plus guère de respect pour le chapelain Annael dans le coeur de Marziel, il fallait reconnaître que le vieux marine avait eu raison.

« _Parles, démon, et mon âme sera tienne. »

Six minutes plus tard, un marine sortit de la caverne, et sur son casque, des lauriers en lambeaux finissaient de se décomposer. Une nouvelle rafale de vent acheva de les disperser.

Le Glaive de Justice était en marche, et il n'était plus seul .


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Huron sombrecoeur
post 04/04/07 , 2:00
Message #37


Feu-Maman Ours
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Très bô récit, mais tu as oublié une chose, un space marine vît très longtemps, donc tu aurait du parler de ces siècles de recherche et petit a petit de l'idée (même si elle me parait saugrenu de trahir l'empereur et renoncer a tout ce qui lui fait office, genre "plutôt mourrir que de comploter avec le démon...")

Brefle un récit "kro kro" bien, même si je doute qu'il aurait pu pactiser avec le démon (pour moi il aurait sorti l'épée et l'aurait pourfendu).

Bien, beh en stand by pour la prochaine lecture...


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Bien que mes gardes doivent se reposer et mes vaisseaux se ravitailler, mes ennemis savent que nos canons ne se tairont jamais.
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le roi louis
post 16/04/07 , 15:33
Message #38





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L'horloge de l'armure indique trois mois mais dans l'?il de la terreur qui peux dire si ce n'est pas trois jour ou trois siècles ?

Trucider le démon à coup d'épée ? Raisonnement logique de marine mais le personnage semble ne pas bien connaitre le chaos. Ce n'est ni un chevalier gris ni un officier juste un ancien troufion de base, si tant est qu'un space marine puisse être qualifié ainsi, qui se retrouve parachuter dans un monde qu'il ne connait. Ses réactions peuvent donc s'expliquer.

Sur l'écriture rien à redire toujours aussi bien écrit. On se sent minable à coté dry.gif

La suite! La suite!


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Arnor
post 18/04/07 , 16:45
Message #39





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wouaw....trop bien!! j'ai devoré ca sans m'arretter!! (peut etre un jour remplacera-tu dan abnett') j'aime bien le coté "psychologique" de ta nouvelle. Sinon,je suis d'accord avec Huron pour dire que selon moi,le marines aurait sorti son épée et tapé sur le demon ^^

PS:la suite!!!!

PPS:tu sort un "chapitre" de ta nouvelle a peu pres tous les combien'


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"Certes,l'empereur nous garde,mais mieux vaut tout de meme garder ses fesses"
J'arriverais à placer ca dans le RP un jour, j'y arriverais!
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ganonso
post 20/04/07 , 19:37
Message #40





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Très bon texte mais comment dire. Un Space marine dont
QUOTE
ses yeux étaient remplis de fanatisme pur
qui se met trois ans après à dire : Tiens je vais vendre mon âme" C'est un peu, pas croyable


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La lune de Vaul eveillera le Dragon
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Celle qui se tient dehors se joindra à la moisson
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evilsunz
post 24/04/07 , 13:45
Message #41





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Ouille les choses sont visiblement pas aussi claires dans le texte que dans mon esprit malade....

Bein, en fait, c'est sûr que Marziel aurait adoré se débarrasser du démon d'un bon revers d'épée , ce qui pour le coup réglé le problème d'une façon typiquement impériale.

Mais les choses ne sont jamais aussi simples (comme toujours quand un démon Tzeench est mélé à l'histoire).
-Tout d'abord, Phylaas pek' est un démon banni, et n'a donc pas de consistance matérielle. Impossible , donc de lui faire le moindre mal physiquement. Il existe sous la forme d'une nuée, d'un nuage de particules démoniaques, que l'épée de Marziel n'aurait fait que traverser en vain.

-Ensuite, le démon est le seul à savoir ou est Thumiel, et le serment qu'a prêté Marziel est inviolable. Le "par n'importe quel moyen, quel qu'en soit le prix" inclut que Marziel doive, si nécessaire, offrir son âme au démon.

Amusant, non' Ou comment devenir marine du chaos par amour de l'empereur et de son chapitre... On y reviendra.


