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Full Version: Car ton règne s'achève...
La Communauté Francophone du Wargame > Warhammer 40,000 > Warhammer 40,000 - Développement > Warhammer 40,000 - Fluff & Récits
evilsunz
Il y a peu de temps, alors que je relisais « La galaxie en flammes » , j'ai réalisé quelque chose d'assez terrible. En effet, maintenant que nos amis Anglo saxons ont commencé à nous narrer en détail le mythe fondateur de warhammer 40000, ils nous dépouillent aussi de l'intense plaisir du mythe et des mystères, et détruisent impitoyablement les représentations que nous nous étions fait des évennements...... Aussi me suis je dit qu'il n'était pas sot poster ce que j'avais en tête immédiatement, avant que la version « officielle » ne se pose en référence à partir de laquelle tout texte sera jugé.

Je sais que je ne suis pas le premier (et probablement pas le dernier non plus) à me risquer à cet exercice de style, surtout sachant comment les forces obscures des gradiens du fluff doivent déjà affuter leurs claviers...
Les habitués de la section noteront la grosse influence Oncienne de cet écrit : Horus est le narrateur, il n'est pas si méchant au fond (enfin si , mais c'est compliqué)....
J'assume, tout en essayant au maximum de me démarquer quand même.

Le récit va se découper en 8 actes, que voici :

Acte 1 : Ames et Etoiles.
Acte 2 : Un monde nommé Terra.
Acte 3 : Démon qui aime.
Acte 4 : Ange qui hait.
Acte 5 : Le seul qu'il aît aimé.
Acte 6 : Sic Semper Tyrannis.
Epilogue
Enfance


Voila, l'action commence alors que l'hérésie est plus qu'entamée. Le Vengeful Spirit, vaisseau amiral d'Horus, est en route vers Terra....
Ah, au fait, je vais finir "déchéance" avant de poster la suite...Une chose à la fois , comme disait l'autre.

********************************************************************


Acte 1 : Ames et Etoiles.

« Alors que je marchais au milieu des flammes de l'enfer, enchanté par les plaisirs du génie... » William Blake


Elle brille , tout simplement. Sa raison d'être est sa radiance. Sans elle il n'y aurait rien. Rien, absolument. Le néant. Sans elle il n'existerait que sa morne fond bleu-noir, infini,ennuyeux par ses proportions inenvisageables. Heureusement qu'elle existe.

La galaxie.

Je rumine ce mot, vaguement contrarié. Il ne me plaît pas. Trop vugaire, trop commun. Galaxie, Galet,galette, gale.....non, tout les mots en « gal » désignent quelque chose de laid ou d'inutile.


Sauf galaxie.


Je la regarde au travers de la grande baie vitrée qui s'étale comme une toile d'araignée derrière mon trône. Et je reste là, fasciné comme au premier jour, m'émerveillant tel un enfant devant la magnificience tranquille de ce spectacle, du ballet infini des étoiles radieuses, de leurs motifs cellestes, de leurs subtiles nuances et je m'amuse, hors de toute contrainte philosophique ou politique, à contempler la galaxie.


Je m'exalte un instant, je m'oublie, j'oublie le poids des siècles sur mes épaules et les croûtes de sang qui s'effritent sur mon armure. J'oublie l'odeur de démence, le macabre éclairage des feux démoniaques. J'oublie les hoquets de terreur, l'odeur mortuaire, les yeux révulsés des morts et ceux crevés des torturés. J'oublie les silhouettes cornues qui s'agitent derrière moi, la sueur visqueuse et les cris stridents des haches tronçonneuses. Oui, tout ça je le quitte, sans regrets et je m'absorbe dans cette contemplation désinterressée, honnête, comme au temps de mon enfance , durant ma première vie, il y a de cela des siècles.


Après la pause de midi, à l'heure ou les ouvriers rentraient , lourds de bière et de lassitude, aux fonderies, et que les usines les rappelaient au son des sirènes, je m'échappais sur les toits, et là je m'asseyais contre une cheminée. Il faisait presque toujours nuit sur le monde de mon enfance, mais l'occasion d'admirer les étoiles était rare : les fumées industrielles cachaient le plus souvent les domaines celestes. Mais parfois, peu après midi, un vent d'ouest chassait les fumerolles, et pour un peu plus d'une heure, je pouvais les voir, ses immortelles radiances qui aujourd'hui encore me fascinent.



« Est ce pour vous que je me bats aujourd'hui? » Murmurai je a leur attention. Est ce pour elles avant tout que l'espèce humaine se déchire sous ma griffe? Ou mon véritable but est il de contrôler les hommes ? J'hésite un instant. L'âme humaine est belle aussi.
C'est probablement mon autre grande passion dans la vie. Le coeur des hommes. Le kaléidoscope de leurs passions, de leurs luttes, de leurs désirs et de leurs frustrations. J'aborde la psyché humaine comme un défi à chaque fois renouvelé. Le jeu fin et inutile de l'éternelle séduction, dont je ne me lasse pas depuis deux siècles, et dont je suis passé maître. J'ai conquis, depuis le plus humble laveur de latrines à Fulgrim lui même, des centaines de millliards d'individus. Aujourd'hui, il ne reste plus que Toi.


Toi, qui m'échappes encore, Toi seul que je connais le mieux sans jamais avoir posé les yeux dans l'ultime sanctuaire de ton esprit. Toi qui m'as donné le jour et à qui j'apporte la nuit. Toi enfin, qu'il n'est pas nécessaire de nommer.



J'étire un moment ma perception, fermant les yeux au rythme de mes palpitations cardiaques, alors que rapidement, je relie chacun des individus qui s'affairent autour de moi au sein du Vengeful Spirit, et je tisse la trame d'un million de rêves et de raisons, d'espoirs et de désillusion, et je plonge dns ce magma psychique avec délectation, m'immergeant complètement dans un flot de consciences. J'observe , intrigué, le shéma mental inutilement compliqué d'un prètre de Mars pour résoudre une panne. Puis j'écoute les malédictions proférés à mon encontre par un groupe d'esclaves en soute. Je m'amuse de la peur qu'Abaddon inspire à trois ex colonels de l'armée impériale. Puis, lassé, je réintègre mon corps, retrouvant avec plaisir le contact muqueux des tentacules qui s'infiltrent chaque jour davantage sous mon plastron.



Les étoiles devant moi sont soudainement cachées par un léviathan titanesque, un gigantesque croiseur lourd de couleur jaune pâle, et sa masse déchire mon champ de vision alors qu'il nous contourne par babord avant, tel un cétacé fabuleux que chassaient jadis sur les mers de Terra les ancêtres de nos ancêtres.


Il me cache les étoiles, et cela m'indispose.


Et l'équipage du Vengeful Spirit ne souffre pas que son Maître soit indisposé.
« A qui est ce vaisseau ? » lanceai-je à l'assemblée, alors que déjà les premières batteries d'artillerie navale délivrent leur fureur, et que par centaines, les vagues de torpilles strient l'éther.
« Au capitaine Verrus de Nurgle » me répond t'on. J'acquiesce, me souvenant vaguement du personnage, un officier probabement très doué et loyal, tel qu'il en déborde de mes salles tactiques.
Et j'observe, ravi, le lourd vaisseau de Nurgle se disloquer brutalement, ses boucliers imploser, ses ponts se mèler et se tordre, sa superstructure se détacher, le plasma de ses machines s 'évaporer.



Et j'imagine, par centaines de milliers, des âmes surprises et désemparées livrées au froid du vide. Et parmi elles , celle de Verrus, un officier inconnu qui m'aimait et m'obéissait, mais qui mourut sans savoir pourquoi, de façon pathétique. Et alors que l'épaves en flammes est dispersée par un éperonnage de rigueur du Vengeful Spirit, je vois réapparaître les étoiles, brillant éternellement sur le martyr des nuages de cadavres qui hurlent, difformes et glacés.


Les étoiles et les âmes.


Vois tu, Empereur-Dieu, il n'était pas inutile, alors que la pièce commence, d'en rappeler l'enjeu. Tu connais comme moi les hommes. Pour un rien ils s'emballent, s'amourachent, et oublient les choses fondamentales. Les étoiles et les âmes. Et ainsi, quand viendra l'heure ou ma griffe lacèrera ta beauté, tu connaîtras mes raisons, et peut être que toi et moi pourront , enfin , nous comprendre.


Car ton règne, Empereur-Dieu, s'achève.
cacahuète master
1er Commentaire. Quelques fautes d'orthographe : "célestes" et pas "cellestes".
Sinon c'est sympa tout plein. Le petit détail, l'Empereur n'est pas Empereur-Dieu à cet instant. Et surtout pour Horus dont il n'est que le père. Au pire il l'appelle Empereur ou Père (un peu typé Star Wars version Luke Skywalker).

Cacahuètement.
Hugo.
Once upon a time
Quand on a une idée il faut la pondre, sinon un autre l'aura...

J'ai été assez déçu par les récents dex dont les textes d'ambiances sont vraiment pourris...

Vive le fluff amateur! wub.gif

Ton texte est assez rageur, je trouve, c'est une approche ma foi interessante d'un individu dont on parle beaucoup mais dont on ne sait presque rien.

Par contre je n'aime pas:

QUOTE
"Je rumine ce mot, vaguement contrarié. Il ne me plaît pas. Trop vugaire, trop commun. Galaxie, Galet,galette, gale.....non, tout les mots en « gal » désignent quelque chose de laid ou d'inutile. Sauf galaxie."


Euh c'est un peu bizarre comme reflexion de la part d'un maître de guerre. Au 30ème millénaire il est d'ailleurs plus que probable qu'un mot comme galaxie ait soit une consonnance autre, soit une racine autre (on est plus dans un langage qu'on connaît) et les mots s'y rattachant n'auront pas la même valeur, etc... en gros pas sûr qu'Horus cause bien l'français ^^

Tu devrais aussi rapidement te relire, afin de corriger différentes petites fautes de frappe qui sont un peu voyantes.

Mais de toute façon j'aime:

QUOTE
Après la pause de midi, à l'heure ou les ouvriers rentraient , lourds de bière et de lassitude, aux fonderies, et que les usines les rappelaient au son des sirènes, je m'échappais sur les toits, et là je m'asseyais contre une cheminée. Il faisait presque toujours nuit sur le monde de mon enfance, mais l'occasion d'admirer les étoiles était rare : les fumées industrielles cachaient le plus souvent les domaines celestes. Mais parfois, peu après midi, un vent d'ouest chassait les fumerolles, et pour un peu plus d'une heure, je pouvais les voir, ses immortelles radiances qui aujourd'hui encore me fascinent.


J'ai bien mis 3 bonnes secondes à me rendre compte de ce que je lisais et j'en jubile encore ^^ c'est très bien vu et amené.

