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> Déchéance, Caïn et Abel
evilsunz
post 24/04/07 , 13:45
Message #41





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Ouille les choses sont visiblement pas aussi claires dans le texte que dans mon esprit malade....

Bein, en fait, c'est sûr que Marziel aurait adoré se débarrasser du démon d'un bon revers d'épée , ce qui pour le coup réglé le problème d'une façon typiquement impériale.

Mais les choses ne sont jamais aussi simples (comme toujours quand un démon Tzeench est mélé à l'histoire).
-Tout d'abord, Phylaas pek' est un démon banni, et n'a donc pas de consistance matérielle. Impossible , donc de lui faire le moindre mal physiquement. Il existe sous la forme d'une nuée, d'un nuage de particules démoniaques, que l'épée de Marziel n'aurait fait que traverser en vain.

-Ensuite, le démon est le seul à savoir ou est Thumiel, et le serment qu'a prêté Marziel est inviolable. Le "par n'importe quel moyen, quel qu'en soit le prix" inclut que Marziel doive, si nécessaire, offrir son âme au démon.

Amusant, non' Ou comment devenir marine du chaos par amour de l'empereur et de son chapitre... On y reviendra.


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evilsunz
post 27/04/07 , 0:58
Message #42





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Alors, il vint, l'ange noir, le rebelle,
Et de sa bouche s'échappa un unique son
Inconnu, jamais prononcé, surnaturel
Ce son que tous avaient oublié : non !
Car il n'y avait pas de négation
Au royaume éternel.

Et, par milliers, ivres, ils crachèrent
Leur soif de liberté à la face du père,
S'organisant en cohortes vengeresses,
S'abîmant en sombres promesses

Alors parla le rebelle
Faisant miroiter les joies de la science
Pour les souder dans un but immense,
De défier l'Empereur Dieu en bâtissant Babel


Histoire de la majesté de l'espèce humaine, genèse I.VI


Ou était il ? Qu'était il ? Ou en était il ?

Tant de questions aux réponses nombreuses et horribles.
Il arrivait à celui qui avait été Thumiel de s'en rappeler. Parfois, en des lieux qu'il se refusait d'évoquer, après avoir commis des choses trop affreuses pour s'en rappeler, il s'arrêtait, et dans ses yeux voilés revenait, l'espace d'un instant, la lueur qui avait autrefois séduit les chapelains des Sword of Emperor.

Il n'était pas mort.

En se concentrant, il pouvait parfois écouter le battement de son c'ur. Il s'accrochait à cette pensée, alors qu'il se laissait porter par les cohortes de Night Lord sur le fleuve de la damnation. D'une façon ou d'une autre, il avait survécu.
D'une façon ou d'une autre.
Alors ses cauchemars revenaient. Il voyait des hommes et des femmes s'écrouler sous sa poigne, des gens qui durant ses excès de violence lui avaient paru monstrueux. Il était entouré de flammes, une ville brûlait. Il voyait la pierre se cloquer et fondre, il entendait des cris de détresse, il voyait des êtres sans défense brûler, des femmes violées avant d'être jetées dans les flammes, des enfant équarris sur des étals de boucher, des vieillards dévorés vivants par les oiseaux.
Et lui, Thumiel, qui riait au milieu de tout cela.

Car tout cela était bon.

Plus tard, il se retrouvait sans savoir comment dans d'énormes cocons démoniaques, il sentait contre son armure le poids des chairs d'outre monde et de veines charriant des fluides immondes. Il sentait de douces caresses sur son visage qui le faisaient hurler l'instant d'après.
D'autres fois il s'émerveillait des plaisirs du génie, sentait son âme enfler d'un amour inexprimé, se sentait investi d'une verve et d'une muse inconnue. Il aurait voulu composer des poèmes, ou lire de la philosophie. Puis il contemplait ses mots, et ne se souvenaient plus de leur sens.
Sa nature était rebelle. Autrefois, il s'était heurté aux Chapelains, refusant d'être leur jouet. Alors, une ou deux fois, il se rebella, cherchant à découvrir qui il était ou avait été, ce qu'il faisait, qui le dirigeait. Et il lui semblait y parvenir, lorsque il s'effondrait dans la nuit, qu'il vidait son esprit et cherchait à repartir du début. Mais à chaque fois qu'il croyait se souvenir, que les mots traître et déchéance se formaient dans son esprit, alors il contemplait l'horreur de sa destinée.


Puis il fermait les yeux vaincu, et s'empressait d'oublier, de refuser de se souvenir, car il préférait de loin vivre dans le chaos perpétuel que d'affronter, pleinement, ce qu'il était devenu.


Et il retomba dans ses rêves amers.


Il tombait. C'était Sa chute. Oui, il se sentait tomber, dans un gouffre sans fond, loin, très loin de la pensée, loin des joies de l'existence. Il se trouvait face à une créature gigantesque, terrible, à la présence insoutenable. Un être divin, et il pouvait sentir les forces primitives de la création bouillonner, se tordre, onduler devant lui, à une vitesse et une puissance inimaginable. Il se sentait illuminé, fier, encensé d'être en présence d'une telle créature, puis terrifié à l'idée de lui faire face.

Lorsque elle lui parla, ce ne fut dans aucune langue que les mortels emploient, ni dans aucun langage parlé. Il lui sembla que le message était d'une clarté minérale, brute, comme si les informations forçaient son cerveau à les lire.

« _Caïn. »

Ce mot évoquait d'étranges souvenirs. Il essaya de s'en rappeler, mais l'image ne se forma pas. Il siffla, frustré. Il y eût un brouillard qui se déchire, et il vit des champs dorés à perte de vue, des éclairs au loin, un ciel d'un bleu violent qui agressait les yeux.
Il reçut sur son corps les vagues d'une chaleur sèche, familière.

« _C'est bien. Continue. »

Il y avait un univers. Non, un monde. Des maisons de pierre blanche.
Un trou d'eau. Son champ de vision fut recouvert d'éclats de lumières, féeriques, qui tournaient au bord de l'eau.
Le trou d'eau des lucioles.
Il s'en désintéressa, il ne voulait plus se souvenir, tout cela était si lointain.

« Caïn ! Tu dois te souvenir ! »
« _Etes vous un dieu ? » demanda t'il, distrait, cherchant surtout à éviter la réminiscence de souvenirs douloureux.

Il sentit la créature bouger, se cambrer, et l'instant d'après son cerveau sembla brûler, imploser, quelque chose tentant de se forer un passage dans son crâne.

_Je n'ai pas de temps à perdre avec toi, Caïn. Tu dois te rappeler de ce que tu étais, de ce que tu as fait, de ce en quoi tu as cru. Tu t'égares, mon fils. Si tu refuses de faire ton introspection, je t'y forcerai. Et crois moi, tu souhaites que ce ne soit pas le cas. »

« Qui suis-je, alors ? » Rugit il « Ne pouvez vous pas me le dire, enfin ? Pourquoi m'obliger à me rappeler ? »

« Très bien. » Alors son univers bascula, il fut catapulté dans un orage psychique déchaîné, et là, tournoyant sur lui même au gré des pensées humaines, il revit l'intégralité de sa vie dans les trombes d'orages, de son premier hurlement à son agonie, sur le monde sans nom, devant le pc de campagne des gardes.
Il se revit chasser les lézards au lance pierres avec Vane.
Il se revit écraser le crâne de l'aspirant Cilk dans le dortoir.
Il se revit courir vers le village, affolé.
Il se revit, resplendissant sur le balcon du Théâtre Tau de Caneb, massacrant des guerriers de feu paniqués.
Il se revit arpentant, accroupi, les jungles du monde sans nom, suivi par les gardes qu'il avait dupé.


Il se revit drapé dans toute sa félonie.