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evilsunz
post 27/04/07 , 0:58
Message #42





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Alors, il vint, l'ange noir, le rebelle,
Et de sa bouche s'échappa un unique son
Inconnu, jamais prononcé, surnaturel
Ce son que tous avaient oublié : non !
Car il n'y avait pas de négation
Au royaume éternel.

Et, par milliers, ivres, ils crachèrent
Leur soif de liberté à la face du père,
S'organisant en cohortes vengeresses,
S'abîmant en sombres promesses

Alors parla le rebelle
Faisant miroiter les joies de la science
Pour les souder dans un but immense,
De défier l'Empereur Dieu en bâtissant Babel


Histoire de la majesté de l'espèce humaine, genèse I.VI


Ou était il ? Qu'était il ? Ou en était il ?

Tant de questions aux réponses nombreuses et horribles.
Il arrivait à celui qui avait été Thumiel de s'en rappeler. Parfois, en des lieux qu'il se refusait d'évoquer, après avoir commis des choses trop affreuses pour s'en rappeler, il s'arrêtait, et dans ses yeux voilés revenait, l'espace d'un instant, la lueur qui avait autrefois séduit les chapelains des Sword of Emperor.

Il n'était pas mort.

En se concentrant, il pouvait parfois écouter le battement de son c'ur. Il s'accrochait à cette pensée, alors qu'il se laissait porter par les cohortes de Night Lord sur le fleuve de la damnation. D'une façon ou d'une autre, il avait survécu.
D'une façon ou d'une autre.
Alors ses cauchemars revenaient. Il voyait des hommes et des femmes s'écrouler sous sa poigne, des gens qui durant ses excès de violence lui avaient paru monstrueux. Il était entouré de flammes, une ville brûlait. Il voyait la pierre se cloquer et fondre, il entendait des cris de détresse, il voyait des êtres sans défense brûler, des femmes violées avant d'être jetées dans les flammes, des enfant équarris sur des étals de boucher, des vieillards dévorés vivants par les oiseaux.
Et lui, Thumiel, qui riait au milieu de tout cela.

Car tout cela était bon.

Plus tard, il se retrouvait sans savoir comment dans d'énormes cocons démoniaques, il sentait contre son armure le poids des chairs d'outre monde et de veines charriant des fluides immondes. Il sentait de douces caresses sur son visage qui le faisaient hurler l'instant d'après.
D'autres fois il s'émerveillait des plaisirs du génie, sentait son âme enfler d'un amour inexprimé, se sentait investi d'une verve et d'une muse inconnue. Il aurait voulu composer des poèmes, ou lire de la philosophie. Puis il contemplait ses mots, et ne se souvenaient plus de leur sens.
Sa nature était rebelle. Autrefois, il s'était heurté aux Chapelains, refusant d'être leur jouet. Alors, une ou deux fois, il se rebella, cherchant à découvrir qui il était ou avait été, ce qu'il faisait, qui le dirigeait. Et il lui semblait y parvenir, lorsque il s'effondrait dans la nuit, qu'il vidait son esprit et cherchait à repartir du début. Mais à chaque fois qu'il croyait se souvenir, que les mots traître et déchéance se formaient dans son esprit, alors il contemplait l'horreur de sa destinée.


Puis il fermait les yeux vaincu, et s'empressait d'oublier, de refuser de se souvenir, car il préférait de loin vivre dans le chaos perpétuel que d'affronter, pleinement, ce qu'il était devenu.


Et il retomba dans ses rêves amers.


Il tombait. C'était Sa chute. Oui, il se sentait tomber, dans un gouffre sans fond, loin, très loin de la pensée, loin des joies de l'existence. Il se trouvait face à une créature gigantesque, terrible, à la présence insoutenable. Un être divin, et il pouvait sentir les forces primitives de la création bouillonner, se tordre, onduler devant lui, à une vitesse et une puissance inimaginable. Il se sentait illuminé, fier, encensé d'être en présence d'une telle créature, puis terrifié à l'idée de lui faire face.

Lorsque elle lui parla, ce ne fut dans aucune langue que les mortels emploient, ni dans aucun langage parlé. Il lui sembla que le message était d'une clarté minérale, brute, comme si les informations forçaient son cerveau à les lire.