Dans l'ensemble je ne conçois pas (on l'aura compris vu comment je m'assois sur le fluff récent...) Horus comme un dévoreur de chair à canon mais ça ne m'empèche aucunement d'apprécier ce texte à cette heure un peu avancée comme une très agréable mise en bouche ^^

Once, très bien avec le début ^^
urhtred_gohslord
Ah... c'est beau le talent...
Juste, pourquoi les ouvriers boivent de la bière alors que la galaxie doit regorger d'autre saveurs alcoolisées et exotiques'
De plus, je ne vois pas bien terra fabriquer uniquement de la biere pour les milliards d'individus de l'imperium blink.gif

Sinon, c'est tout simplement excellent.
evilsunz
QUOTE
Le petit détail, l'Empereur n'est pas Empereur-Dieu à cet instant. Et surtout pour Horus dont il n'est que le père. Au pire il l'appelle Empereur ou Père (un peu typé Star Wars version Luke Skywalker).


Tu as entièrement raison, mais je voulais finir chaque récit par la sentence "car ton règne, "truc", s'achève"... Et je garde le "papa" ou le "père" pour la fin (pour que l'on ai l'impression qu'Horus et l'Empereur se rapprochent à la fin )
La relation familiale n'est donc pas encore à l'ordre du jour...



QUOTE
Dans l'ensemble je ne conçois pas (on l'aura compris vu comment je m'assois sur le fluff récent...) Horus comme un dévoreur de chair à canon


Moi non plus. C'est le problème que l'on rencontre avec le personnnage, s'il est trop méchant on sombre dans la caricature, s'il ne l'est pas assez il perd l'essence même de son rôle. Le tout est de trouver un équilibre... J'espère que les autres actes donneront une autre dimension à Horus, en particulier la rencontre avec Sanguinius....

QUOTE
juste, pourquoi les ouvriers boivent de la bière alors que la galaxie doit regorger d'autre saveurs alcoolisées et exotiques'
de plus, je ne vois pas bien terra fabriquer uniquement de la biere pour les milliards d'individus de


Ouvrier = bière, c'est l'influence Zola....

Euh non en fait pour la nostalgie, autant évoquer quelque chose que tout le monde connaît, ça permet au lecteur de se sentir prôche du mode de vie dans lequel Horus a grandi... Par contre , il ne s'agit pas de Terra à ce moment donné, mais bien de Cthonia, le monde industriel sur le quel Horus a fait l'école buissonière avant que son papa le ramène sur Terra.
Arnor
wouaw. comme d'hab. voire mieux que d'habitude ^^ juste un truc: je trouve qu'horus a toujours tendance a etre considéré comme le gentil qui vient renverser le tyran...ce qui n'est pas entierement faux(ou vrai, a vous de voir wink.gif ) sinon,bah j'attends la suite avec impatience..tu compte sortir un épisode a peu pres tous les combiens' (jours (i hope^^) semaine,mois')
evilsunz
J'ai écrit tous les récits jusqu'à la rencontre finale... Mais j'étale dans leur temps leur publication, puisque c'est un us de cette section...("us" woah l'autre y cause comme dans les livres )

QUOTE
juste un truc: je trouve qu'horus a toujours tendance a etre considéré comme le gentil qui vient renverser le tyran...


C'est bien vrai. En fait, j'ai une théorie à ce sujet. Le wargameux moyen, lorsque il se constitue une culture fluffique, a besoin de repères. Aussi absorbe t'il goûlument l'idée qu'Horus est un sale type, le félon, le traître, Sauron, le noir ennemi du monde, Dark Vador, Zangdar, Mendoza, le président des USA, bref LA figure maléfique.

Seulement, le temps passe, et notre wargameux n'entend plus que cette version. Beaucoup s'en contentent, masi lui en a les oreilles qui sifflent. Alors fatalement, les graînes de la suspicion sont plantés, et le wargameux ne fait plus confiance au codex Space Marine (OoooooH ! )

Il en vient même à prendre en affection ce cher Horus, qui avouons le est bien pratique, puisque il prend sur lui tous les péchés de l'univers... Et c'est ainsi que l'on retrouve souvent un Horus "presque sympa" dans les nouvelles...

Et puis c'est vrai qu'il est un peu trop parfait pour être honnête, le papa.....


Bon assez de digressions, place à la suite....


Acte II Un monde nommé Terra.



« Tu connaîtras la vérité, et la vérité te rendra libre » Saint Jean


Ronde. Belle. Bleue.


Alors que je la caresse du regard, je m'amuse à considèrer son histoire magistrale, et l'iréélle étendue de son importance.


Mon âme rationelle, le vague esprit scientifique qui m'habite, que j'exècre d'ailleurs car il est sot, vaniteux et borné, me souffle qu'elle n'est qu'un orbe chanceux parmi des milliards d'autres. Une planète simplement bien située dans le système solaire , qui ne doit sa fécondité qu'à la chance.


Mes lèvres sèches s'étirent en craquant. Quelle chance, en vérité ! Être ce monde, ce monde qui avait donné naissance à la plus dangereuse espèce qui aît jamais arpenté les étoiles. Cette race qui s'estimait digne de modèler la galaxie selon son vil et égoïste point de vue.


L'humanité.


Sur sa surface ridée par les âges, elle l'avait vue s'affiner. Au travers de l'histoire, elle avait observé l'humanité grandir lentement , vers sa maturité.
Et vers sa pourriture.

Et j'imagine les cris de Terra la Belle, quand la vermine commenca à la ronger, quand l'homme avait brisé son berceau, abattu ses forêts et foré ses montagnes.

Terra a eu des fils indignes. C'est une chose que Tu peux comprendre, n'est ce pas ?

Et je ris, me figurant les milliards de batailles qui avaient été livrées sur ses continents, car depuis l'aube des temps l'homme à toujours tué l'homme. En fin de compte, je n'ai fait que rendre l'homme à sa pureté première.
Mais l'heure n'est pas encore venue de me justifier, non , je pressens que cela viendra plus tard. Pour, l'heure, je contemple Terra la Belle , avec sur mes lèvres le sourire niais de l'amant retrouvant sa promise.


Je revois les cités antiques, si proches et si lointaines de ce que je connais, le regard dur des esclaves, l'arrogance muette des seigneurs, la beautée des arts, surgissant parfois furtivement de l'abominable merde des agissements humains.
Tout, en vérité, tout c'était déjà joué ici, au berceau, avant que Ton règne ne commence , avant l'ère de tempêtes et des luttes, en ces temps reculés dont Toi seul garde le souvenir.


Cela ma part humaine le conserve dans ma mémoire, envers et contre tout ce que j'inflige à mon âme et à mon corps. Et je sais que je mourrai avec la mémoire collective de mon espèce, que je ne m'en débarasserai jamais, car telle fut Ta volonté....et cela n'est pas le moindre de mes griefs à Ton égard...


Tout a déjà eu lieu, dix fois, cent fois, mille grandes croisades, un million d'Hérésies d'Horus, tout cela c'est déjà produit, à une échelle insignifiante, certes, mais tout de même.

Et Toi comme moi n'avons fait que de porter ces évennements à l'échelle galactique. La soif de conquête, la trahison, tout cela n'est que du déjà vu pour l'humanité. Mais ce n'est pas à toi que j'apprendrai que l'Histoire est un éternel recommencement...

Mais à présent, j'innove.


Car je vais détruire la terre.


Détruire la terre. Je ne m'en lasse pas. Les adjectifs se bousculent pour qualifier cet acte, mais pas un seul n'est à la hauteur de la tâche...
Irrémédiable...Complet...Absolu...Crimminel...Magnifique...Irréel...Irréparable....

Non, Empereur Dieu, ne cherche pas , toi même reste dépassé devant l'envergure de cet acte.
Même pour nous, cela est abstrait.


Et je vois ton Brillant visage se teinter d'une onde d'angoisse, qui, loin de t'enlaidir , te rend plus noble. Tu me connais, Tu m'as fait, et Tu as appréhendé l'étendue de ma folie.
Toi seul sait ce dont je suis capable.


Ta bouche d'un seul cri, pose la seule question qui mérite d'être posée : Pourquoi ?


Et je vais te l'expliquer, maintenant, pas par pitié ou par orgueil, mais bien dans le seul but de te faire souffrir, car je sais à quel point le savoir est une malédiction. Entends la vérité, et hurle, Père, car Tu en souffriras autant que j'ai souffert.

Pourquoi la détruire ?
Pour le symbole.
Pour forcer l'humanité à grandir.
Pour rompre avec la médiocrité et le sentimentalisme dans lesquels Tu nous entraînes.


Qu'importe, dès lors, les milliards d'êtres qui mourraient, la culture disparue, le berceau outragé ?
Cela n'est rien façe au symbole de l'Acte.
Mais sais tu, au fond, le plus tristement amusant dans tout cela ? Connais tu la mortelle ironie de ce que je me prépares à faire ? T'es tu seuleument demandé qui pouvait m'avoir donné toutes ces idées ?


Les Quatres ? Rien ne leur est aussi indifférent que le sort de la terre.

Des lectures, un délire, la folie ? Cela ne pouvait me suggérer ce que j'ai vu...

Oui, Père, peut être commences tu à comprendre... De ma vie je n'ai jamais cèdé le pas à quiquonque ni encensé le nom d'un autre.

Sauf le Tien.

Et par là, même , tu es le seul responsable de ce qui bouillonne dans on esprit, toi seul fût mon maître à penser, mon guide, mon espoir...

As tu oublié qui je suis ? Ou bien essaye tu de l'oublier, d'oublier qui je suis réellement ? Ou bien crois tu que je ne sois plus le même, un autre, un étranger, que tout l'Horus que tu as connu aît disparu, remplacé par un monstre que tu occiras sans regrets...


De cela il n'est pas question, père , et je ne te rendrais pas les choses faciles... Car je suis et resterai toujours Ton fils, Ta part sombre, que tu ne peux nier car Je suis Toi et tout ce que je fais je le fais parce qu'un jour, au moins, tu l'as envisagé.

Tu ne l'admettras jamais mais Tu le sais, que dans les moments les plus amers de Tes nuits, tu laisses libre cours aux pensées qui font de moi le traître de cette histoire. Moi seul sais ce qu'il en est réellement de cet esprit, et de ce que Tu caches derrière le masque de Ta gloire.

Ne le nie pas...

Mais rappelle toi...

Avant.

Te souviens tu, Empereur Dieu, de nos premières leçons, celles que tu me donnais jadis, Lorsque le géant enseignait à son fils préféré les fondements de son génie ? Je me souviens de l'abandon que j'éprouvais dans le maelstrom de ta science et de ta sagesse.


Te souviens tu de ces innombrables matins ou tu m'arrachais à mes précepteurs, et que tu m'emmenais dans quelque endroit désert, au milieu de chênes milllénaires, à l'ombre de dunes de sable, ou dans une tour blanche de Ton palais, pour me faire la leçon ?