Alors il cessa, et considérant son existence, tout fut net et précis, et il comprit, enfin, ce qu'il lui restait à faire, ce qui l'attendait.
Et d'un geste, il fit cesser la trombe démoniaque. Alors,il parla et sa voix enflait démesurément :
« _Je suis Caîn, fils d'Hastur Paléone, et je n'ai jamais cessé de l'être. Tout ce qui est advenu depuis n'est qu'une perversion de mon destin. J'aurais dû mourir il ya plus de trois siècles, en temps que simple fermier. A présent, enfin mon voyage touche à son terme. »

Et la créature le considéra un instant, et dit :
« Si tu veux t'affranchir de ce qui s'est passé il ya plus de trois cent ans, tu sais ce que tu dois faire. Tu seras mon nouveau Lucifer, mon porteur de la révolte, celui qui se dresse, et qui dit « non ». Il te faut construire Babel, et là, tu défieras ceux par qui ton destin a chaviré. »


********************************************************************

Croiseur de classe Murder « Slaves of Nostramo », espace cadien


Lorsque il ouvrit les yeux, le Night Lord était recroquevillé dans une alcove, enchaîné à la paroi, et une lourde silhouette le regardait en souriant.
« _Mal dormi, mon frère ? Toujours les vilains cauchemars ? Tu as hurlé comme une femme pendant tout le cycle de nuit. » La voix du marine suintait un mépris abyssal, et chaque syllabe offensait Thumiel au plus profond de son être.
« Je n'ai pas de leçons à recevoir de toi, Phélion. Tu?tu parles de choses dont tu n'as pas idée. »
« Laisses tomber tes grands airs mystérieux, Thumiêêêêêl . » bêla le dénommé Phélion. Pour, moi, comme pour de nombreux disciples de Nostramo, tu restera toujours la misérable hyène impériale qui a sacrifié une dizaine des nôtres juste pour t'amuser à persécuter cette poignée de gardes impériaux. »

Thumiel soupira. Par saccades lui revenait des nausées et des envies de vomir. Il réprima un haut-le-c'ur. Il ne devait pas montrer sa faiblesse. Pas ici, pas devant Phélion. Il s'efforca de s'éclaircir l'esprit en regardant son interlocuteur.
Phélion avait revêtu son armure complète d'un bleu nuit, et les éclairs stylisés peints sur son armure se lovaient, serpentaient entre les crânes d'airain et les moisissures verdâtres qui s'accumulaient dans les articulations. Perdue entre ses épaulières cloutées , vestige d'une armure qui avait protégé son porteur des drames de la Grande Trahison, la tête nue de Phélion était d'un blanc albinos, effrayant, une pâleur mortelle qu'aucune émotion ne venait jamais altérer.

Phélion détestait Thumiel. Ce n'était pas franchement une question de rivalité, de désaccord ou d'incompréhension. Ils se détestaient pour ainsi dire maladivement. Thumiel incarnait aux yeux de Phélion l'archétype du bambin arrogant dont sa légion s'encombrait parfois par un caprice du destin. Pour Thumiel, Phélion n'était qu'une brute sans sophistication, inculte, un abruti imperméable aux rêves et aux promesses du chaos, et qui ne méritait pas mieux que de finir berzerker de Khorne.

Dès son arrivée, le schisme avait éclaté au sein des Night Lords au sujet de Thumiel, il y avait ceux qui tenaient pour sacrée la pureté de la légion, ceux qui ne toléraient pas dans leur rangs un être qui n'aurait pas, comme eux, connu la douleur de l'exil et la ranc'ur de Night Haunter.
Ceux là avaient été nombreux, et Thumiel avait fait l'objet d'une dizaine de tentatives d'assassinats. Ainsi abordait on les problèmes chez les Night Lord. La nuit, accroupi, furtivement, une dague à la main.


Heureusement pour Thumiel, il s'était trouvé en haut lieu quelque vétéran ou grand seigneur pour le prendre sous sa protection. Un quelconque élu de la légion avait apprécié les tourments infligés au gardes de Jouran, et la personnalité confuse du jeune renégat lui avait paru prometteuse.
Et un matin, on avait retrouvé une dizaine de « traditionalistes », empalés sur les murs du couloir qui menait à l'alcôve de Thumiel. Ainsi réglait on les problèmes chez les Night Lords.
La nuit, accroupi, furtivement, une dague à la main et une longueur d'avance sur les autres.


Le principal intéressé avait eu conscience de cette lutte d'influence, bien sûr. Quoi qu'il en soit, depuis ces évènements, ses opposants en restaient prudemment, à l'offense verbale, comme Phélion.
C'était ce que Thumiel tenait pour acquis, jusqu'à ce qu'il remarque le pistolet bolter qui ricanait sinistrement dans la poigne gantée de Phélion.

« _Tu vas me tuer ? Tu tiens vraiment à ce que ce couloir soit richement décoré ? » Ironisa Thumiel en désignant de la tête les cadavres de ceux qui avaient essayé de l'assassiner, et qui pendaient toujours, pathétiques, derrière eux.

« _Je serai toi, je n'aurais pas trop confiance en mon généreux et mystérieux protecteur, gamin. J'ai vérifié en venant : il n'y a personne dans ces quartiers. » le sourire de Phélion se fit carnassier alors qu'il dirigeait son arme, mine de rien, vers Thumiel.

Celui-ci se raidit, banda ses muscles, tout en sachant qu'il n'avait pas une chance : épuisé psychologiquement comme il l'était, il ne résisterai pas a la brute en face de lui. « L'avantage d'être crétin »songea t'il , amer.
Puis il sentit d'imperceptibles vibrations se répercuter le long des cloisons autour d'eux, el la plainte conjuguée du métal et des esprits démoniaques.

Phélion soupira, en rengainant son arme.
« Dommage, tu y as cru un instant, hein ? Malheureusement, c'est pour une bonne raison qu'il n'y a plus personne ici et que je suis armé. Les augures ont repéré un navire des laquais de l'Inquisition, et nos sorciers préparent déjà les téléportations. Un abordage : nous n'allons pas dédaigner cet amuse gueule, n'est ce pas ? Nous attendons tous que tu fasses tes preuves, petit rat. Qui sait, ajouta t'il avec espoir, peut être que tu ne seras pas digne de la confiance placée en toi, et que rien ne s'opposera plus à ta mort après ça?. »

Thumiel se mit en route en vérifiant ses armes, en s'efforçant d'ignorer les halètements menaçants de Phélion dans son dos, et les petits ricanements que celui-ci lançait parfois sans raison.
« Je te suis, petit rat, et au moindre faux pas, tu seras à moi?.. »

********************************************************************


La chambre des téléportations du Slaves of Nostramo avait autrefois abrité de brillants techniciens qui appliquaient avec professionnalisme un art qu'ils avaient appris à maîtriser sur le bout des doigts. Ainsi, dix millénaires auparavant, des techniciens dans des robes impeccables regardaient les téléporteurs avec confiance, compréhension et amour.


Mais l'hérésie avait joué ses tours cruels aux hommes, et aujourd'hui, c'étaient des êtres misérables, languissants et crasseux qui actionnaient en gémissant de terreur des téléporteurs démoniaques qu'ils ne comprenaient plus. La clarté empirique de la science s'était chargée des relents de la superstition, et , cruelle ironie de l'histoire, c'étaient des sorciers et des rituels occultes qui avaient remplacé la science et la raison de la grande croisade.

Thumiel se tenait là, au milieu d'un de ces pentacles de téléportation, entouré de l'escouade Shyphilis, qui l'avait recueilli. Il suivait d'un regard inquiet ses êtres misérables qui trottaient, courbés, d'un téléporteur à l'autre en implorant les dieux d'insuffler au matrices de visée des instructions qu'ils ne pouvaient plus donner.

« _On a peur, petit rat ? »Chuchota Phélion dans son dos. « On regrette le confort des services du dieu charogne, peut être ? »
Thumiel ferma les yeux et inspira profondément. L'absence de fiabilité des téléporteurs chaotiques aurait peut être le mérite de le débarrasser de Phélion. Puis la lumière verte l'aveugla, et en se raidissant, il sentit son corps s'étirer à travers le Warp.