« _Caïn. »

Ce mot évoquait d'étranges souvenirs. Il essaya de s'en rappeler, mais l'image ne se forma pas. Il siffla, frustré. Il y eût un brouillard qui se déchire, et il vit des champs dorés à perte de vue, des éclairs au loin, un ciel d'un bleu violent qui agressait les yeux.
Il reçut sur son corps les vagues d'une chaleur sèche, familière.

« _C'est bien. Continue. »

Il y avait un univers. Non, un monde. Des maisons de pierre blanche.
Un trou d'eau. Son champ de vision fut recouvert d'éclats de lumières, féeriques, qui tournaient au bord de l'eau.
Le trou d'eau des lucioles.
Il s'en désintéressa, il ne voulait plus se souvenir, tout cela était si lointain.

« Caïn ! Tu dois te souvenir ! »
« _Etes vous un dieu ? » demanda t'il, distrait, cherchant surtout à éviter la réminiscence de souvenirs douloureux.

Il sentit la créature bouger, se cambrer, et l'instant d'après son cerveau sembla brûler, imploser, quelque chose tentant de se forer un passage dans son crâne.

_Je n'ai pas de temps à perdre avec toi, Caïn. Tu dois te rappeler de ce que tu étais, de ce que tu as fait, de ce en quoi tu as cru. Tu t'égares, mon fils. Si tu refuses de faire ton introspection, je t'y forcerai. Et crois moi, tu souhaites que ce ne soit pas le cas. »

« Qui suis-je, alors ? » Rugit il « Ne pouvez vous pas me le dire, enfin ? Pourquoi m'obliger à me rappeler ? »

« Très bien. » Alors son univers bascula, il fut catapulté dans un orage psychique déchaîné, et là, tournoyant sur lui même au gré des pensées humaines, il revit l'intégralité de sa vie dans les trombes d'orages, de son premier hurlement à son agonie, sur le monde sans nom, devant le pc de campagne des gardes.
Il se revit chasser les lézards au lance pierres avec Vane.
Il se revit écraser le crâne de l'aspirant Cilk dans le dortoir.
Il se revit courir vers le village, affolé.
Il se revit, resplendissant sur le balcon du Théâtre Tau de Caneb, massacrant des guerriers de feu paniqués.
Il se revit arpentant, accroupi, les jungles du monde sans nom, suivi par les gardes qu'il avait dupé.


Il se revit drapé dans toute sa félonie.


Alors il cessa, et considérant son existence, tout fut net et précis, et il comprit, enfin, ce qu'il lui restait à faire, ce qui l'attendait.
Et d'un geste, il fit cesser la trombe démoniaque. Alors,il parla et sa voix enflait démesurément :
« _Je suis Caîn, fils d'Hastur Paléone, et je n'ai jamais cessé de l'être. Tout ce qui est advenu depuis n'est qu'une perversion de mon destin. J'aurais dû mourir il ya plus de trois siècles, en temps que simple fermier. A présent, enfin mon voyage touche à son terme. »

Et la créature le considéra un instant, et dit :
« Si tu veux t'affranchir de ce qui s'est passé il ya plus de trois cent ans, tu sais ce que tu dois faire. Tu seras mon nouveau Lucifer, mon porteur de la révolte, celui qui se dresse, et qui dit « non ». Il te faut construire Babel, et là, tu défieras ceux par qui ton destin a chaviré. »


********************************************************************

Croiseur de classe Murder « Slaves of Nostramo », espace cadien


Lorsque il ouvrit les yeux, le Night Lord était recroquevillé dans une alcove, enchaîné à la paroi, et une lourde silhouette le regardait en souriant.
« _Mal dormi, mon frère ? Toujours les vilains cauchemars ? Tu as hurlé comme une femme pendant tout le cycle de nuit. » La voix du marine suintait un mépris abyssal, et chaque syllabe offensait Thumiel au plus profond de son être.
« Je n'ai pas de leçons à recevoir de toi, Phélion. Tu?tu parles de choses dont tu n'as pas idée. »
« Laisses tomber tes grands airs mystérieux, Thumiêêêêêl . » bêla le dénommé Phélion. Pour, moi, comme pour de nombreux disciples de Nostramo, tu restera toujours la misérable hyène impériale qui a sacrifié une dizaine des nôtres juste pour t'amuser à persécuter cette poignée de gardes impériaux. »