Aujourd'hui encore , j'ai aux coeurs l'exaltation que tu me transmettais par ton enseignement. Je me souviens avoir serré les poings, frissonné, écarquillé les yeux, épouvanté par les perspectives que tu traçais dans mon esprit, sur l'écorce d'un arbre, dans la terre glaise ou dans les flots de vieux océans...

Je mes souviens de la clairvoyance, de la conviction brûlante qui dansait dans Tes yeux , quand Tu parlais des anciennes superstitions, du boulet que représentait les dogmes pour les esprits libres.
« La peur de la mort est la plus solide des chaînes de l'esprit humain. » m'as tu dit un jour, ajoutant : « Tant que l'homme ne ce sera pas affranchi de cette peur et affronté sa mortalité, il ne sera pas libre. Il restera alors l'esclave de ses peurs, qui dirigeront sa vie à sa place. »


Je me souviens avoir acquiescé, admiratif, sentant au fond de mon être que cette leçon était la plus importante de toutes...



Mais...

Grâce à toi, nous nous sommes au moins partiellement affranchis de cette peur. Pourquoi, dès lors, s'arrêter là?

Pourquoi ne pas briser, dans la foulée, toutes nos autre chaînes ? L'erreur de la religion réparée, pourquoi ne pas s'attaquer au boulet que représente Terra ?
Terra, La belle, qui réduit spectaculairement nos horizons, qui nous enferme dans des perspectives étriquées. Regarde ce que nous faisons en ce moment même : Nous sacrifions des milliards d'hommes pour une seule misérable planète, polluée, sans ressources ni valeur stratégique.

Nous, les parangons du progrès, les porteurs de la lumière et de l'avenir, nous nous déchirons pour le plus grand symbole du passé !

Quelle absurdité...

Pourquoi ne pas La détruire ? Pourquoi ne pas repartir à zéro, tout recommencer ? Se débarrasser de trente et un millénaires de souvenirs et de traditions ineptes qui pèsent sur nos actes.

Les étoiles nous attendent, qu'avons nous à faire de Terra ?

Mais cela, tu as refusé de le voir.

Tu as osé te dresser contre moi, alors que je n'ai fait que pousser jusqu'au bout les leçons que tu me prodiguais jadis, sur cette planète que je m'apprête à détruire.

Es tu devenu vieux, usé, sénile, réactionnaire ?
Ou es passé l'homme qui rêva jadis d'impossibles chimères, la conquête de la galaxie et la grandeur de l'homme ?

Cet homme n'est plus. Mais je te fais ici le serment de le remplacer, et de faire revivre son rêve.


Car ton règne, Maître, s'achève.
Once upon a time
C'est toujours très bon. Avec des passages particulièrement jouissifs smile.gif

J'ai noté une faute qui demanderait de réécrire une phrase: c'est Un orbe.

QUOTE
Mais ce n'est pas à toi que j'apprendrai que l'Histoire n'est qu'un éternel recommencement...


C'est un peu trop en "que" et négatif. En laissant "est un éternel recommencement" tu économises et tu rends plus efficace sa sentence.

QUOTE
juste un truc: je trouve qu'horus a toujours tendance a etre considéré comme le gentil qui vient renverser le tyran...


Concernant le potentiel émotionnel d'Horus il suffirat de se replonger dans l'ensemble des textes 40Kesques pré BL, ainsi Horus est d'abord quelqu'un qui veut donner une impulsion à l'Empire naissant et ce en prenant la place de l'Empereur. C'est aussi un homme qui est fortement manipulé (quoi qu'on dise) cf le texte central d'Horus Heresy (un jeu, avec SM 1 totalement orienté vers cette période) où les forces démoniaques l'abandonnent juste avant de se faire étriper par l'Empereur qui n'est pas très enchanté de ce qu'il va faire... l'originalité d'Horus est d'être un type berné qui se croît capable d'être le nouvel Empereur de l'Humanité. (pas pour rien que les Chaos Marines décrètent "Mort au Faux Empereur" c'est qu'eux aussi quelque part y croyaient avant d'être des gros vilains fluffiques)

En somme pas forcément le traître sanguinaire (mais bon c'est pas un tendre pour autant ^^) qu'y pointe son pif au détour d'un bout de background dans un dex trop neuf pour être honnète ou d'un bouquin où il serait de bon ton de faire des suites... C'est un héros et il vient sur Terra non pas pour la détruire mais pour détroner l'Empereur. Sinon se serait il em....é à envoyer des vagues d'assaut sur le Palais Impérial' On me dira "mais le temps va presser, les Loyalistes pointent leur nez et les boucliers du Palais mettent en echec le bombardement" : c'est pas faux mais Horus est un exceptionnel stratège et les flottes hérétiques sont peut être aptes à repousser voir écraser les flottes loyalistes. Pour ça il faut bien voir que la ceinture de croiseurs qui protègeait Terra s'est retournée contre elle, ce qui n'est pas un ajout négligeable aux forces d'Horus. De plus pour moi baisser le bouclier de sa barge pour permettre une téléportation au coeur du dispositif de défense impérial a tout du piège. Horus se sentait capable de vaincre l'Empereur au close, économisant ses forces pour combattre les Loyalistes qui se ramenaient et espérant ainsi faire d'une pierre deux coups: décapiter l'Imperium et prendre/garder le pouvoir.

Pour agrémenter la discut' j'ai trouvé ça c'est le fameux texte central (j'avous j'ai peu de courage, aucune envie de me coltinner la trad' ^^, j'ai choisi 2 passages pour pas pourrir le post)

QUOTE
Hope flickers within him. The shields of Horus's ship are down. Briefly he wonders why. Is the traitor's confidence so overwhelming? Does he wish to witness the battle himself. Or is it a trap? The Emperor touches the ship and recoils from what he senses within. How could Horus have done that, made a pact with the ultimate abomination'

The Emperor comes to a decision. Trap or not, this is the only opportunity he will get. He has no option but to seize it; the position is so desperate. Even as his spirit returns to his body, the ominous thought strikes him that the Warmaster must know this.

"What are your orders, Sire?" Sanguinius asks again. The Emperor's eyes snap open. His voice is full of authority. "Prepare to teleport. We will take the battle to the enemy." The men smile confidently. They now have a purpose. While he inputs the teleport co-ordinates they move, without question, to obey.

(Etc...)

Driven by all the force of his rage and pain and hatred the Emperor wills Horus's death. He senses the forces of Chaos retreat, disengaging themselves from their pawn. As they do so sanity returns to the Warmaster. The Emperor sees realisation of the atrocities he has committed flicker across Horus' face. Tears glisten there.

Horus is free but the Emperor knows he himself is dying and that the Powers of Chaos may once again possess the Warmaster and he will not be there to stop them. He cannot take that risk. Horus must die. Yet for a second, looking into his old friends face, he hesitates, unable to do the deed. Then he thinks of the slaughter that still goes on outside, may go on forever. Resolve hardens within him.

He forces all mercy and compassion from his mind, empties it of all knowledge of friendship and coimraderie and love. His eyes lock with Horus and see understanding there. Then with full cold knowledge of what he is doing the Emperor destroys the Warmaster.


Once, le fluff est plus complet avec toutes les données mais quand on n'a pas certains textes je comprend bien que la vue est parfois tronquée/orientée.
Khelian
QUOTE
Horus is free but the Emperor knows he himself is dying and that the Powers of Chaos may once again possess the Warmaster and he will not be there to stop them. He cannot take that risk. Horus must die. Yet for a second, looking into his old friends face, he hesitates, unable to do the deed. Then he thinks of the slaughter that still goes on outside, may go on forever. Resolve hardens within him.

He forces all mercy and compassion from his mind, empties it of all knowledge of friendship and coimraderie and love. His eyes lock with Horus and see understanding there. Then with full cold knowledge of what he is doing the Emperor destroys the Warmaster.


JE la voyais beaucoup moins tragique la fin... tu l'as chopé ou ce texte ?



Sinon pour Evilsunz, j'ai pris beaucoup de plaisir a lire tes textes. Il est vrai que dans l'heresye d'horus, il est soit tout mignon tout beau et apres Davin tout mechant tout plein. Ici au moins ya un peu de gris et dans le noir du 41 eme millenaire ca fait du bien ^^
urhtred_gohslord
sublime...

bon, place aux critiques et appréciations.
QUOTE
Zangdar

zangdar n'est pas LE grand méchant, juste un mage véreux et malhabile qui cherche à s'enrichre en collectionnant des statuettes.

QUOTE
Mais à présent, j'innove.

mort de rire... il considère cela comme une inovation, avec détachement, comme s'il s'agissait d'un nouveau produit. happy.gif

QUOTE
Pourquoi la détruire ?
Pour le symbole.
Pour forcer l'humanité à grandir.

t'aurais pas regardé V pour Vendetta avant d'écrire ça par hasard'

si non, c'est toujours aussi excellent.
evilsunz
Acte III) Démon qui aime

« Père ! Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font ! » Le nouveau testament.


Les bras dans le dos, j'ai contemplé la mise à mort de ton Empire.

Dans mes robes amples, je sirote une coupe des meilleurs vins que tu m'avais offert, jadis, que j'avais gardé précieusement dans mes quartiers pour nos retrouvailles.

Son goût est exquis, sais tu ?

Curieuse histoire, que la nôtre, vraiment...Les légendes du passé s'effacent devant ce qui vient. Derrière moi, mes élus se livrent au viol et aux orgies, se roulant dans la luxure et le vice qui leur ont été si longtemps refusés. Seul Abaddon reste de marbre, à mes côtés.

Fais ce que voudras.

J'entends hurler, et gémir, mais cela ne me dérange pas. Je sais que mon corps souffre le martyre, mais j'en éprouve à peine une contrariété. Je sais que ce monstrueux parasite démoniaque phagocyte mon essence vitale et ronge ma santé, tel un cancer. Je sais aussi que partout, des milliards d'hommes prononçent Mon nom avec passion, me supplient de leur accorder un regard ou une pensée.

Je sais que pour d'autres, je suis la sombre menace qui plane sur eux, et qu'ils ne pensent qu'à moi lorsqu'ils regardent vers les cieux.

Et pourtant, malgré tout ca je reste humble, me sachant au fond déjà dépassé par les évennements, et que quoi que je veuille, rien n'arrêtera les forces que nous avons mobilisées.

Oui, décidemment, c'est un grand cru.


T'es tu demandé, Père, ce que pouvais bien éprouver un Dieu confronté à l'étendue de Son pouvoir? Cette question m'a longtemps obsédé, depuis que j'ai acquis ma légion et le pouvoir de mettre à bas des systèmes entiers. Aujourd'hui, enfin, je crois ressentir enfin des sentiments comparables.

Et cela est bon.

Alors, je lève mon verre à toi, à mes frères, et à une page d'histoire qui se tourne.