S'est encore étourdi des visions de cauchemar que frère Thumiel se retrouva, à genoux, au beau milieu d'une vaste baie d'armement. Il lui fallu quelques instant pour s'habituer à cet environnement. Alors que les marines du chaos autour de lui , rompus à ces arrivées fracassantes, se dispersaient en ouvrant le feu, Thumiel regarda, médusé , les gigantesques pièces d'artillerie navale, de la taille d'un Thunderhawk, qui s'alignaient, en rangées infinies, sur trois étages.
Partout, comme des vagues infinies d'une marée humaine, des marins impériaux s'agitaient, allant et venant vers les pièces, leurs tuniques grises en lambeaux sous les matraques incapacitantes des commissaires de bord. Du sol surgissait soudain, à un rythme effréné, des montes charges lourds d'obus, aussitôt pris en charge par la marée humaine.


Dehors, par la grande baie ouverte sur les étoiles, des fulgurances soudaines laissaient deviner le duel qui s'engageait entre le vaisseau impérial et le Slave of Nostramo.
Après avoir été si longtemps isolé des hommes, nourri de ses délires et d'une obscurité quotidienne, ce brusque contact avec la foule, la foi en l'empereur, et la lumière violente du navire impérial laissa Thumiel groggy. Puis il sentit une longue lame de fond, un chant intérieur monter en lui. Son esprit, ivre de sensations nouvelles, absorbait les peurs, la souffrance et la servitude de tous ses êtres qui trimaient, parfois depuis leur naissance, dans cette salle lugubre. Sa vision devint rouge, et il se releva d'un bond, investi d'une force nouvelle. Sous ses yeux ,une vingtaines de matelots fuyait les marines du chaos, alors que le mouvement de foule s'amplifiait.


Il sentit la joie malsaine des marines du chaos, les réactions primitives des marins, celle de bêtes chassées, fuyant stupidement devant des prédateurs. Il crut que son cerveau allait exploser tant les sentiments des êtres autour de lui l'inondaient. Alors, comme pour se libérer, il brandit sa lame, et bolter à la main il se jeta dans la foule des marins. Il y en avait trop. Trop de sentiments, trop d'esprits.
Il balaya leurs rangs avec rage, avec hargne, exorcisant sa douleur dans leur sang, il les renversait comme des quilles, les broyait sans s'en rendre compte. Rendu fou par la douleur, il les piétinait, regrettant de ne pas avoir quatre bras de plus pour les massacrer plus vite. Leurs voix, la médiocrité de leurs existences, tout cela lui était insupportable.
Et il broyait leurs jambes, son épée tronçonneuse s'enfonçant dans leurs ignobles tuniques tachées de sueur, son Bolter disloquant les crânes, arrachant bras et têtes.



Ils lui faisaient horreur. L'existence pathétique qu'ils menaient lui rappelait trop sa propre destinée. Lui aussi, pendant si longtemps, il n'avait été qu'un pion obscur au service de l'Empereur. Mais leur nombre le désespérait. C'était trop de vies gâchées, car il ne pourrait jamais leur expliquer à chacun ce qu'il avait compris, ce qu'il avait tenté d'expliquer à Hyxas, ce même Hyxas dont la tête se balançait toujours à son épaulière.

Alors, il noyait son désespoir et son impuissance dans leur sang. Son Bolter lui avait échappé des mains, ou peut être l'avait il jeté comme une comète dans la foule des égarés. Alors il saisit sa lame à deux mains.


Il savoura le doux ronronnement, la vibration apaisante de son épée tronçonneuse. Son esprit hurlait toujours en échos les cris de surprise et de douleur de ses victimes. Il ouvrit les yeux, deux globes noirs englués dans le flot carmin qui lui recouvrait le visage.
Il ne pouvait les convaincre, ou leur expliquer.
Ils étaient trop.
Il les libèrerait pourtant.
Un par un, s'il le fallait.

Son rugissement résonna en multiples échos dans l'immense caverne ensanglantée.

Sa rage l'avait abandonné. Epuisé comme jamais auparavant, Thumiel gisait, adossé à une des pièce d'artillerie. A perte de vue, les corps des marins sans défense s'étalaient, recroquevillés, la plupart méconnaissables.

Et les voix dans sa tête s'étaient tues, enfin.

Il ne savait pas très bien quel cap il venait de franchir, mais pour la première fois depuis qu'il avait tué Hyxas, il se trouvait enfin en paix avec lui même.

« Ils ne vont pas tarder à envoyer des équipes de combat quand ils ne recevront plus les rapports de celui là » fit le champion de l'escouade, un dénommé Tulkis, en désignant le cadavre désarticulé du commissaire de bord, à ses pieds.»
« Que?devons'nous ..faire ? » Articula péniblement Thumiel, éprouvant le besoin d'être guidé, tant sa fatigue était grande.

Et pour la première fois, il n'y eut pas de ricanements, pas de moqueries ni de menaces en réponse. Tous les marines du chaos le considérèrent gravement, presque avec....compassion.


« _Il l'a senti. »
« _Oui, sans doute, il n'y avait qu'à le voir. »
« Cela ne fait pas de lui un des nôtres », rappela Phélion
Pourtant, Thumiel croyait discerner dans ses yeux quelque vague lueur de respect.

« _Nous descendons par les monte-charges, Thumiel, répondit enfin Tulkis. C'est là que nous trouverons ce que nous sommes venus chercher. »
Thumiel sentit que sa curiosité aurait dû être piquée au vif. Pourtant il n'en était rien. Les choses, ses actions, ses pas, lui semblaient être guidé. Il s'en remettait entièrement aux dieux, sans chercher plus loin, tant le moindre effort d'imagination lui était douloureux.

Ils errèrent dans des couloirs sans fin, ils défoncèrent d'innombrables cloisons blindées. Dans ses oreillettes, le cri des mourants régnait en maître, il n'écoutait même plus les injonctions de Tulkis. Seule la vue des impériaux le tirait de sa léthargie, réveillant une honte et une colère si profonde qu'elles lui semblaient familières, éternelles.

Il s'aperçut soudain que le corps sans vie qu'il tenait dans ses mains était celui d'un magos de l'adeptus mechanicus. L'homme-machine avait la tête ravagée : quelqu'un-et Thumiel soupçonnait qu'il s'agissait de lui- avait arraché une à une les connections électriques qui reliaient son crâne à son paquetage dorsal. Puis il avait plongé ces fils dans les yeux du malheureux. Les globes oculaires s'étaient fondus avec les paupières dans un magma informe.
Derière lui, Phélion avait mis à nu le fémur d'un technicien. L'homme , qui vivait encore, hurlait alors que le Night Lord crachait de l'acide dans ses plaies, avant de les refermer avec une cruauté consommée.


« Les codes ! Donne nous les codes, petit homme, et tes souffrances cesseront ! »

Les codes.
Ces mots éveillèrent dans l'esprit égaré de Thumiel de vagues souvenirs. Lentement, comme s'il revenait à la raison, il sentit que les pièces se mettaient en place. Et la question qui s'imposait depuis le départ, la seule qu'il aurait dû poser, lui vint naturellement au lèvres.

« _Que sommes nous venus chercher ici ? »

Il lut la réponse dans le regard enfiévré du technicien, qui détaillait quelque chose dans le dos de Thumiel. Celui-ci se retourna, et comprit

Elle attendait là depuis une éternité, elle qui avait vu le jour pendant le moyen-âge technologique, à l'époque ou aucune limite éthique n'entravait la soif de savoir des hommes. Incroyablement vieille, plus vieille encore que les marines du chaos, elle luisait d'un éclat ténébreux. Longue d'une dizaine de mètres, de forme cylindrique comme une torpille, elle portait en elle les germes d'une destruction et d'une puissance inimaginable.
Mandée par la très sainte Inquisition, elle voyageait vers sa dernière destination, pour accomplir la tâche qui lui avait été confiée par ses concepteurs, en des temps immémoriaux.

La mort. La purification. A l'échelle planétaire.

Thumiel repensa aux milliards d'êtres qui vivaient dans l'erreur et le gâchis impérial, et qu'il ne pourrait jamais convaincre.