Thumiel soupira. Par saccades lui revenait des nausées et des envies de vomir. Il réprima un haut-le-c'ur. Il ne devait pas montrer sa faiblesse. Pas ici, pas devant Phélion. Il s'efforca de s'éclaircir l'esprit en regardant son interlocuteur.
Phélion avait revêtu son armure complète d'un bleu nuit, et les éclairs stylisés peints sur son armure se lovaient, serpentaient entre les crânes d'airain et les moisissures verdâtres qui s'accumulaient dans les articulations. Perdue entre ses épaulières cloutées , vestige d'une armure qui avait protégé son porteur des drames de la Grande Trahison, la tête nue de Phélion était d'un blanc albinos, effrayant, une pâleur mortelle qu'aucune émotion ne venait jamais altérer.

Phélion détestait Thumiel. Ce n'était pas franchement une question de rivalité, de désaccord ou d'incompréhension. Ils se détestaient pour ainsi dire maladivement. Thumiel incarnait aux yeux de Phélion l'archétype du bambin arrogant dont sa légion s'encombrait parfois par un caprice du destin. Pour Thumiel, Phélion n'était qu'une brute sans sophistication, inculte, un abruti imperméable aux rêves et aux promesses du chaos, et qui ne méritait pas mieux que de finir berzerker de Khorne.

Dès son arrivée, le schisme avait éclaté au sein des Night Lords au sujet de Thumiel, il y avait ceux qui tenaient pour sacrée la pureté de la légion, ceux qui ne toléraient pas dans leur rangs un être qui n'aurait pas, comme eux, connu la douleur de l'exil et la ranc'ur de Night Haunter.
Ceux là avaient été nombreux, et Thumiel avait fait l'objet d'une dizaine de tentatives d'assassinats. Ainsi abordait on les problèmes chez les Night Lord. La nuit, accroupi, furtivement, une dague à la main.


Heureusement pour Thumiel, il s'était trouvé en haut lieu quelque vétéran ou grand seigneur pour le prendre sous sa protection. Un quelconque élu de la légion avait apprécié les tourments infligés au gardes de Jouran, et la personnalité confuse du jeune renégat lui avait paru prometteuse.
Et un matin, on avait retrouvé une dizaine de « traditionalistes », empalés sur les murs du couloir qui menait à l'alcôve de Thumiel. Ainsi réglait on les problèmes chez les Night Lords.
La nuit, accroupi, furtivement, une dague à la main et une longueur d'avance sur les autres.


Le principal intéressé avait eu conscience de cette lutte d'influence, bien sûr. Quoi qu'il en soit, depuis ces évènements, ses opposants en restaient prudemment, à l'offense verbale, comme Phélion.
C'était ce que Thumiel tenait pour acquis, jusqu'à ce qu'il remarque le pistolet bolter qui ricanait sinistrement dans la poigne gantée de Phélion.

« _Tu vas me tuer ? Tu tiens vraiment à ce que ce couloir soit richement décoré ? » Ironisa Thumiel en désignant de la tête les cadavres de ceux qui avaient essayé de l'assassiner, et qui pendaient toujours, pathétiques, derrière eux.

« _Je serai toi, je n'aurais pas trop confiance en mon généreux et mystérieux protecteur, gamin. J'ai vérifié en venant : il n'y a personne dans ces quartiers. » le sourire de Phélion se fit carnassier alors qu'il dirigeait son arme, mine de rien, vers Thumiel.

Celui-ci se raidit, banda ses muscles, tout en sachant qu'il n'avait pas une chance : épuisé psychologiquement comme il l'était, il ne résisterai pas a la brute en face de lui. « L'avantage d'être crétin »songea t'il , amer.
Puis il sentit d'imperceptibles vibrations se répercuter le long des cloisons autour d'eux, el la plainte conjuguée du métal et des esprits démoniaques.