Alors que déjà ma flotte ouvre le feu, un milliers de zébrures ardentes traçant autant de lignes de perspectives vers Toi. Je vois les panaches ambrées des torpilles disparaître dans les brumes septentrionales de Notre monde, rasant les forêts immémoriales, les ruines bimillénaires. Je modifie la structure même de certains continents, et dans la forge de ma fureur, émerge une nouvelle Terra, ruinée, méconaissable.

Fais ce que voudras.

Je savoure chaque obus, chaque salve, chaque bombe bactériologique, comme un don rare, sans retour. J'éprouve uune exaltation sourde, un délicieux frisson à voir les orages de feu qui dévorent ce monde. Que la profanation est douce, que la désobéissance est joyeuse !

Mon rire clair éclate sur ma passerelle. Et ma cour s'interrompt dans ses libations, leurs regards voilés de souffrance, hagards ou bestiaux me fixent, incrédules.

Je ne suis qu'un enfant...

Le fils désobéissant, le petit garçon sage qui a trop longtemps donné satisfaction. Il faut toujours se méfier de ses enfants trop parfaits. Car quand ils entrevoients les charmes de la rebellion, les dégats sont infiniments supérieurs à ceux d'un enfant capricieux.

Oui, à voir Ton monde brûler, je crie ma joie, car j'éprouve l'exaltation de tous ceux qui ont transgressé les règles. Tous ces révolutionnairs batailleurs, tous ces libres penseurs grandioses, tous ces génies incompris me regardent par delà les siècles, et leurs yeux ne sont qu'approbation.

Fais ce que voudras.

Ma cour, tout comme Toi, ne peut le comprendre. Devant moi s'étalent les misérables qui m'ont suivi : Un parterre d'armures ténébreuses, de pointes saillantes entaillant la chair, des constellations de charbons ardents au creux des orbites, des corps dépouillées de leurs peau...

Je regarde avec intérêt une cage thoracique glisser sur le marbre de ma cour, traînant derrière elle les noeuds de ces intestins. Ailleurs, un crâne écorché circule dans les rands de mes élus, et chacun, tour à tour, mord dans la chair racornie de ces joues...

Du plafond pend un dédale de chaînes noircies au sein desquelles se promènent les démons : serpents multicolores enlacés avec de grandioses parodies d'aigles impériaux...
Leurs caquètements ponctuent chacun des meurtres rituels qu'executent les fous et les dévots.

Les pals s'ammoncellent le longs des murs, et j'ordonne que cent de plus soient plantés dans l'instant. Abaddon acquiesce d'un air ravi, et ordonne que me soient soumis des prisonniers de choix. Alors ils défilent devant moi, les aigris et les sots, leurs noble carrure entâmée par l'obstination de mes apothicaires déments. Mes neveux des autres légions, et je les accueille en écartant les bras, le sourire au lèvres.

Ma langue passe sur mes lèvres à la façon d'un loup de Cthonia, et je fais de mon mieux pour accentuer la ressemblance, adoptant l'attitude hautaine et cruelle du prédateur.

Mon regard dérive sur eux, et les fantasmes de mon imagination me racontent leur histoire. Ici, la peau à nulle autre pareille d'un Raven Guard, sa blancheur martyrisée se diffusant encore entre les cicatrices et les plaies. Là, un salamender humilié, hanté par les horreurs que Mes fils lui ont fait subir. Ailleurs, trois Iron Hands l'un sourd, l'autre aveugle et le dernier muet, forment à eux trois la parodie d'un marine complet. Je ne dis rien en voyant le sourd trébucher, mais ordonne d'un geste au muet de le relever. Celui ci s'avance, mais un de mes élus , dans l'ombre, lui tranche les mains tendues. Un court instant, l'Iron Hand reste stupide, et son expression vide ne cesse qu'après l'hémoragie de ses mains.

"Tu portes bien mal ton nom, Iron Hand !", grimace Abaddon avec un sourire, et les éclats de rire résonnent dans ma salle.

Je vois le muet bouillir de rage et d'indignation, incapable de répondre. Mais l'aveugle s'exclame : "Quel courage, maître de guerre ! Insulter un muet, cela vous vaudra vos plus nobles lauriers !" Abaddon se rue sur lui, mais il est retenu par mes gardes. Eux ont compris que cela ne regarde que moi.

" Salut à toi, dernier des Iron Hands. Je te remercie de te soucier de ma gloire, mais je penses que tu devrais penser à celle de ta légion. Sais tu que ton primarque à tenté de fuir quand Fulgrim l'a trouvé, sur Istvaan ?"
"_Tu te trompes, traître ! Ferrus Manus est mort dans la gloire, et il restera une icône pour tous les défenseurs des causes perdues ! Jamais tu ne nous retireras cela. Tu peux raser Terra, et nous humilier tous à ta convenance, sa légende perdurera quoi que tu fasses. Entends ceci , maître de guerre : je ne suis pas le dernier des Iron Hands, et notre légion survivra grâce à ta félonie. L'histoire commèmorera les noms de tous ceux qui ce sont dressés façe à toi !"


"_C'est vrai, tu n'a pas complètement tort. Tu n'es pas le dernier des Iron Hands." D'un claquement de doigts, j'ordonne la mise à mort du muet et du sourd.

"_Maintenant tu l'es."


Alors je m'approches de lui, et d'un geste paternel je l'enserre dans mes bras, cherchant dans les traits de son visage ceux de mon frère Ferrus. Ils sont bel et bien là, ravilis et dilués dans l'essence humaine du marine, mais bien présents malgré tout.

"_Ecoutes moi bien , dernier des Iron Hands. Tu n'as pas compris la période qui s'ouvre. J'ai exterminé ta légion comme toutes celles qui s'opposaient à moi. Je ne vais pas le faire à moitié ni retenir mon bras par des contraintes éthiques. Je le ferai lucidement, lentement, scientifiquement. La disparition de Ferrus et la mort des tiens n'est que le premier pas. Je brûlerai toutes les archives. Je pulvériserai la moindre plaque de données qui aura mentionné votre nom. Je fracasserai le moindre crâne qui se souviendra de vous. J'arracherai la langue de quiquonque osera proférer votre existence. Je raserai vos forteresses jusqu'à la dernière pierre et exterminerai le moindre artiste qui reprendra vos symboles dans ses oeuvres."

A nos cotés, mes guerriers s'acharnent sur les deux Iron Hands, plongeant leur griffes dans leur peau, les avilissent dans des postures obscènes tout en rallongeant leur agonie.

"Entends les cris de tes frères, dernier des Iron Hands. Ils sont tout comme toi d'une époque révolue. Tu appartiens au passé, mais personne ne se souviendra de toi. Tu ne sera même pas un mort, car tu n'auras jamais existé. Tout ce que vous et votre primarque avaient fait sera oublié. Fais moi confiance, j'y mettrai toute ma force et mon génie."


Les cris ont cessé.

Et j'ai observé le dernier des Iron Hands être traîné vers les pals. Il a tenté d'ouvrir la bouche pour crier quelque derniere sentence ou malédiction, mais mes gardes lui arrachent la machoire inférieure, et je lui lance simplement :

"Tu n'existes déja plus."

Je remontes les marches vers mon trône et la grande baie vitrée.
Mon repaire.
Derrière moi, l'Iron Hand a disparu, écartelé danns la masse de mes fils.
Regardes, Empereur Dieu, contemples Mon oeuvre ! As tu une alternative comparable à ce que je proposes ? Crois tu que Ton Impérialisme conservateur et Ta rage dirigiste pourront faire rêver les hommes autant que la beautée de mes maléfismes ?

Crois tu qu'aucun homme restera insensible à ce message ?

Fais ce que voudras.

Sur ma gauche dérive un minuscule point lumineux, pathétique, grossier, évanescent. C'est l'agonie d'une des premières stations orbitales de notre espèce, qui a survécu aux millénaires, un grossier souvenir de nos premiers pas dans l'espace. Je ne sais pas au juste ce qu'il te rappelle, mais tu as toujours refusé qu'Il soit détruit. Alors je me suis offert moi même ce plaisir, sachant la tendresse avec laquelle tu considèrais cette relique.


Fais ce que voudras.
As tu souffert, Père ? Ne t'inquiète pas, ce n'est qu'un début. Je ne te décevrais pas.


Debout, façe à cette gigantesque baie vitrée, j'ai vu les interminables vagues de Mes navires se décrocher de leur orbite, et tomber sur Tes domaines. Par milliers, ils chûtent sans fin, méprisant les tirs de Tes silos, se riant de la mort, fanatisés par Ma personne et la puissance de mon....ou plutôt Ton rêve, car il fut Tien.

Le blanc strié de bleu des World Eaters est lourd de morbides promesses. Les Thunderhawks mauves des Emperors children serpentent insolament par dizaines entre les vagues de modules d'atterissages d'Angron....et je sourie comme un enfant, amusé par la puérilité du comportement de fulgrim.

Plus disciplinés, les oiseaux d'asaut des Iron warriors restent en arrière, en formation parfaite, et j'imagine Perturabo en leur sein, décortiquant les shémas de tirs orbitaux de Tes serviteurs, cherchant-et trouvant- la faille.

Et déjà mon esprit s'enflamme des mythes imaginaires qui vont naître ici grâce à moi... L'affrontement à distance, subtil, raffiné, de deux maîtres stratèges que sont Dorn et Perturabo....
...

Le déchaînement de fureur du Khan rivalisant avec la rage primale du Sanglant Angron...

La noblesse, la droiture et la loyauté de Sanguinius, reflétée et déformée par ce que j'avais fait de Fulgrim...


Et je suis un chef d'orchestre légendaire, d'un doigt je fais cesser les allegros des barages d'artillerie navale. Alors, avec toute la dignité dont je suis capable, ma bouche articule un seul mot, accompagné d'un geste encourageant de la main.

« -Allez. »

Et de cette main, Père, je tiens quatre légions astartes, deux legions titaniques, et les myriade infinies des régiments égarés de l'armée impériale. Alors s'élève en echos les vocalises de mon thème principal. Entends, père, le sourd baryton de terrible angron, et là, ce thème gracieux et joyeux qui le nargue, reconnais tu le plus fier de tes fils' Entends tu comme la montée lente et systématique du laïus de Mortarion est à la fois inaudible et indispensable ? Et comme le rythme sourd de Perturabo en supporte toute la trame ?

Mon ordre est répercuté dans un million d'écouteurs, à l'instant même ou Ton verbe jailli à son tour

« _Allez. » dis tu à Dorn, Sanguinius et le Khan, et d'un simple hôchement de tête, tous entament leur chant.

Cela est si grandiose...
La marée d'Angon s'est fracassée sur Tes murs dorés, Et les fils de Dorn font pleuvoir les myriades de leurs projectiles. Comme les mers déchaînées violentes et inexorables, les rangs à perte de vue des World Eaters se convulsent, éclatent et tourbillonent, érodant un peu plus tes défenses à chaque instant.