Il pouvait maintenant convaincre. A l'échelle planétaire.
Thumiel enleva son gantelet, et sa main palpa la surface froide le l'annihilatum. Un objet puissant, riche en opportunités et apte à apporter le changement. Le changement qu'il avait désiré toute son existence sans l'obtenir. Un changement si brutal, si irrémédiable?
Si beau. Les dieux faisaient bien les choses.

Sa main s'attarda un instant sur les runes de l'adeptus mechanichus qui luisaient d'un feu sombre au centre de la torpille. Son sourire s'élargit alors qu'il déchiffrait l'inscription :

« ?Babel' »


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Huron sombrecoeur
post 27/04/07 , 10:59
Message #43


Feu-Maman Ours
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Superbe récit! Je me suis délecté a sa lecture, un superbe chapitre moins dans la contemplation que les autres mais tout aussi réussi par l'écrit que les autres...

Bravo continue!


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Bien que mes gardes doivent se reposer et mes vaisseaux se ravitailler, mes ennemis savent que nos canons ne se tairont jamais.
(tyran de Badab)
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onishi ryushïn
post 28/04/07 , 12:51
Message #44





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...

j'en reste sans voix...
c'est beau, la déchéance, quand tu la décris...

Je me sentais renégat parmi les night lords, j'avais l'impression d'accompagner les marines du chaos dans leur abordage, à la lecture de ce texte on a l'impression de faire partie de l'escouade Syphillis!

Je pense vraiment que tu devrais tenter ta chance auprès de la Bibliothèque interdite!

un peu moins de contemplation dans ce texte et une bonne grosse dose d'action accompagnée d'une réflexion de la déchéance, c'est que du bon... c'est tellement bon que tu m'as presque converti au chaos, moi qui suit un fidèle de l'empereur. Tu m'as carrément apporté une autre vision du chaos que celle que j'entrevoyais...

Je plussoie Huron, encore bravo... continue...


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"Jeune guerrier, que la Lumière t'aveugle quand tu regardes à l'Est, et tu ne verras pas les Ombres qui se meuvent à l'Ouest..."
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le roi louis
post 02/05/07 , 19:25
Message #45





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Très bon texte. Rien à redire sur la forme.
L'ambiance que tu installes me rappel un comic's, ou le héro est télépathe et ne peut le contrôler du coup pour faire taire les « voies » qu'il entend il tue tout les persones qui l'entoure et est violament agoraphobe.
Un marine mutant/télépathe c'est possible ?


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Tiens prend deux bananes
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onishi ryushïn
post 19/05/07 , 0:58
Message #46





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QUOTE
Un marine mutant/télépathe c'est possible ?

oui...hum, comment on dit déjà c'est un psyker, non' un psyker est un mutant et peux être un télépathe donc ton "marine mutant/télépathe" en gros c'est un archiviste astartes quoi. D'ailleurs les deux héros de la nouvelle semblent avoir une forte psyché... peut-être quelque pouvoir dissimulé? non' on verra bien...


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urhtred_gohslord
post 02/06/07 , 12:53
Message #47



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c'est tout simplement sublime...
franchement bravo. on se met bien dans la peau de thumiel et on comprends ses doutes et pourquoi il se pose de telles questions.

un regret juste... la génoalité du récit qui ne m'encouarge franchement pas à écrire. dry.gif


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QUOTE
tiens, notre cher duc avait raison, c'est marrant urhurh
C'est bien vrai^^
Le blog de mon club, par ici
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Furioso
post 04/06/07 , 20:37
Message #48





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Je viens de finir de lire depuis le début...
C'est, comment dire, c'est waaaoooo !

Ce que j'aime vraiment dans ton récit "chapitré", c'est que tu insiste beaucoup sur les sentiments, les impressions, sur la psychologie en général, et c'est ca que j'aime le plus.
A la limite, la description physique et materielle est négligeable, mais elle est largement compensée par cette notion de la psychologie.

Il y a encore pas mal de chose a dire, mais je pense que tout le monde qui a lu ton oeuvre a ressenti ce que j'ai ressenti : avoir une vision de l'imperium et du camp du chaos totalement différente.

Le seul petit bémol : tu dit et tu a l'air obstiné à croire qu'un space marine mesure 2m50, mais il y a plusieurs "contre-exemples" :
-d'un point de vue logique, lorsqu'on regarde un garde imperial (qui mesure 1m70-1m80), et qu'on regarde un space marine (qui mesure, d'apres toi 2m50) on voit que le space marine est legerement plus grand que le garde imperial, mais pas autant que la moitié d'un metre en plus^^
-en plus de ca, si vous lisez attentivement le codex space marine, c'est écrit que les space marines, grâce à leur croissance génétiquement modifiée, atteignent le plus souvent les 2 m (et donc pas 2m50).
Voila, c'est tout smile.gif

Sinon, c'est vraiment super.
Parle en à un éditeur de la Bibliothèque Interdite,essaye au moins, on ne sait jamais ...


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Arnor
post 06/06/07 , 16:58
Message #49





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ha bon' j'ai toujours cru (et lu) que les marines mesuraiet entre 2m30 et 2m50. tu as trouvé ca ou? il y a des humains qui mesurent 2m. les marines leur etant superieu,pourquoi ne pourraient-ils pas mesurer 2m50 en moyenne? et puis,il peut aussi y avoir des "grands" marines ^^ comme il y a de grands humains. sinon,je suis du coté d'evilsunz.


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Doomsword
post 06/06/07 , 18:08
Message #50


Rongeur à l'Abandon
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QUOTE
Le seul petit bémol : tu dit et tu a l'air obstiné à croire qu'un space marine mesure 2m50, mais il y a plusieurs "contre-exemples" :
-d'un point de vue logique, lorsqu'on regarde un garde imperial (qui mesure 1m70-1m80), et qu'on regarde un space marine (qui mesure, d'apres toi 2m50) on voit que le space marine est legerement plus grand que le garde imperial, mais pas autant que la moitié d'un metre en plus^^
-en plus de ca, si vous lisez attentivement le codex space marine, c'est écrit que les space marines, grâce à leur croissance génétiquement modifiée, atteignent le plus souvent les 2 m (et donc pas 2m50).
Toujours la même question...
Selon toi, un Terminator et un Boy ork font-ils la même taille? Bah si, ils ont la même taille de figurine.
Selon toi, les GI font-ils tous exactement la même taille? Bah si, ils ont la même taille de figurine.
Selon toi, comment des Terminators peuvent entrer dans un Land Raider, sachant que la porte fait la moitié de leur taille, et comment peuvent-ils loger assis alors qu'on en ferait même pas rentrer un seul'
Et en plus, les GI sont-ils tous les mêmes' Bah si, il n'y a que six ou sept figurines différentes...

Quant à l'explication Codex, dans les anciens c'était marqué que les Marines faisaient entre 2.30 et 2.50 mètres.
Doomsword - Mais le texte est bien aussi hein.


--------------------
Marre de perdre contre des bills assoiffés de sang? Ne suivez surtout pas ce conseil!
Tu as envie de découvrir une armée rigolote qui fera plus de pertes chez toi que chez l'ennemi? Tu as lu le livret skavens?Si ce n'est pas le rat, courzy vite à Monoprix, achète ton livret, tu leeeeuh trouverat près du rat-hion rat-cuterie.
si chez nous les skavens, on sait pas trop gagner, heureusement pour couiner ia moi et Dorathée...

Merci à botrix pour son aide dans la composition de cette désastreuse complainte.
Copyrats année impériale 2523

GORETs IEP: Un esprit sain dans un porcin.

...un fourbe Skaven poignardait par-derrière un innocent Space Marine en lui glissant à l'oreille avec rancoeur un mot duquel on pouvait percevoir "pantalon", "canards" et "caleçon"...
Belannaer, La prophétie de la modération
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evilsunz
post 07/06/07 , 0:01
Message #51





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Alors que dire?
_Les pouvoirs psy de Thumiel ou de Marziel... Pouvoirs psychiques naissants' Simple sensibilité exacerbée ? On va laisser planer le suspens... happy.gif

_La taille des marines : M'enfin ! j'avais vu 2m50 quelque part, maintenant si nos amis Gardiens du Fluff des Temps Anciens ont la réponse , je veux bien... Mais bon, est ce que c'est vraiment important' Personnellement, tant qu'ils sont assez grands pour faire peur aux gardes impériaux (de toutes tailles)...