Phélion soupira, en rengainant son arme.
« Dommage, tu y as cru un instant, hein ? Malheureusement, c'est pour une bonne raison qu'il n'y a plus personne ici et que je suis armé. Les augures ont repéré un navire des laquais de l'Inquisition, et nos sorciers préparent déjà les téléportations. Un abordage : nous n'allons pas dédaigner cet amuse gueule, n'est ce pas ? Nous attendons tous que tu fasses tes preuves, petit rat. Qui sait, ajouta t'il avec espoir, peut être que tu ne seras pas digne de la confiance placée en toi, et que rien ne s'opposera plus à ta mort après ça?. »

Thumiel se mit en route en vérifiant ses armes, en s'efforçant d'ignorer les halètements menaçants de Phélion dans son dos, et les petits ricanements que celui-ci lançait parfois sans raison.
« Je te suis, petit rat, et au moindre faux pas, tu seras à moi?.. »

********************************************************************


La chambre des téléportations du Slaves of Nostramo avait autrefois abrité de brillants techniciens qui appliquaient avec professionnalisme un art qu'ils avaient appris à maîtriser sur le bout des doigts. Ainsi, dix millénaires auparavant, des techniciens dans des robes impeccables regardaient les téléporteurs avec confiance, compréhension et amour.


Mais l'hérésie avait joué ses tours cruels aux hommes, et aujourd'hui, c'étaient des êtres misérables, languissants et crasseux qui actionnaient en gémissant de terreur des téléporteurs démoniaques qu'ils ne comprenaient plus. La clarté empirique de la science s'était chargée des relents de la superstition, et , cruelle ironie de l'histoire, c'étaient des sorciers et des rituels occultes qui avaient remplacé la science et la raison de la grande croisade.

Thumiel se tenait là, au milieu d'un de ces pentacles de téléportation, entouré de l'escouade Shyphilis, qui l'avait recueilli. Il suivait d'un regard inquiet ses êtres misérables qui trottaient, courbés, d'un téléporteur à l'autre en implorant les dieux d'insuffler au matrices de visée des instructions qu'ils ne pouvaient plus donner.

« _On a peur, petit rat ? »Chuchota Phélion dans son dos. « On regrette le confort des services du dieu charogne, peut être ? »
Thumiel ferma les yeux et inspira profondément. L'absence de fiabilité des téléporteurs chaotiques aurait peut être le mérite de le débarrasser de Phélion. Puis la lumière verte l'aveugla, et en se raidissant, il sentit son corps s'étirer à travers le Warp.


S'est encore étourdi des visions de cauchemar que frère Thumiel se retrouva, à genoux, au beau milieu d'une vaste baie d'armement. Il lui fallu quelques instant pour s'habituer à cet environnement. Alors que les marines du chaos autour de lui , rompus à ces arrivées fracassantes, se dispersaient en ouvrant le feu, Thumiel regarda, médusé , les gigantesques pièces d'artillerie navale, de la taille d'un Thunderhawk, qui s'alignaient, en rangées infinies, sur trois étages.
Partout, comme des vagues infinies d'une marée humaine, des marins impériaux s'agitaient, allant et venant vers les pièces, leurs tuniques grises en lambeaux sous les matraques incapacitantes des commissaires de bord. Du sol surgissait soudain, à un rythme effréné, des montes charges lourds d'obus, aussitôt pris en charge par la marée humaine.


Dehors, par la grande baie ouverte sur les étoiles, des fulgurances soudaines laissaient deviner le duel qui s'engageait entre le vaisseau impérial et le Slave of Nostramo.
Après avoir été si longtemps isolé des hommes, nourri de ses délires et d'une obscurité quotidienne, ce brusque contact avec la foule, la foi en l'empereur, et la lumière violente du navire impérial laissa Thumiel groggy. Puis il sentit une longue lame de fond, un chant intérieur monter en lui. Son esprit, ivre de sensations nouvelles, absorbait les peurs, la souffrance et la servitude de tous ses êtres qui trimaient, parfois depuis leur naissance, dans cette salle lugubre. Sa vision devint rouge, et il se releva d'un bond, investi d'une force nouvelle. Sous ses yeux ,une vingtaines de matelots fuyait les marines du chaos, alors que le mouvement de foule s'amplifiait.


Il sentit la joie malsaine des marines du chaos, les réactions primitives des marins, celle de bêtes chassées, fuyant stupidement devant des prédateurs. Il crut que son cerveau allait exploser tant les sentiments des êtres autour de lui l'inondaient. Alors, comme pour se libérer, il brandit sa lame, et bolter à la main il se jeta dans la foule des marins. Il y en avait trop. Trop de sentiments, trop d'esprits.
Il balaya leurs rangs avec rage, avec hargne, exorcisant sa douleur dans leur sang, il les renversait comme des quilles, les broyait sans s'en rendre compte. Rendu fou par la douleur, il les piétinait, regrettant de ne pas avoir quatre bras de plus pour les massacrer plus vite. Leurs voix, la médiocrité de leurs existences, tout cela lui était insupportable.
Et il broyait leurs jambes, son épée tronçonneuse s'enfonçant dans leurs ignobles tuniques tachées de sueur, son Bolter disloquant les crânes, arrachant bras et têtes.