Ailleurs, Fulgrim est tombé aux milieux des régiments de l'armée Impériale en retraite. T'avouerais-je, Père, que j'ai éprouvé quelque compassion pour ces malheureux brusquement assaillis par les centaines de géants sadiques et enthousiastes'
Je contemple le joyeux Fulgrim danser sur les cadavres, distribuant la morts passionément, repoussant bien plus loin que je ne l'aurais crus les limites de la perversité. Mais l'imagination a toujours été son fort, n'est ce pas ?

Bien plus loin se tient Perturabo, solennel et serein, au milieu d'une forêt de canons séismes. D'un simple regard il a pesé les options, et c'est à peine s'il a jeté un oeil aux relevés satellites que je lui envoie. C'est inutile : ces murs, il les connait si bien...

Au milieu de tout ce déchaînement d'énergie et de volontées, Deux dieus de la guerre se sont fait façe : Deux gigantesques titans se sont mutuellement vérouillés, alors qu'une haîne assez puissante pour m'interpeller les envahissaient. J'ai soupiré en sondant l'esprit de leurs princeps respectifs. Comme ils se prenaient au sérieux, du haut de leur milliers de tonnes de métal surchauffés ! N'avaient ils pas compris qu'ils n'étaient qu'un aspect parmi les milliards d'autres de cette fantastique déchirure que j'ai tracé sur le visage de l'homme ?
N'ont ils pas compris qu'ils n'avaient, au fond, pas plus d'importance que ces deux soldats anonymes de l'armée impériale qui se roulent dans les cendres du spatioport de la porte des lions'
Quelle importance qu'ils manient la baïonette ou au canon Inferno ?

Tous, oui tous, indispensables et vains.

Tous , esclaves mes caprices d'enfant gâté. Et je m'assois, le souffle coupé par mon propre pouvoir, devant ses milliards d'âmes que je conduis à l'abîme. Ce que nul homme n'a ressenti avant moi...

Je grave dans mon esprit la moindre de ces sensations et des destins brisés que j'entrevois. Je sais que l'heure venue on me reclamera le prix que j'ai promis pour éprouver cette ivresse, mais en cette heure j'offre à l'homme la plus légendaire de ses histoires. Quel importance que le prix que je payerai comparé à la beauté de mon don ?

Ma main bat la cadence d'un orchestre imaginaire sans que j'en aie conscience.

Mon verre est vide.

Toutes les meilleures choses ont une fin.

Car ton règne, Vieillard, s'achève.




PS : mouais ,je crois que la signature gâche un peu l'effet mélodramatique...Vais p'tet la changer...
Arnor
bon bon bon....meme TRES bon!! j'attends la suite avec impatience. juste une ou deux liaisons qui m'on paru bizarres,mais la,je suis fatiqgué et mon lit me tends les bras....je vais donc aller dire bonjour/soir a morphée et rèver de trucs pas encore déterminés ^^

sur ce...
Phoenix
Bonjour à tous

J'ai adoré le passage qui décrit horus comme un enfant prodige qui fait sa crise d'adolescence. Je le voyais un peu comme ça.

Aprés je ne suis pas super fan de ce genre de style mais c'est mon goût personnel qui est en cause et non tes qualités rédactionnelles qui sont de trés haut niveau. je te préférait avec le frère Thumiel.

Bien à toi wub.gif
Khelian
J'aime vraiment le styel du récit. Ca reste fluff ca met ben l'ambiance. On parle de carnage et de boucherie dans un ton sage, décalé. PErso Horus il me fait plaisir dans cette idée melancolico-dramatique.

Hate de lire la suite, vraiment.
evilsunz
Bonsoir à tous, je refais apparition sur le forum pour de bon, après de palpitantes aventures (enfin, plus ou moins) indignes d'être narrées ici. Je déterre honteusement ce sujet, mais attention c'est pour la bonne cause. Voici le fruit d'une lononongue conception, et c'est non pas un, mais deux, oui deux récit d'un coup qui sont publiés ici ! Oui madame ! Comment ça c'est un peu indigeste....

Pfff jamais contents, les forumeux...


Acte IV) Ange qui hait


« Bien des fois, j'ai presque été amoureux de la mort reposante. » John Keats


Je suis le primarque glorieux, celui qui souffre, le rachat de cet univers.

Je viens pour Toi, pour l'Homme, pour tous.
Lorsque j'ai compris Ton erreur, et le précipice dans lequel tu nous entraînait, j'ai attendu la révolte, le grondement de la matière lui même qui présiderai au jugement. J'ai attendu en vain l'Apocalypse finale qui Te remettrai en cause. Je pensais que lorsque tout serai perdu, que l'avènement du chaos serai complet, tu comprendrais et tu changerais.

Je me voyais déjà me raliant à tes côtés, déchaînant la fureur de ma légion sur tous ceux qui t'avaient défié. Je rêvais de l'affrontement final, du dernier carré d'anthologie ou tous les points de convergence des destinées se retrouveraient liés.

Je nous voyais triomphants, épuisés mais vivants, contemplant sans trop y croire la nouvelle aube qui s'annoncerait alors.

Et j'ai attendu que commence la révolte, que se lève le félon, que tremble l'Imperium devant la fureur de ce traître.
Mais j'ai attendu en vain....

J'imaginais un Sombre Lion, enragé et féroce, corrompu par les ténèbres de son berceau, dresser contre toi sa Première légion. Mais las, Le lion n'a jamais eu la force morale d'assumer son savoir, préférant se torturer en silence qu'en tirer les conclusions évidentes...


Alors je songeais au triste Lorgar humilié....Mais il n'avait ni les épaules ni le génie pour concevoir une rebellion suffisamment dangereuse pour T'amener à Te remettre en question.


Magnus....Magnus eût fait l'affaire, son savoir le consummait, son ressentiment était fort contre Toi, mais il lui manquait une once de charisme et un autre oeil pour que des hommes se reconnaissent en lui et le suivent...


Guilliman... Que n'auraît il pû faire si il avait regardé autour de lui, au cours de ses voyages ? Mais il est resté aveugle, et il reste archaïque dans sa philosophie, malgré les larmes, malgré la rage, malgré nos vies qui s'étirent à l'infini sans en finir.


Alors, il y a de cela une éternité, j'ai compris. J'arpentais ce pont, les bras dans le dos, fulminant, laissant mon intellect épuiser le royaume des possibles, frustré de ne pas voir se produire ce que je jugeais inévitable.

Quand mon regard rencontra son reflet dans un miroir.


Ce fut comme si un bolt de diamant perçait mon crâne, comme si la vérité m'avait hurlé au visage. Je l'avais longtemps attendu, mais il était toujours là. Celui qui avait le charisme du Lion, le savoir de Magnus, la passion de Lorgar, et le génie militaire de Roboute. Ce traître, ce félon, ce porteur de révolte, cet ange rebelle me regardait, et il avait mon visage.

Du haut de Ta tour, Empereur Dieu, je te supplie de me regarder et de me croire ! J'ai pleuré, oui j'ai pleuré de rage et de haine lorsque j'ai su ce que cela impliquait. Mais qui ? Qui d'autre que moi, le maître de guerre, le premier de Tes fils, Ton glorieux Sagittaire pouvait faire ce que devait être fait ?

Une semaine durant j'ai refusé de l'admettre, me torturant pour trouver un autre nom capable de secouer les fondations de l'Imperium et de ramener ton rêve à la surface.

J'ai maudit mon intelligence et mes sens pour m'avoir permis de reconnaître la vérité. J'ai maudit mes frères primarques, pour leur médiocrité, qui m'obligeais à un rôle qui me répugnait mais que je savais devoir endosser.


Et sais tu comment ils ont réagi?

J'avais choisi le rôle le plus ingrat, le plus terrible de la pièce, celui du diable en personne, celui grâce à qui le drame se noue et que pourtant tout le monde déteste. Ils auraient dû se mettre à genoux et me remercier de me sacrifier pour leur permettre de jouer le beau rôle. Au lieu de cela, sais tu comment ils m'ont appelé ?


« Assassin. »

C'est ainsi qu'ils me voient.
C'est ainsi qu'ils veulent me voir.

Cela est si pratique pour eux. Ils me réduisent aux apparences du traître, sans chercher à me comprendre. Ils ont parlé de folie, de possession. Ils m'ont vu maudit, ils ont dit que mes actes n'avaient aucun sens, que j'étais une bête enragée à abattre. Ils m'ont ôtée de toute parcelle d'humanité, et ils ont dit aux masses que j'étais un monstre. Ils m'ont agité comme un spectre, ils ont déformés mes actes. Ils ont fait de moi la figure du mal. Et eux, eux qui ont sur les mains le sang de milliards d'êtres humains, ils m'ont traité d'assassin.

Comment devrais-je les appeler, ces Rogal Dorn, ces Guilliman, ces Vulkan, ces Khan, et tous les autres ?

Hypocrites? Imbéciles? Aveugles? Bornés? Sots?

Ou bien Frères?

Je ne pense pas que tu puisse imagines à quel point je les hais. Je les hais pour ce qu'ils sont, ou plutôt pour ce qu'ils sont devenus. Les mortels ont le droit de se tromper, de ne pas voir, de ne pas apprendre de leurs erreurs....

Mais pas nous. Chaque fois que je vois l'un de mes frères, je vois ce qu'il pourrait faire s'il comprenait. Je vois une créativité et une énergie sans limite, je vois un potentiel inépuisable, gâché, dilapidé dans le rôle étroit et absurde de valets de Ton pouvoir.

Je vois un univers dirigé par des despotes éclairés et désintéressés, tels que nous pouvons l'être. Je vois le bien commun gouverner chaque monde, je vois nos cerveaux donner vie aux plus belles chimères de nos ancêtres, je vois la confiance et l'admiration diriger les hommes bien plus sûrement que la peur que Tu inspires. Je vois notre fratrie unie, abandonner la guerre pour la gestion de la paix. Je voix chaque imperfection de nos caractères compensée par chaque éclat de nos génies. Je vois que nous sommes l'avenir.

Mais ils ont préféré te voir réduire l'homme en esclavage, te voir règner sur un univers de décombres, te voir poursuivre la Grande Croisade à l'infini.......Ils ont préféré une routine de guerre que de prendre le risque de la paix. Ils ont préféré la foi à l'intelligence. Ils ont préféré ne pas réfléchir, effrayés par ce qu'ils pourraient comprendre. Ce rêve que tu as fait mirouater aux hommes n'avait autre but que de te permettre de les ligoter pendant qu'ils regardaient les étoiles.

Et ils m'ont traité d'Assassin.

Alors je leur ai donné raison, et j'ai tué, oui, j'ai tué plus qu'eux tous réunis, je leur aît montré que j'étais bien le Premier de Tes fils, ton glorieux sagitairre, et qu'aucun d'entre eux ne m'arrivaient à la cheville.