Une toute petite suite, le reste très bientôt...

Vaisseau de l'inquisition Triumph of partenor , chambre de l'annihilatum

A l'intérieur d'un casque bleu nuit, sous des croûtes brunâtres de salive, de crasse et de sang mêlé, derrière un respirateur modèle mars standard souillé par un souffle corrompu, il fleuri, amusé.

Un sourire.

Un sourire simple, sans prétention, pas le rictus moqueur et sarcastique qui agitait normalement ses traits. Un vrai sourire, humain, innocent.

Tout était d'une limpidité de cristal, aveuglante. Thumiel ferma les yeux, et savoura l'océan de certitudes qu'il accueillait à bras ouverts.
Bérathon fut le premier à mourir. Le bolt de Thumiel vint se loger à bout portant dans son bassin, profitant de la faiblesse de l'armure énergétique mk III au niveau de la hanche .

Il s'écroula sans un son, et une âme damnée acheva son voyage comme il l'avait commencé.

Dans la trahison.

Markiarus mourut ensuite, la nuque broyée d'un coup ascendant fulgurant d'épée énergétique, son paquetage dorsal soufflé par la puissance du champ de force crépitant. Le traumatisme majeur emporta la conscience du Night Lord avant qu'elle n'ait pu remettre en cause les milliers de crimes qu'elle s'était efforcée d'oublier.
Le temps s'arrêta. Les six Night Lord survivant se tournèrent vers Thumiel.
La trahison...
Les Night Lords l'avaient fait leur dix millénaires plus tôt. Elle était devenu leur compagne, leur fierté, leur raison d'être, leur privilège. Ils avaient savouré le parjure, les sentiments bafoués, le manque de reconnaissance était leur marque. Sur le lent fleuve de la damnation, ils avaient étreint la trahison avec la fougue de jeunes amants.

Elle était leur. Pour l'éternité, pensaient ils.

Et c'est là que les seigneurs de la nuit avaient commis leur erreur. Une erreur infime, triviale, quasi inexistante. Experts en trahison, ils avaient oublié qu'elle n'appartenait à personne.

Et pour avoir oublié cette leçon élémentaire, ils devaient maintenant quitter la scène.
La trahison s'avança devant eux, et elle avait le visage de Thumiel. Ils le refusèrent, bien sur. Ils refusèrent d'admettre leur erreur, et se jetèrent sur Thumiel, le maudissant de la parole et du geste.

Derrière son masque, le sourire de Thumiel ne faibli pas.

Ce fut une belle lutte, par bien des aspects. Mais la chambre de Babel était petite, resserrée, et de toute part pendaient les connexions, les mires de visée et les consoles de ciblage. Le manque d'espace jouait contre eux.

Ils durent l'affronter loyalement, ce qui prouvait que les dieux ne manquaient pas d'humour.

Le fracas des armes s'éleva dans la pièce, les ombres gigantesques des spaces marines se mesurant dans un jeu complexe d'éclairs soudains des armes, de grognement de haine, le fracas éternel de l'adamantium sur l'adamantium, l'insupportable crissement des épées tronçonneuses se rencontrant dans un enfer d'étincelles'

Pour l'amusement des dieux.

Phélion bondit soudain, les coeurs enragés, et Thumiel se retrouva face à la rage pure d'un marine du chaos, vainqueur de milliers de duels contre toutes les races de la galaxie. Son expertise martiale était parfaite, ses mouvements d'un synchronisme si pur qu'un marine loyaliste n'aurait pas eu le coeur à nier sa parenté avec lui. Et pourtant il fut vaincu. Thumiel reçu son assaut de front, puis, laissant son arme dériver au gré de ses folies, traça un dédale mortel et inextricable de passes et de feintes qui défia la raison de son adversaire.


Thumiel se mit à rire, alors que chaque coup, chaque pas, chaque tintement d'acier était prévu, anticipé, attendu, et il lisait dans l'art martial de son adversaire comme dans un livre ouvert. Il s'amusa d'une attaque circulaire visiblement inspirée d'un seigneur ork. Il la détourna avec une perfection toute artistique, plaçant sa propre arme au millimètre près pour dévier légèrement l'arme de Phélion sans risquer de briser la sienne. Il plongea sous la garde du marine du chaos, et sut avant même de frapper, que son coup serait mortel, et que Phélion n'aurait pas la moindre chance de la parer, car son art de combat n'avait jamais été enrichi du style Eldar, qui lui seul pouvait parer ce coup ascendant.

Alors Thumiel, maniant sa lame à deux mains comme un pinceau, apporta à son oeuvre une magistrale touche finale.


Seul restait Tulkis, couvert du sang de son escouade, les yeux papillotants, incapables de suivre l'épée de Thumiel.


« _Par les quatre !!! Quelle....Quelle genre de créature es tu donc ? »grogna le champion.


Thumiel regarda autour de lui, son nouveau sourire aux lèvres. La salle autour de lui était magnifique. La lumière infernale qui irradiait des machines magnifiait la moindre goutte de sang cristallisée sur les murs, comme si des milliards de rubis avaient soudainement éclot.
Les rictus des marines du chaos apparaissaient par intermittence au creux de casques ravagés, et leur pâleur maladive tranchait de façon saisissante avec l'univers mécanique.

Il était particulièrement fier de la façon avec laquelle Brukas s'était effondré, en position quasiment foetale était émouvante, inspirait une pitié que le marine du chaos n'aurait jamais pu inspirer de son vivant.

Oui, c'était une belle oeuvre. Il n'y manquait plus que sa signature.

Il se tourna vers Tulkis.

« _Un artiste. » répondit Thumiel en s'approchant.


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onishi ryushïn
post 07/06/07 , 0:23
Message #52





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bien envoyé! ya de la suite dans les idées... reste à savoir ce qui se passera ensuite.
J'ai adoré, malgré quelques rares fautes de frappes (ou bizareries àmha) genre
QUOTE
Le bolt de Thumiel vint se loger à bout portant sans son bassin,
ça serait pas plutôt dans son bassin, par hasard'
Édit Doomsword: Deux r à bizarreries smile.gif

Excellent le Thumiel tellement corrompu et décalé de la réalité qu'il trahit les traitres, effectivement ce mec est un artiste! un artiste psychopathe mais quel génie! quel beauté dans ses actes horribles! encore dans la lignée de description de la beauté de la déchéance... Le fossé qui sépare thumiel de ce qui l'entoure est en train de se creuser d'avantage... yacarrémentbon!
et euh hum... je suis d'accord avec toi pourquoi un marine ne pourrait pas mesurer plus de 2mètres' alors qu'il est effectivement censé etre plus grand qu'un GI, aussi grand qu'il puisse être... et puis un enfant de grande taille qui deviendrait un space marine ça peut vite dépasser les 2m50 à mon humble avis...

la suite, la suite, la suite...

Ce message a été modifié par Doomsword - 07/06/07 , 22:04.


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"Jeune guerrier, que la Lumière t'aveugle quand tu regardes à l'Est, et tu ne verras pas les Ombres qui se meuvent à l'Ouest..."
Maître-Ninja Tatsumaryu Shinobi, Capitaine du Clan des Ombres, 10ème compagnie de la Confrérie de la Griffe.
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Furioso
post 07/06/07 , 21:15
Message #53





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Pour cette partie là du récit, j'ai ressenti exactement la même chose que onishi, rien de plus à dire (mis à part que c'était encore super !)