Ils lui faisaient horreur. L'existence pathétique qu'ils menaient lui rappelait trop sa propre destinée. Lui aussi, pendant si longtemps, il n'avait été qu'un pion obscur au service de l'Empereur. Mais leur nombre le désespérait. C'était trop de vies gâchées, car il ne pourrait jamais leur expliquer à chacun ce qu'il avait compris, ce qu'il avait tenté d'expliquer à Hyxas, ce même Hyxas dont la tête se balançait toujours à son épaulière.

Alors, il noyait son désespoir et son impuissance dans leur sang. Son Bolter lui avait échappé des mains, ou peut être l'avait il jeté comme une comète dans la foule des égarés. Alors il saisit sa lame à deux mains.


Il savoura le doux ronronnement, la vibration apaisante de son épée tronçonneuse. Son esprit hurlait toujours en échos les cris de surprise et de douleur de ses victimes. Il ouvrit les yeux, deux globes noirs englués dans le flot carmin qui lui recouvrait le visage.
Il ne pouvait les convaincre, ou leur expliquer.
Ils étaient trop.
Il les libèrerait pourtant.
Un par un, s'il le fallait.

Son rugissement résonna en multiples échos dans l'immense caverne ensanglantée.

Sa rage l'avait abandonné. Epuisé comme jamais auparavant, Thumiel gisait, adossé à une des pièce d'artillerie. A perte de vue, les corps des marins sans défense s'étalaient, recroquevillés, la plupart méconnaissables.

Et les voix dans sa tête s'étaient tues, enfin.

Il ne savait pas très bien quel cap il venait de franchir, mais pour la première fois depuis qu'il avait tué Hyxas, il se trouvait enfin en paix avec lui même.

« Ils ne vont pas tarder à envoyer des équipes de combat quand ils ne recevront plus les rapports de celui là » fit le champion de l'escouade, un dénommé Tulkis, en désignant le cadavre désarticulé du commissaire de bord, à ses pieds.»
« Que?devons'nous ..faire ? » Articula péniblement Thumiel, éprouvant le besoin d'être guidé, tant sa fatigue était grande.

Et pour la première fois, il n'y eut pas de ricanements, pas de moqueries ni de menaces en réponse. Tous les marines du chaos le considérèrent gravement, presque avec....compassion.


« _Il l'a senti. »
« _Oui, sans doute, il n'y avait qu'à le voir. »
« Cela ne fait pas de lui un des nôtres », rappela Phélion
Pourtant, Thumiel croyait discerner dans ses yeux quelque vague lueur de respect.

« _Nous descendons par les monte-charges, Thumiel, répondit enfin Tulkis. C'est là que nous trouverons ce que nous sommes venus chercher. »
Thumiel sentit que sa curiosité aurait dû être piquée au vif. Pourtant il n'en était rien. Les choses, ses actions, ses pas, lui semblaient être guidé. Il s'en remettait entièrement aux dieux, sans chercher plus loin, tant le moindre effort d'imagination lui était douloureux.

Ils errèrent dans des couloirs sans fin, ils défoncèrent d'innombrables cloisons blindées. Dans ses oreillettes, le cri des mourants régnait en maître, il n'écoutait même plus les injonctions de Tulkis. Seule la vue des impériaux le tirait de sa léthargie, réveillant une honte et une colère si profonde qu'elles lui semblaient familières, éternelles.

Il s'aperçut soudain que le corps sans vie qu'il tenait dans ses mains était celui d'un magos de l'adeptus mechanicus. L'homme-machine avait la tête ravagée : quelqu'un-et Thumiel soupçonnait qu'il s'agissait de lui- avait arraché une à une les connections électriques qui reliaient son crâne à son paquetage dorsal. Puis il avait plongé ces fils dans les yeux du malheureux. Les globes oculaires s'étaient fondus avec les paupières dans un magma informe.
Derière lui, Phélion avait mis à nu le fémur d'un technicien. L'homme , qui vivait encore, hurlait alors que le Night Lord crachait de l'acide dans ses plaies, avant de les refermer avec une cruauté consommée.