J'ai étranglé cent et mille homme de mes propres mains dasn les cavernes métalliques de Mars, j'ai ri dans les bûchers crépusculaires d'Istvaan, là ou se consummait la fine fleur de Tes armées.

J'ai assassiné au delà de l'imaginantion, par le bolt, par la lame, par la psyché, par le feu, ou pire encore, par un revers de stylo au bas d'une feuille blanche.

J'ai lâché les hommes d'Angron sur des civils, j'ai donné l'ordre à des régiments impériaux de se mettre à la disposition de Fulgrim. J'ai corrompu des responsables de l'officio medicae au culte de Nurgle, avant de les renvoyer dans leurs garnisons. J'ai murmuré le nom de Tzeench aux ambitieux.

J'ai fait tout cela, et bien pire encore.

Car mon imagination n'a pas de limites. Peut être aurait elle pû servir au bien de l'humanité, mais vous , mes frères et toi, avez banni cette option. Vous ne m'avez laissé le choix qu'entre la médiocrité de la loyauté et le génie maléfique de l'horreur.

J'ai choisi.

Mes frères aussi.

Et l'humanité règle les comptes.


Au final, il en est un que je hais, plus que tout autre. Au delà de la jalousie de notre fratrie, au delà même de l'aveuglément de mes frères, il en est un que je maudis plus que tout autre.

Celui qui m'as crée, et abandonné dans cet univers de cauchemard ou j'ai souffert comme tout homme. Mais je n'avais même pas l'espoir d'échapper un jour à cette douleur.
J'ai souffert deux siècles dans cet univers et je souffrirai tant que l'univers vivra.
Car je ne peux pas mourir.


Y as tu pensé, lorsque du haut de ta gloire, tu m'as conçu ? As tu envisagé à quel point la vie éternelle nous rendrai tous fous? J'ai été le premier à le réaliser, et je suis donc le premier à tomber, mais soit sûr que tous le sauront tôt ou tard, et que cette révélation les consummera tout autant.

Rien ne doit durer éternellement ! Les étoiles elles mêmes doivent mourir ! Comment as tu pû enfreidre cette loi, la seule immuable dans cet univers? Tu as fait de nous tous des aberrations de la création, une insulte à l'étoffe dans laquelle l'univers fut crée. Ne pas mourir...

Crois tu que j'aie désiré ce don?

Seul un idiot en voudrait, car il condamne à ce que nous sommes. Des monstres difformes; qui, du haut de leur raffinement, ne font que précipiter des innocents dans les limbes pour palier notre plus sordide angoisse.

Notre ignorance la plus totale de la mortalité.

Tu m'as donné des leçons d'éthique, tu m'as remis entre les mains des plus grands humanistes, tu m'as fait comprendre toute la beautée de l'existence et tu m'as transmis l'humilité façe aux responsabilitées qui étaient miennes.
Et Sanguinius...

Il m'a fait entrevoir la vrai sens de la beautée, du dévouement, des merveilles que la vie peut donner.

Et pourtant.
Tout cela fut inutile.


Car immortel je suis, et par là même je n'aurai jamais le moindre respect pour la vie.


Et surtout pas de la tienne, dont le règne s'achève.
evilsunz
Cinquième partie, consacrée à la rencontre d'Horus et Sanguinius. Je sens que je vais me faire des copains avec les gardiens du fluff, moi...

Acte V Le seul qu'Il ait aimé


« L'anniversaire de ma vie est venu, mon amour est venu vers moi »


Je me suis levé l'excitation aux coeurs.
J'ai ordonné que ma suite lustre ses armures et polisse ses armes.
J'ai clôt mes portes, contemplé ma griffé éclair , toute l'élégance désinvolte d'un parfait instrument de mort. J'ai joué sur son équilibre parfait, j'ai joui de la perfection avec laquelle elle reproduisait le moindre tremblement de mes mains.


Car mes mains tremblent, sachant que tu es en route, Sanguinius.



Mon plus que frère.


J'ai contemplé dans le miroir la perfection maléfique de mon charisme, satisfait de l'éclat d'ébène de mon armure, de la pâleur glaciale de mon visage, du vide abyssal de mon regard sans âme.
J'ai ordonné que me soit apporté une nouvelle cape, et Abaddon me l'a ceinte sur mes épaules, Un flamboyant panache carmin au motifs brôdés d'or et de blanc, convoyant les signes de la richesse et de notre rang.
J'ai voulu qu'on ne traîtat pas ma fourrure de loup, car j'aime son odeur bestiale, son musc amer évoquant la sève de pin et les étendues glaciales de Cthonia.
J'ai réclamé mon marteau, et on me l'a apporté dans un coffre blindé environné d'esprits démoniaques. Je les ai chassé de la main, agacé qu'ils s'immiscent ainsi dans un rituel qui n'appartient qu'à moi. Ils ont fui en sifflant, me jetant des regards haîneux, incapables d'appréhender ce que ce moment représentait pour moi.


Les contours de mon armure se sont mis à luire, convoyant l'énergie de l'Empyrean alors que les Quatre me susurraient leurs derniers conseils pour l'affrontement à venir. Je rejetais leur science avec hargne, lassé d'être l'élève.
Ils me firent don de leurs bénédictions et auras, faisant de moi le réceptacle de leur puissance, me donnant en un clin d'oeil le pouvoir de mettre l'univers à ma botte.


« Contemplez Le Véritable Empereur De Terra !!! » rugit Abaddon avec exubérance, et cela réussit à me faire sourire, devant les accents tragiques de cette déclamation.

Alors ma cour s'époumonna en célébrations de ma gloire, mais je n'en avais que faire.

Car j'étais prêt, Sanguinius, et tu pouvais venir.


Le licteur a frappé les trois coups, et tu es entré en scène.
Ma porte c'est ouverte d'une seul mouvement de nos mains.
Tous, les deux, unis, comme un premier jour. Tu as forçé l'entrée alors qu'elle t'était ouverte. Et nos deux volontées, coordonnées, se sont enfin retrouvées.



Tu as écarté sans mot dire mes gardes. Et ceux ci se sont laissé faire, paralysés par Ta beauté.
Comme tu es grand, splendide, glorieux, terrible !
Tel que tu as toujours été.
Et je sais qu'il a fallu toute ta patience, toute ta sagesse, toute ta franchise, pour empêcher que l'on te voue un culte sur le moindre monde ou le destin t'avait poussé.


Ton front souverain n'est que calme et volupté.
Les charmes de ton visage mèlent grâce féminine et virilité.
La déception de ton regard est une lame dans mon coeur, plus douloureuse que tout.
Et la gloire étincelante de ton panache blond oblitère mes pensées.
En toi tout est d'une harmonie parfaite, mais néanmoins d'une originalité transcendante, d'un éclat de génie à nul autre pareil. Une perfection inatendue, une vision soudaine d'un idéal inimaginable.


Ton armure, fine et exquise, encadre ton physique parfait en toute proportions. La gloire immémoriale de ses gravures et sculptures paraît à peine digne de Te vêtir.
Et les méandres de l'explosion blanche de plumes qui te suit me fascinent toujours autant.
Dans tes mains, je sens poindre les forces élémentaires de la création, mais tu les retiens , calmement, enfermant tranquilement derrière ta sérénité la Haine que Je t'inspire.


Sanguinius...


Mon plus que frère...

Te voilà, enfin.

Ne mérites tu pas mieux que le sort promis par notre Père ?

N'ai je pas eu raison de me damner, juste Pour toi, pour cela, pour te donner une dernière chance de ne pas diminuer et tomber?
Sanguinius, tu es aujourd'hui au faît de ta gloire...Ton nom est magnifié sur tous les mondes, et il n'en est pas un qui te connaisse qui ne t'aime. Et Je suis le premier de ceux là.

Mais las, la gloire est éphémère, le génie est sans lendemain. Tu en viendra à te rabaisser, à diluer ta fougue dans le sordide quotidien d'un gardien de la paix. Toi, moi, sommes des êtres de tragédie. Des héros de roman. Inhumainement parfaits, insupportablement arrogants, inimaginablement puissants.


Et nos ne survivront pas à cette histoire pour cette simple raison. Car perdurer hors du drame serait prostituer nos dons.

N'es tu pas d'accord?

Ne me comprends tu pas?

Toi, Sanguinius l'Ange rouge, Primarque des Blood Angels, le plus beau de Ses fils, celui devant qui cent et dix mondes tombèrent sous le charme, saurais tu tomber sous le mien?

Saurais tu te ravaler au rang de garde chiourme, voir ta légion dissoute, tes fils s'enlaidir et s'avilir, t'abjurant de retrouver Ton ancienne gloire que tu aurais perdue ?
Serait tu prêt à affronter l'immortalité dans un univers qui ne t'admire plus, alors que chaque jour, chaque heure, chaque minute et chaque seconde aggrave un peu plus ta déchéance ?


Alors que tu t'avances au pied de Mon trône, suivi de Tes fils, que les démons fuient et pâlissent devant ta façe, et que ma légion, désemparée, attend un signe que je me refuse à donner....


Te souviens t'il de nos jours passés? De la douce mélancolie d''un paradis perdu? De la méfiance que Tes ailes m'inspiraient, de la terreur que mes colères soudaines te causaient?


Tu as monté la première marche et dégainé ta longue lame rougeoyante, et les marques noires qui ceignent tes yeux se diluent dans Tes larmes.


Te souvient t'il aussi de nos complicités naissantes, de notre admiration croissante l'un pour l'autre , de la jalousie que te causaient mes succès et de l'envie que m'inspirait ta beautée?


Oui, pleures, sans retenue, mon ange, car nous sommes à nouveau ensemble . Et monte les dernières marches qui nous séparent, et que brille ton long fléau dans ta main gauche, car l'heure de notre dernière étreinte est venue.


Te souviens tu de cet état de grâce ou tout était mortellement simple et clair, ou toute notion de bien ou de mal s'identifiait sans peine, ou le doute était une notion obscure?


Tu es maintenant façe à moi, et Ta douleur vibre comme un halo surchauffé, tes lèvres tremblent, alors que ton fard dégouline sur tes joues comme des larmes de sang. Tu es tendu comme un arc prêt à tirer, et je t'aime comme jamais.


Te souviens t'il, enfin, du jour ou notre fusion spirituelle fut achevée, et ou nous comprîmes que ce que nous ressentions l'un pour l'autre dépassait l'amour fraternel ?


Tu m'as frappé.


Et dans cet horion tu as concentré Toute la rage, la haine, l'amour et la colère qui se bouscule dans ton esprit. Je le sais pour ressentir la même chose. Et je ressens la même frayeur qui t'anime, car moi comme toi n'avons aucun contrôle sur nos émotions.
Oui, sens la douleur fondre toi, sens la noyer la moelle de tes os, sens le désespoir t'etouffer à le pensée de Nos jours heureux. Oui, contemple enfin notre misère et notre gâchis, contemple tout cela et nimbe t'en comme d'une cape, car notre combat n'en sera que plus beau !