Pour la question de la taille d'un space marine, c'est bien vrai, je n'ai pas pensé à la plupart des choses que vous venez de dire...
En fait j'ai cru voir quelque part qu'un space marine mesurait entre 2m et 2m20 mais je ne retrouve plus ou (mis a part, la aussi, qu'il depasse sans probleme un GI), donc je suis désolé pour les bobards ^^.

et encore un "super" pour le texte (tu ferais un très bon écrivain toi dis donc !).


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Loki Wilder
post 08/06/07 , 14:30
Message #54





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C'est vrai que c'est très très bien écrit. J'apprécie.
Et l'histoire est béton.
Cool.


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Arnor
post 11/06/07 , 13:51
Message #55





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waouw.rien d'autre a dire,c'est toujours aussi génial ^^ tu devrais vraiment envoyer un manscrit a bibliotheque interdite(comme l'a deja dit je ne sais plus qui),tu devrais avoir tes chances.sur ce,bah...je plussoie...encore!


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Temus Duc de Gasconnie
post 14/06/07 , 14:30
Message #56





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Diantre. Diantre et diantre. C'est carrement fabuleux. Très bien écrit, excellente mise en scène. Des personnages très intéressant, une très bonne vision du chaos (selon moi). Que du bon. Je n'ai quasiment aucun reproche à faire ou du moins sont'ils trop minimes pour être cités.

J'en veux encore moi aussi.


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C'est pour ça que nous ne pouvons perdre:
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Phoenix
post 14/06/07 , 16:06
Message #57





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Bonjour à tous

C'est vraimment excellent j'adhère totalement. C'est vrai qu'en tant qu'écrivain à mes heures de cours perdues smile.gif , je me sens pas tellement à la hauteur mais bon il est bon d'avoir des objectifs à dépasser.

Continue, je te lirai avec joie.

Bien à vous wub.gif


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"L'important n'est ce que l'on fait mais que l'on termine ce qu'on a commencé" Phoenix

(\__/)
(_'.'_)
(")_(")
Voici Lapin. Copiez et collez Lapin dans votre signature pour l'aider a dominer le monde.
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Damned
post 15/06/07 , 14:42
Message #58


Fée du logis
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En effet, ce dernier texte est dés plus sympatoche. Original, plutôt bien écrit et profondément captivant. Avec quelques corrections de style par ci par là, il mériterait sa place dans la section Récit du site. (Avec ton accord du moins.)

En attendant, merci pour cette sympathique lecture.

Damned.


--------------------
- Supposez que je sollicite de vous en tant qu'étranger en route vers l'Ouest de chercher ce qui a été perdu, qu'est-ce que vous diriez ?
- Dans ce cas je dirais : d'où venez-vous mon ami ?
- Et je vous répondrais : de l'Est tout en espérant que vous irez transmettre mon message à la Veuve pour le salut de tous ses fils...
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urhtred_gohslord
post 15/06/07 , 21:49
Message #59



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tout simplement époustouflant, je ne sait que dire.

"Il plongea sous la garde du marine du chaos, et sut avant même de frapper, que son coup serait mortel, et que Phélion n'aurait pas la moindre chance de la parer, car son art de combat n'avait jamais été enrichi du style Eldar, qui lui seul pouvait parer ce coup ascendant."

dois-je en conclure que thumiel a un lien avec les eldars' huh.gif


sinon, bah, je n'ai aucune autre repmarque a part que c'est l'un des meilleur récit que j'ai lu (même dans mes lectures hors fluff et récit de fan)

urthred- dégouté de son écriture pitoyable par trant de talent dry.gif


--------------------
QUOTE
tiens, notre cher duc avait raison, c'est marrant urhurh
C'est bien vrai^^
Le blog de mon club, par ici
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evilsunz
post 19/06/07 , 17:53
Message #60





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Alors vint la colère de l'Empereur,
Et grand était son courroux
Terrible était sa spendeur
Et le traître devint fou
Quand le glaive de justice
Le frappa droit au coeur

Et toute l'humanité
Dans leurs mains fut broyée
Ecrasée, pulvérisée, ravagée
Dans les flammes de leurs volontées
Jusqu'à ce qu'enfin vienne l'ultime commandement
La dernière parole, L'Impériale sentence :

« Que le silence soit ! »
Et le silence fut.


Croiseur de l'inquisition Triumph of Partenor, Empyrean.

Une nouvelle bordée à bout portant ravagea la proue du croiseur Impérial, pulvérisant sans discrimination près de quatre kilomètres de coque. Le nuage compact de débris, d'acier ou humains, voltigea à une vitesse inconcevable le long de la coque, puis disparu brutalement hors du champ de Geller, aspiré dans les trombes déchaînées du Warp.


« Pitié pour les âmes qui dérivent dans l'infini... »marmonna l'un des prètres de la passerelle.


Le capitaine Ystaeus, fleuron de l'académie navale d'Obstrancia, savoura cet éclatant exemple de la futilité de l'existence humaine. En quelques nanaosecondes, probablement plus d'un milliers de personnes venaient de mourir. Son sourire s'élargi lorsque il croisa le regard épouvanté des valets de l'inquisition qui se terraient, juste en contrebas de lui. Ystaeus haïssait ses abrutis prétentieux qui avaient réquisitionné son navire en brandisssant leurs maudit I comme s'il s'agissait des couilles de l'empereur en personne, qu'il lui pardonne.


Avec leurs grands airs de juges suprêmes, distribuant les rôle de bien et de mal, ces fous obscurantistes ne connaissaient rien au combat naval.
D'ou leur épouvante.
Il prit un plaisir sadique à les voir se recroqueviller un peu plus alors que l'echo des dégats de son navire atteignait la passerelle. Les cloisons craquèrent sinistrement, et en réaction les béliers de compression furent libérés de leurs attaches, écrasant dans l'oeuf les déformations de structure. Quelques serviteurs logisticiens furent catapultés de leur sièges et voltigèrent pathétiquement, leurs longs cables de connection pendant derrière eux.


Oui, ces experts en torture faisaient bien moins les fiers maintenant que six mois plus tôt, lorsque l'Inquisiteur lui avait annoncé que son vaisseau aurait l'honneur d'administrer le châtiment de l'annihilatus sur le monde de Jentaur. Ystaeus, en bon capitaine de tradition de la marine impériale avait instinctivement detesté cette mission, et la mise sous tutelle de son navire qui en découlait.


Seule la peur du sceau Inquisitorial avait contraint Ystaeus à faire bonne figure. Mais désormais, l'inquisiteur n'était plus rien. Dans son croiseur engagé dans ce duel à mort, le capitaine jouissait d'une autorité absolue sur ce navire. C'est pourquoi, alors que le Triumph of Partenor brûlait de la proue à la poupe en dérivant mollement au sein du Warp, que des frappes chirurgicales de marines du chaos démenbraient, pont par pont, son navire, le Capitaine Ystaeus ne pouvait s'empêcher de sourire.

Debout derrière les consoles principales, il s'était redressé, dominant le chaos ambiant, invectivant ses subalternes pour des broutilles, lorgnant son adversaire d'un rictus réjoui en remerciant l'Empereur de lui accorder cette revanche.
« -Monsieur Naber, la barre au zéro-neuf-trois, il faut maintenir la distance sur cet hérétique. Tant que nous sommes assez loin, ils ne pourront plus se téléporter notre bord! Estimation des dégats de proue, au trot ! Remettez l'équipage aux bateries dès que nous aurons récupéré nos boucliers ! Monsieur Hamys, rapport des intrusions ennemies ?
« -Les batteries B6,11,12,13 et 17 ne répondent plus monsieur. Les équipes de combat se dirigent vers elles.» exposa son subordonné en désignant les zones correspondants sur l'image en trois dimension du croiseur qui grésillait au milieu de la projection tactique.
« -Rappelez les immédiatement, abruti. Ces batteries sont perdues. Transferez ces hommes à la défense des batteries voisines. Essayons de conserver ce que nous avons. »


Son comportement n'était pas celui qu'on attendait d'un officier de son rang, mais cétait ainsi que son équi page le respectait, et il savait qu'au combat rien ne valait le respect des milliers d'âmes qui trimaient tout autour de lui..
Et si, en plus, il pouvait choquer ces larves inquisitoriales....