« Les codes ! Donne nous les codes, petit homme, et tes souffrances cesseront ! »

Les codes.
Ces mots éveillèrent dans l'esprit égaré de Thumiel de vagues souvenirs. Lentement, comme s'il revenait à la raison, il sentit que les pièces se mettaient en place. Et la question qui s'imposait depuis le départ, la seule qu'il aurait dû poser, lui vint naturellement au lèvres.

« _Que sommes nous venus chercher ici ? »

Il lut la réponse dans le regard enfiévré du technicien, qui détaillait quelque chose dans le dos de Thumiel. Celui-ci se retourna, et comprit

Elle attendait là depuis une éternité, elle qui avait vu le jour pendant le moyen-âge technologique, à l'époque ou aucune limite éthique n'entravait la soif de savoir des hommes. Incroyablement vieille, plus vieille encore que les marines du chaos, elle luisait d'un éclat ténébreux. Longue d'une dizaine de mètres, de forme cylindrique comme une torpille, elle portait en elle les germes d'une destruction et d'une puissance inimaginable.
Mandée par la très sainte Inquisition, elle voyageait vers sa dernière destination, pour accomplir la tâche qui lui avait été confiée par ses concepteurs, en des temps immémoriaux.

La mort. La purification. A l'échelle planétaire.

Thumiel repensa aux milliards d'êtres qui vivaient dans l'erreur et le gâchis impérial, et qu'il ne pourrait jamais convaincre.

Il pouvait maintenant convaincre. A l'échelle planétaire.
Thumiel enleva son gantelet, et sa main palpa la surface froide le l'annihilatum. Un objet puissant, riche en opportunités et apte à apporter le changement. Le changement qu'il avait désiré toute son existence sans l'obtenir. Un changement si brutal, si irrémédiable?
Si beau. Les dieux faisaient bien les choses.

Sa main s'attarda un instant sur les runes de l'adeptus mechanichus qui luisaient d'un feu sombre au centre de la torpille. Son sourire s'élargit alors qu'il déchiffrait l'inscription :

« ?Babel' »


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Huron sombrecoeur
post 27/04/07 , 10:59
Message #43


Feu-Maman Ours
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Superbe récit! Je me suis délecté a sa lecture, un superbe chapitre moins dans la contemplation que les autres mais tout aussi réussi par l'écrit que les autres...

Bravo continue!


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Bien que mes gardes doivent se reposer et mes vaisseaux se ravitailler, mes ennemis savent que nos canons ne se tairont jamais.
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onishi ryushïn
post 28/04/07 , 12:51
Message #44





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...

j'en reste sans voix...
c'est beau, la déchéance, quand tu la décris...

Je me sentais renégat parmi les night lords, j'avais l'impression d'accompagner les marines du chaos dans leur abordage, à la lecture de ce texte on a l'impression de faire partie de l'escouade Syphillis!

Je pense vraiment que tu devrais tenter ta chance auprès de la Bibliothèque interdite!

un peu moins de contemplation dans ce texte et une bonne grosse dose d'action accompagnée d'une réflexion de la déchéance, c'est que du bon... c'est tellement bon que tu m'as presque converti au chaos, moi qui suit un fidèle de l'empereur. Tu m'as carrément apporté une autre vision du chaos que celle que j'entrevoyais...

Je plussoie Huron, encore bravo... continue...


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"Jeune guerrier, que la Lumière t'aveugle quand tu regardes à l'Est, et tu ne verras pas les Ombres qui se meuvent à l'Ouest..."
Maître-Ninja Tatsumaryu Shinobi, Capitaine du Clan des Ombres, 10ème compagnie de la Confrérie de la Griffe.
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le roi louis
post 02/05/07 , 19:25
Message #45





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Très bon texte. Rien à redire sur la forme.
L'ambiance que tu installes me rappel un comic's, ou le héro est télépathe et ne peut le contrôler du coup pour faire taire les « voies » qu'il entend il tue tout les persones qui l'entoure et est violament agoraphobe.
Un marine mutant/télépathe c'est possible ?


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