Autour de nous nos fils se ruent dans l'épouvantable mélée qui s'impose, inconscients des tourments qui ravagent leurs pères.

Tu fais briller les arcs de ton fleau autour de moi, comête gigantesque d'acier et d'airain que j'évite distraitement, avant de me ruer sur toi, pour t'embrasser ou te tuer, le sais-je seulement ?

Et tu ne me repousses pas vraiment, ta lame semble me caresser les côtes quand elle perce ma garde. Mais cette douleur n'est rien, non, car elle vient de Toi.

Alors je me dégage en criant de notre étreinte, et je pare de mon marteau tes coups phénomênaux, tes coups qui désarmeraient des dieux. Mais seule la tristesse qui couve dans Ton regard me fait lâcher mon arme.


Sanguinius......


Si tu devais choisir entre tout ce que tu aimes, tout ce que tu crois, et Moi, me choisierais tu ?

Saurais tu tomber avec moi ?

Je vois tes épaules s'affaisser, et ton visage luisant de sueur se voile ,crispé par la souffrance. Ta beautée admirable se fâne déja, mon frère ! Ne te l'avais je pas dit ?
Je vois tes cheveux emmêlés poisser ton visage, tes ailes battre le vide pathétiquement, comme pour aspirer un souffle de contenance et de dignité.

Viens avec moi, Mon frère, et je hurle dans mon désespoir, m'avilissant autant que toi, pour ne pas t'humilier. Je préfèrerai me tuer que t'humilier.
Dépouillons notre père de Son savoir, mettons à bas le tyran. Faisons vivre encore le drame, ensemble, un peu plus longtemps. Ce n'est qu'ainsi que nous survivrons, juste quelques instants de plus.

Saurais tu tomber ?

Attendons le ici, ensemble, tout les deux, et délectons nous du coup que lui causera cette ultime trahison.

La dernière, et la pire.

Celle de l'ange.

Qu'en dit tu ? Saurais tu tomber ?

Alors, enfin, tu te redresses, ton port ce fait noble et gracieux, et d'un geste rageur tu rejette ta crinière sur tes épaules. Tu affiches toujours la tristesse mais de façon sereine. Alors, convaincu de ce que la destinée t'avait réservé, tu es venu à moi, ramassant ta fierté en déroute comme tu as rallié les guerriers de l'Empereur sur les remparts de Terra.

Alors j'en ai déduit que tu refusais, et je t'ai compris, et aimé, pour ta fidélité, et ta loyauté. Car même si ces mots ne signifient plus rien pour moi, sache que rien de ce que tu peux faire ne peux te déprecier à mes yeux.

Tu ne veux pas tomber. Peut être est ce là Ta dernière leçon, au final. Oui, plus j'y pense, et plus je me dis, alors que je resserre autour de toi la maestria de mon assaut, et que ma griffe éclair s'immisce à chaque passe plus près de ton cou, que cela est Ton don.

Avant de mourir, tu me fait comprendre l'évidence. Tu n'as rien à faire dans l'ultime rencontre qui va suivre. Je suis Son égal, et ne l'avait pas réalisé. Complexé par notre Père, je ne m'imaginais pas l'affronter seul. Il doit pourtant en être ainsi, pour que la légende soit complète : un duel.


Et tu dois donc t'éclipser.


Alors merci, Sanguinius, et meurs maintenant.

Ma griffe t'as enfin trouvé sur sa trajectoire, et c'est avec délectation qu'elle se plonge dans ta chair, ruisselante de ton fluide, s'en abreuvant avec hargne, heureuse de boire à si noble coupe.


Et moi même j'en rie et j'en pleure, du plat de mon bras gauche je Te désarmes, alors que je t'arraches ton armures, et lacère ton torse, gravant dans ma mémoire la moindre de ces sensations. J'entends confusément les cris de douleur de tes fils et les célèbrations des miens.
Tu hurles silencieusement, gémissant sous mes mains, et je te serres contre moi, t'empalant sur les crânes et les pointes de mon armure, élevant ton visage jusqu'à mon gorgerin.

Alors ma vision ce brouille, ton regard voilé me hante et je te tords les boyaux , les répends sur tes robes, t'arraches les plumes et te fracasses le crâne contre mon armure, encore, encore, et encore.

Souffres, mon ange, souffrons ensemble encore, avant que je ne te libère.

Ta sagesse m'a éclairé jusqu'à la fin, ton courage est un exemple et ton charisme un rêve.
Alors je te relâche enfin, comme on rend la liberté à un oisillon que l'on a soigné.


Et mon regard tombe sur toi, allongé dans le doux écrin de tes plumes, dépossédé de ta vie mais pas de ta grâce. Il me vient un vague regret de nos étreintes passées, avant que la vision de Sanguinius mort, désincarné, magnifié par la souffrance, entrant de plein pied dans le panthéon humain, n'étouffe mes scrupules. J'ai fait de toi une légende, et cela est le dernier et le plus précieux de mes dons.

Longtemps encore on parlera de la fin de l'ange, de son martyr des mains de celui qui l'aimait.
Le temps et l'ennui n'effaceront pas Ta trace.


J'y ai veillé.



« Il gisait là comme si il jouait -sa vie d'un bond s'en était allée - avec l'intention de revenir, mais pas avant longtemps. »
Gurdil
Rien à dire, c'est sensass.
Aucune fautes d'ortographe notables dans le dernier.
La classe.

Gurdil, IV
Arnor
bon,bah comme d'hab,quoi,on se sent tout petit.....*va se pendre*

pour le reste, pas grand chose à dire. enfin SI: La suite ^^
Khelian
encore encore !!

Fan *faitr la groupie*


Bref post totalement inconstructif dans le seul but d'encourage notre brave evilsunz de continuer son texte. je commencais a me languir et a n'en plus dormir la nuit de pas avoir la suite !

urhtred_gohslord
euh..... idem?

bon bah je vais pas répéter ce que les autres ont dits

juste: encorencorencore!!!

totalement inconstructif aussi mais que dire pour que cela le devienne?
evilsunz
Bon bah il va bien faloir se résigner à le faire, ce duel final.

Juste, je conseille à ceux qui n'ont pas d'idée précise sur les origines de l'Empereur d'aller faire un tour sur la section fluff avant de lire ce texte, sans quoi il risque d'être pas franchement marrant à lire...

Acte VI) Sic Semper Tyrannis


« Tel père, tel fils. »


Je suis perdu.

C'est étonnant que je ne réalise que maintenant ou mes passions m'ont poussé, ou ma soif d'absolu m'a amené. Moi qui aît reçu le don d'un intellect formidable, je n'ai pas su mesurer l'exacte ampleur de ce que je faisais, ni toutes les conséquences que la moindre de mes paroles pouvait avoir.


Et ce n'est que maintenant, alors que je sanglote sur le corps sans vie de celui que j'aimais, que je réalise toute l'absurdité de ce que j'ai fait. Ne t'y trompe pas, je ne renie rien. Mais au final, je n'ai pas réalisé que quand bien même j'avais raison, aucun de nous ne méritait franchement cela. Et soudain je me sens grossier et amer, et j'étouffe dans cet armure Terminator d'un baroque grotesque, la taille démesurée de cette griffe éclair me paraît si puérile, le raffinement et le faste de mes atours me semble si vains.....


Comment ai-je pû m'égarer à ce point ?


Alors tu es apparu à moi.

L'Empereur a fait son entrée en majestée, et ta longue toge d'un blanc aveuglant était tenue derrière toi par ta garde prétorienne. Tu es recouvert de cette armure d'or si parfaite que chacun de tes mouvements réconfortent les sens et illustrent une sensation qu'aucun mot ne pourrait approcher. Et sur ton visage si noble et hautain, au dessus de ton rictus impérieux, par delà le regard noir que tu me jettes, perdu au milieux de l'élégant foisonnement de ta chevelure.......


........brillent tes immortels lauriers.


Mais mes yeux se sont enfin dessillés, j'ai cessé de voir l'éphémère absurdité des biens et des apparences, et mon regard occulte tout, toute les signes de perfection dont ton corps c'est nimbé, et j'esquive tous les pièges, tous les appats, tous les faux signes de divinité.


Je me semblais puéril et inconscient à mes propres yeux, mais en te revoyant enfin je réalise que Toi, Toi seul est le véritable égaré dans cette histoire.


Tu n'es pas le fou crimminel que certains de mes lieutenants voient en toi. Tu n'es pas non plus un Tyran raffiné, tel que je t'ai longtemps considéré. Tu n'es même pas un sot mégalomane, ni un génie incompris.


Tu es perdu.


Alors j'ai plongé mon regard dans le tien, occultant tout le reste, et tu t'es laissé faire, bouleversé par cette intrusion inédite au coeur même de ton âme. Et ce que nul n'avait jamais osé faire auparavant, je l'ai fait en me riant des convenances, car je savais que tout ce que j'avais vécu m'avait préparé à cette expérience. Et j'ai remonté jusqu'au racines de ton être, plus loin dans les fondements de ta personnalité que toi même ne l'avait jamais fait au cours de tes longues introspections. Ta pensée a empoignée la mienne, et toutes deux avons remonté les fils de la génèse ensemble, enlacés dans ce voyage aux origines.


Et nous avons vu.


Nous avons vu un enfant hurler de terreur au milieu d'une assemblée de vieillards chevrotants, nous avons vu un déchaînement d'énergies incontrôlables, nous avons vu la folle ambition de l'immortalité ronger les esprits de ceux qui se nommaient « chamans ». Nous avons ressenti, en des temps oubliés, le traumatisme profond qui avait à jamais marqué ton âme, le choc perpétuel d'être un et mille à la fois. Et l'espace d'un instant, j'ai ressenti l'effroyable fardeau que tu ressentais perpétuellement, celui de la mémoire, de la sagesse, de la folie et du savoir d'un milliard de générations confondues en un seul flou psychique insupportable. Et j'ai compris que Nous, Tes fils, n'avions pour seul but que de te débarasser quelque peu de ce fardeau.


Et j'ai ressenti pour Toi un amour si puissant que je me suis engoncé dans ton esprit, que j'ai essayé de me lover en Toi, pour prendre en charge une part de tes souffrances et de ta malédiction, et je t'ai murmuré que je t'avais enfin compris, que je te pardonnais tes erreurs et que j'admirais ton sacrifice.


J'ai voulu enfin être le bon fils que tu avais toujours attendu, et j'ai voulu faire ce que tu n'avais jamais osé nous demander.

Te tuer, bien sûr, mettre fin au martyr permanent qu'est ta vie.