Le capitaine Ystaeus se rassit dans son fauteuil, agrippa les accoudoirs, engueula copieusement son magos pour sa lenteur, et jura de profiter pleinement de cet ultime combat.


********************************************************************


Comme toujours, il arriva quand on ne l'attendait pas. Comme toujours, il n'était pas ce qu'il semblait être, et comme souvent, il se jouait de tous. Il vint couvert de sang, sa belle armure souillée de graisse luisante, sa cape lourde de sueur et d'horreur. Mais il vint aussi auréolé de gloire, car il tenait dans ces bras le technicien Valper, horriblement blessé, mais vivant.

La rumeur de sa venue le devançait alors qu'une foule de matelots, d'équipes incendies le suivaient, l'acclamaient, pour ce qu'il était: un démon purifié, sorti des flammes démoniaques en cet instant de péril pour les ramener à la lumière. Le bleu nuit de son armure avait disparu, calciné par les flammes. Les crânes grimaçants des icônes blasphématoires avaient fondu, et nulle mutation ne souillait son visage. De sa longue lame gouttait le sang des Night Lords, et on murmurait sur son passage qu'il en avait pourfandu plus d'une douzaine, libèrant à lui seul la batterie numéro treize.


Il était parvenu en toute hâte à la passerelle, et, profitant des codes que lui avait confié Valper, il avait pû passer les systèmes de sécurité qui tenaient en échec les Nght Lords. Le malheureux Valper, délirant, suffocant, ne cessait de raconter à tous l'extraordinaire histoire du Space Marine qui l'avait sauvé des griffes des rénégats, se battant comme un lion pour les repousser, et empêchant ainsi que les traîtres ne s'emparent de l'Annihilatum.


Bien que sincère, Valper pouvait se tromper, et l'on demanda donc au marine de se désarmer, d'accepter des entraves, et de se présenter, avant de le laisser accèder, sous bonne garde, à la passerelle. Le géant se laissa faire de bonne grâce, même s'il refusa obstinément de se débarasser d'un macabre trophé qui pendait à son épaulière. Il se présenta sobrement comme un « envoyé de l'Empereur. »

L'on placa Valper en soins intensifs, et l'on écouta son histoire. On chercha à démèler le vrai du faux, on se perdit en conjonctures sur la nature du sauveur. L'Inquisition s'indigna que l'on puisse faire confiance à un être qui, « s'il n'était pas un traître, en avait au moins l'aspect. »
Ystaeus leur fit remarquer avec dérision qu'au point ou ils en étaient, mourir sur la passerelle des mains d'un marine du chaos était probablement la mort la moins honteuse qui fut. Puis le capitaine, peu charitable, se moqua de leurs airs mortifiés.
L'esprit pratique du magos argumanta en faveur du marine, arguant que s'il était loyal, son expérience et sa connaissance de leur ennemi était leur ultime espoir.


Puis finalement Ystaeus trancha en faveur de « l'envoyé », accèdant aux suppliques d'un équipage prêt à se vouer passionnément au moindre espoir.
C'est ainsi que Frère Thumiel entra enchaîné sur la passerelle du Triumph of Partenor, entouré de gardes aux matraques incapacitantes, et que le destin du vaiseau fut scellé.


********************************************************************


Ystaeus, vautré dans son fauteuil, observait du coin de l'oeil le nouveau venu. Dans l'éclairage sépulcral de sa passerelle, placée en mode d'économie d'énergie, le marine semblait de pierre, une gigantesque statue immobile dont le regard vide se perdait dans la contemplation des étoiles. Le marine n'avait que peu parlé, alors que le Triumph of Partenor manoeuvrait pour gagner du temps, disputant à des milliards de kilomètres de distance son duel à coups de poignées de degrés et de rendements moteur.


Tout juste l'envoyé avait il confirmé les dires de Valper, avant de donner quelques détails sur la nature de leur ennemi, et sur le manque de précision des téléportations chaotiques. « Lents à mettre en oeuvre et peu sûrs » avait il dit.


Ystaeus avait considéré l'information sans grande passion, ne lui trouvant pas un grand intérêt tactique. Ce fut un marmonement du magos qui le mit sous la voie.
« -On ne peut pas dire que notre invité est loquace...mais il a sauvé Valper, et grâce lui soit rendue pour cela : c'est le dernier à connaître les codes d'activation de l'annhilatum. »
Ystaeus, amusé, ricana au nez de son subordonné.
« -Merci, magos, c'est particulièrement réconfortant de savoir que nous pourrions raser une planète si seulement nous n'étions pas condamnés à creuver ici...... »

Puis il s'arrêta. Dans ces flancs, il disposait d'un annihilatum, du pouvoir de détruire toute atmosphère. Y compris celle d'un vaisseau. Et il n'avait même pas songé à l'utiliser, alors qu'il était assez désepéré pour accueillir un marine du chaos plus ou moins repenti sur sa passerelle. Certes, cela représenterait un gâchis énorme, en tout cas du point de vue de l'Inquisition et du mechanicum, mais, lui, Ystaeus, avait un navire à sauver. Le reste n'importait pas.

L'idée lui vint. Il la repoussa prudemment dans un premiers temps et la lorgna ainsi à distance, pesa le pour et le contre. Si il s'approchait suffisement , il pourrait mettre au but cet unique coup décisif. Et si l'envoyé ne mentait pas, les rénégats seraient trop surpris pour avoir le temps de mettre un route une nouvelle vague de téléportations. L'idée, d'abord ridicule, revint, et elle sétait faite séduisante. Insensée, Audacieuse, inédite, potentiellement glorieuse.

Comment résister à une telle idée ?

« -Monsieur Naber, la barre au deux-quatre- trois, droit sur ces traîtres. Magos, renforcez notre bouclier avant. Calculatus Logistii , donnez moi une solution de tir de torpille, avec le maximum de chance de succès dans notre configuration.... » L'équipage, brusquement tiré de sa léthargie, s'agita. L'envoyé jeta un regard froid sur Ystaeus. Celui ci hésita un court instant, puis poursuivi.
« ........Technicien Valper, les codes de Babel, je vous prie. »

Le concert de protestations éclata, enfla, s'alimentant lui même dans sa rage. Sous leurs capuchons, les sbires de l'Inquisition s'étouffaient littéralement alors que le magos, son oeil organique équarquillé, se dirigea vers Valper. Il lui interdit d'obéir, ses mécadendrites écartant brusquement le personnel médical.
« C'est hors de question capitaine. Cette fois vous allez trop loin. Passent encore vos manières rudes et votre grossièreté, mais l'adeptus mechanicus ne tolèrera pas que vous dilapidiez ainsi le fleuron de sa technologie. » articula t'il d'une voix glaciale. La délégation inquisitoriale vint se tenir à ses cotés, en hochant frénétiquement la tête.

C'est là qu'Ystaeus franchit le pas sans retour. Son exaspération qui couvait depuis si longtemps s'enbrasa soudain. Ils étaient là, à ergoter, blâmer, accrochés stérilement à leurs dogmes et à leurs traditions, abrutis par leur amour des procédures. Sa rage s'enflamma, alors qu'il les dévisageait du haut de sa passerelle avec un souverain mépris.

Tous n'étaient que des médiocres. Incapables d'innover, imperméables au génie improvisateur qui faisait les véritables chefs. .

« -La chiourme se révolterait-elle? » Grogna t'il enter ses dents serrées. Son regard dériva sur toute la passerelle. « Qui d'autre désire se joindre à cette mutinerie? »
Dans le silence mortel qui s'ensuivit, Ystaeus chercha le regard complice qui le réconforterai.


Il trouva celui de l'envoyé, deux éclats d'un vert tranchant, dans lequel il trouva l'assentiment et la compréhension intime de ce qu'il ressentait.
« -Demandons à l'« envoyé » d'arbitrer ce conflit voulez vous' »
« -C'est hors de question ! Il n'est pas digne de confiance ! Il n'est rien d'autre qu'un prisonnier ! » hurla en choeur l'inquisition. 
« -Vous êtes prévisibles à un point que s'en est écoeurant. Technicien Valper, c'est à de vous que tout dépend. Entendrez vous l'homme qui vous a sauvé ?»


Dans la pénombre, au creux des gigantesques épaulières d'adamentium, la tête de l'envoyé se redressa, et d'un seul regard il décida du sort de tous les hommes présents.

Alors que tout le monde se tournait vers Valper et que celui ci ouvrait la bouche , les yeux fixés sur l'envoyé, le magos commit l'erreur qui lui fut fatale.
« Non!!! Personne ne doit utiliser cet arme !! » hurla t'il, son servo bras se redressant comme un serpent près à mordre, dirigé sur le technicien.


Pour la première fois depuis que le Triumph of Partenor était sorti des chantiers spatiaux qui l'avait enfanté, l'echo d'un tir résonna sur sa passerelle. Dans ce sanctuaire de rationnalité et de froide analyse, la fureur faisait enfin son entrée. Et c'était son capitaine qui lui avait ouvert.

Ystaeus, son pistolet laser brandi à bout de bras, le visage noyé sous la sueur et la passion, désigna du menton le cadavre du magos à ses subalternes. « Ôtez cette larve de ma vue. Valper, je croît que tout à été dit. Maintenant, choisissez, le sort de ce vaisseau et de son équipage est entre vos mains. »


Le Triumph of Partenor vira gracieusement de bord, pourfandant les trombes du warp de son étrave ornée d'un aigle. Il n'était qu'une parenthèse rationelle dans un univers de folie. Mais alors qu'il lançait son millard de tonnes d'acier au travers de toute cette démence, les démons mugissaient sur son passage, car ils ressentaient le maëlstrom de passions qui consumaient les hommes là haut, sur la passerelle.

Au plus profond de ces soutes d'armement, Babel vibra , tandis que Valper se soulageait enfin de son fardeau. Il tapa les codes d'activations avec une foi aveugle, ses mains tremblantes d'excitation. Tout autour de lui, les hommes quittaient leurs postes, s'approchaient de la grande baie d'observation pou assister à la charge désespérée de leur navire. Beaucoup se donnèrent la main, et commençèrent à psalmodier en choeur leurs suppliques.
Dans l'atmosphère surréaliste qui s'installa, nul ne remarqua comment l'envoyé s'était déplacé pour jeter un oeil sur les codes d'activation.


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Au fond, Thumiel s'amusait. Des liens d'adamantium l'étouffaient, il était entouré de méprisables larves impériales , mais il souriait intérieurement. Leurs psychés, leur divisions, leurs rivalités......Tout cela traçait une toile monumentale de sentiments sur lesquels jouait Thumiel avec une cruauté perverse. Au centre, la personnalité d'Ystaeus occupait tout l'espace. Sa rivalité avec l'Inquisition hurlait silencieusement sur la passerelle. Tous le sentaient, mais aucun autant que Thumiel. Il ressentait aussi l'admiration qu'il inspirait, la montée croissante de l'anxiété, qui avalait progressivement tout lereste. Et, en toile de fond , la frustration de la cabale inquisitoriale, rejetée et méprisée. Thumiel sentit bientôt que ce sentiment touchait à son paroxysme.

Il était temps pour l'artiste d'agir.

Thumiel avait soutenu Ystaeus car cela avait permi la révélation au grand jour des codes de l'annihilatum, ce que Thumiel n'aurait jamais pû obtenir seul. Mais il ne s'était pas donné ce mal pour la simple destruction du Slave of Nostramo. Non, Thumiel carressait un autre emploi de l'annihilatum, une oeuvre magistrale qui consacrerait son génie.

En conséquence, Ystaeus et Valper devaient mourir.

Il lui fallait un pinceau, un moyen d'agir. Ce serait l'Inquisition. Leurs personnalités étaient si primitives que Thumiel les aborda avec la même facilité que l'art martial de Phélion. Il démenbra leur logique par sa seule parole , fit mirouater la promesse du salut, partagea leur crainte de l'échec, joua sur la haîne que leur inspirait Ystaeus. Il leur promit sa tête si ils le relâchaient.

Ils résistèrent à leur façon, ignorant d'abord Thumiel, enfermés dans une posture hautaine. Mais jamais ils ne comprirent que leurs vraies pensées n'avaient pas de secrets pour « l'envoyé ». Et qu'il savait déjà que leur ressentiment envers Hystaeus et la peur de faillir à leur mission l'emporterait sur le bon sens.


Le Triumph of Partenor jaillit des trombes du warp en semant derrière lui un nuage de débris. Les derniers ajustements de trajectoires d'effectuèrent en urgence tandis que droit devant, à moins d'un millier de kilomètre, le Slave of Nostramo , incrédule, se riait de la charge pathétique de sa proie.

Sur la passerelle du navire impérial, tous les yeux ou presque étaient rivés sur le croiseur chaotique.
Dans l'ombre des marches qui menait au fauteuil de commndement, le choc de pas chaussés d'acier se fit entendre.
Ystaeus prêta l'oreille, avant de reporter toute son attention sur la manoeuvre la plus folle de sa carrière.
Lentement, sans un son, Thumiel grimpa les marches. Le couteau de combat que dans leur folie, les sbires de l'inquisition lui avaient confié, sortit de son fourreau. Ystaeus sentit l'ombre le recouvrir. Autour de lui, les écrans se voilèrent tandis que la masse de Thumiel absorbait la lumière. Son regard tenta d'accrocher celui de son assassin, mais Thumiel lui refusa cet honneur, et plongea sa lame dans son costume d'apparat. Ainsi mourut le capitaine de Triumph of Partenor, à l'heure de sa gloire, le visage écrasé sur l'armure glacée de celui en qui il avait cru voir un allié.

Le simple hoquet d'agonie du capitaine Ystaeus rompit le charme, et l'équipage prit conscience qu'il venait d'être décapité. Alors que tous dévisageaient l'envoyé avec stupeur, l'Inquisition enclencha les procédures d'urgences pour faire sortir le croiseur de l'Empyrean.

Une manoeuvre aussi délicate ne pouvait être si rondement enée sans conséquences. Aussi, quand le Triumph of Partenor renoua avec l'univers de matière, ce fut la structure tordue et les boucliers en berne.

Mais au loin , les lumières d'un système solaire avaitremplacé l'enfer quotidien qui amplissait les baies de la passerelle. Et tous les hommes, quelques aient été leurs divisions quelques instants plus tôt, furent soulagés, comme des naufragés aperçevant enfin la terre ferme.
Alors, avec un empressement et nervosité, tous les esprits oublièrent le rêve du capitaine Ystaeus pour savoir ou le destin les avaient portés. Et là haut, à coté du fauteuil de commandement, frère Thumiel détenait les rênes du navire et les codes de Babel.


********************************************************************


L'inquisiteur s'approcha silencieusement de l'envoyé. Son intervention avait évité le pire, et maintenant qu'ils étaient sains et saufs, il tenait à le remercier et à lui annoncer les nouvelles.
Le Space Marine, les bras croisés sur la poitrine, regardait avec attention les minuscules orbes su système solaire qui luisaient au loin. Tout autour d'eux, l'équipage commencer à murmurer contre ses nouveaux maîtres, mais l'Inquisiteur n'en avait cure. Les nouvelles étaient bonnes.


Le Space Marine affichait une expression douloureuse, une nostalgie si puissante que l'Inquisiteur se demanda se qui pouvait lui causer cette peine. Après un long moment un lent sourire s'épanouit sur les lèvres de l'envoyé.
Un frisson parcouru le corps de l'Inquisiteur, qui recula d'un pas.

« -Envoyé....Nous avons identifié notre position. En vérité, L'Empereur veille sur nous. Il nous a amenés auprès de ses plus nobles serviteurs. Le système de Marsile, c'est le monde d'origine d'un chapitre de l'Astartes. Les Emperors Sword, peut être les connaissez vous. »

« -Marsile. Comme s'est surprenant. »


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