J'ai voulu faire renaître l'enfant que tu étais jadis, celui que des vieillards sots et cruels avaient sacrifié dans leur quête égoïste d'immortalité, et j'ai voulu les chasser de ton esprit, afin que cette erreur soit réparée, et que tu sois libre à nouveau. Et j'ai vu sur tes traits l'ombre d'un visage d'enfant hurlant de terreur, enfermé derrière ton calme apparent, et j'ai voulu lacèrer ce visage, afin qu'il puisse enfin hurler à l'air libre.

D'un geste, d'un seul, j'ai ordonné à ma cour de mettre fin à tes souffrances.

Et ils se sont jetés sur les tiens, en une meute avide galvanisés par la porté de leurs actes, ivres de joie à l'idée de cette oeuvre profanatrice.

« Car n'est ce pas le fantasme le plus solidement dissimulé dans le coeur de l'homme que celui de tuer Dieu le père, le créateur, de donner la mort à celui à qui l'on doit la vie ? »

Et Cent lames et dagues ont soudain jaillli du fourreau, reflétant en un éclair cent parodies de Ton éclat. Et ils se sont jetés sur toi, ils ont plongé leurs lames dans ton coeur, et tu les a repoussés avec hauteur, sans te départir de ta mine hautaine, te dégageant de leur étreinte avec brutalité, pendant que tes suivant s'élançaient à leur tour....


Et eux, tes suivants, je les aît haï plus que tout au monde car il ne comprenaient pas Ta souffrance, et il ne voyaient pas quelle preuve d'amour se cachait derrière chaque dague plongée dans ta poitrine, chaque entaille meurtrissant ton épaule ou tes genoux, chaque morsure enragée dans ton cou ou sur tes chevilles....

Et Moi, Moi l'humble fils revenant à son père, j'ai contemplé tout cela avec humilité, courbant la tête en attendant ton jugement, fou de fierté à l'idée de t'avoir enfin compris.


Alors tu t'es dégagé de la mélée, et tu es apparu en contre jour dans le maëlstrom de rage et d'incompréhension dans lequel disparaïssait Tes fils.


Et Tu es venu te tenir devant Moi.


Couvert de sang, ta toge en lambeaux, la machoire déchirée et pendante, les cheveux poisseux, l'armure brisée et ternie, la jambe fracturé, tu t'es redressé et m'a défié une dernière fois du regard....


Et j'ai compris que Tu étais l'immortel Empereur à jamais , que les hommes n'en voudraient jamais d'autre, et j'ai compris la loyauté désepérée de Sanguinius ou
les certitudes imperturbables de Guilliman.


Et j'ai su que tout s'achevait ici, même sans don de prescience. Je t'ai laissé gravir les marches. Ton regard s'est égaré sur Sanguinius à mes pieds. L'Empereur a tressailli d'horreur et de rage, mais mon Père m'a approuvé avec un sourire.

Alors, j'ai pointé mon gantelet sur toi et je t'ai porté le coup de grâce.

Tu n'as pas accepté de mourir ainsi, bien sûr, car l'Empereur ne devait pas faillir à sa réputation. Je peux le comprendre, mais tu aurais dû toi aussi réaliser que la réputation n'a pas plus d'importance que nos titre et nos atours. Alors, accumulant ma psychée, amassant derrière mon marteau la force conjuguée de mes bras et de ma griffe, j'ai abattu sur toi le poids de ta délivrance.


Tu y as opposé toute ta volonté et ton expérience, inquiet sûrement, voire effrayé par l'horizon nouveau de libertés que la mort t'apportait.


Alors j'ai insisté, et chacuns de mes coups ouvrait un peu plus ton esprit à la sublimation. Et j'ai senti que tu comprenais progressivement. Alors, heureux et exalté comme jamais auparavant, j'ai porté mon fer sur ta chair.


Mais je n'ai pas su voir que la part malsaine de ton esprit, celle qui n'obéit qu'aux Chamans, refusait encore sa défaite. Je n'ai pas su voir comment cette part de ton âme a armé ton bras, et comment malgré Toi Tu m'as tué.

Amusant....

Mais pas surprenant....

Si, dans toute tragédie, le héros finit par mourir, le public n'accepterait jamais que celui par qui le malheur est arrivé ne soit pas puni.

C'est là mon sacerdoce, et je l'ai accepté en pleine connaissance de cause.

J'aurais bien mauvaise grâce de ne plus jouer le jeu maintenant.

Alors que la souffrance me noie et me consumme, que les Quatre m'abreuvent de leurs insultes et de leurs sarcasmes, que mon armure, fendue de part en part par une de tes bottes parfaites, éclate et se rompt, et que mes fils tournent vers moi leurs regards incrédules....

Je tombe à genoux, sans qu'aucune douleur ne m'y oblige, mais parce que j'ai senti que c'était ce que l'on attendait de moi en ce moment précis. Je me suis demandé si j'étais réellement en train de mourir, car je ne ressentais rien.

Et je t'ai vu dressé, tituber devant moi, le géant mourant au sommet de sa gloire, Le père essuyant ses larmes s'un revers de gantelet maculé du sang de Son Fils préféré...

Tu es tombé à genoux de vant moi.

Je sourie entre mes dents serrées , car Toi aussi ne fait que ce que l'histoire attends de toi.

Nous nous regardons une fraction d'éternité, avant que je n'enfouisse mon visage en larmes dans ton cou....

.......et ma griffe dans ton sein....

Tu as laissé échapper un simple hoquet de surprise et de douleur, avant que ton regard ne se fisse vitreux.

Et nous sommes morts ainsi.

Si je n'avais été qu'un homme, j'aurais peut être eu la faiblesse de désirer une fin plus heureuse.

Peut être le voudrais-je réellement, mais je n'ai pas le choix.

Cela doit mal finir.

Car le diable est prisonnier de sa réputation....

Et que Ton règne, Père, s'achève....


********************************************************************
Eh partez pas, y'a encore un épilogue en préparation...

Quiky
Je viens de me taper les 6 chapitres d'une traite et j'ai adoré:

- le ton style est très flamboyant je trouve et cela colle parfaitement à ce récit.
- la psychologie de Horus est vraiment très bien réalisé, un cas parfait pour Freud, la volonté de tuer le père pour qu'il soit fier de son fils, le tuer pour lui prouver qu'on l'aime,..., (GW s'est serieusement inspiré de la mythologie chrétienne avec la chute des anges qui ont suivis Satan dans sa rebellion contre leur père donc cela parfaitement à l'idée)
- idem pour la relation avec Sanguinus.

Par contre cela serait sympa de regarder ce récit dans les yeux de l'empereur, ce père qui voit ses fils s'entretuer, lui même donnant la mort à la chair de sa chair,...

Quiky- s'immagine à la porte du Lion
urhtred_gohslord
eh ben euh.... wow

c'est 'achement bien fait
c'est psychologique et pourtant... on comprends tout!

certe ça va à l'encontre de ce que rabache GW mais bon, c'était avoué dès le début, et c'est très bien comme ça.

si non, alors... c'est parfait.... parfait..... et quoi encore? bah, parfait pardi!

je me pose quelques questions néamoin sur la suite que tu vas nous faire, parce que je ne vois pas ce que tu vas raconter, mais nul doute que çe sera génial.

juste un reproche: comme on est loin, très loin de ton niveau... ça donne envie d'abandonner toute écriture en cours

-urhtred- en bref : chapeau bas
Arnor
personellement je trouve la mort de l'empereur pas terrible...enfin chacun son avis ^^

sinon bah comme d'habitude,je retourne me pendre (et oui,encore une fois...)
Khelian
toujours aussi fan. Dommage que ce soit bientot finit. Mais je veux la suite :D
evilsunz
Epilogue


« L'empire n'est plus, le Lion et le Loup vont maintenant disparaître » William Blake



Il se tenait droit, raide comme une tour d'ébène. Appuyé sur la rambarde d'un balcon à ciel ouvert, au sommet d'une des rares tours intactes du palais impérial, le Lion regardait croître l'aube la plus inespérée qu'aie jamais connu Terra. Le spectacle recèlait un arôme tout particulier pour le primarque des Dark Angels, dont l'existence même avait été fondée sur la troublante ambiguïté qui sépare le Bien du Mal.



Au loin, sous la couche diffuse de cirrus , les premières étincelles de l'aube agitaient l'horizon. Comparée aux flammes et aux explosions qui secouaient encore par intermitence le palais, la lumière de l'aube paraissait d'une iréelle beautée et d'une tranquilité reposante. C'était une vraie lumière, belle et paisible, loin des flamboiements grossiers et brûlants de la guerre. Tout le reste, l'ombre délabrée des tours, les vestiges fumants des arches de pierres, les carcasses innombrables de blindés, les squelettes noircis des titans, les enchevêtrements d'une absurde étendue de cadavres, tout cela demeurait dans l'ombre du palais, indistinctes encore dans la pénombre qui précède le jour.


Le lion laissa échapper un soupir. Bientôt, très bientôt, l'aube se lèverait sur le plus tragique gâchis qu'aie jamais connu l'humanité. La lumière inonderait ce terrible fratricide d'une lumière absolue, et dans sa cruautée, elle ne leur ferait pas grâce d'un seul détail.


C'était, métaphoriquement, ce qui allait bientôt arriver à l'échelle de l'Imperium. Bientôt, très bientôt, les rumeurs se répandraient de système en sytème, et le mouvement s'amplifierait, jusqu'à ce que la galaxie entière sache ce qui c'était passé ici, et la portée de cette révélation laisserait les hommes muets de stupeur.


Mais ce silence n'aurait qu'un temps.
Le choc passé , la peur viendrait.
Puis les doutes.
Puis la colère.
Puis, pire encore, les questions.

Or , ces questions, le Lion ne se les était que trop posées, et il n'avait pas de réponses. Alors, à sa grande stupeur, il sentit une crainte atroce, dévastatrice , le saisir, lui qui ne connaissait normalement pas la peur. Les jambes flageollantes, il sentit rivé sur lui les yeux d'une galaxie d'êtres humains égarés, les yeux pleins d'espoirs ou de reproches, lui demandant, « et maintenant? »


Il avait connu les responsabilités, mais il avait toujours eu un repère fixe et immuable, une vision rassurant d'un idéal à suivre.

Ce repère n'était plus.
L'Empereur était parti.


Il était seul, orphelin, perdu dans une galaxie de damnation.


Ce sentiment n'était pas à proprement parler nouveau pour lui. Deux siècles auparavant, au cours de l'interminable calvaire qu'avait été son enfance sur Caliban, le Lion s'était senti aussi désepérément seul et désarmé. Mais il avait aussi toujours su que quelque part un père inquiet le cherchait pour le ramener chez lui, et cette certitude lui avait donné la force de tenir.


Aujourd'hui, le Lion savait avec la même certitude que plus personne ne viendrait jamais le chercher.


Seul.


Derrière, lui, il entendit le pas lourd de bottes de céramite et le froissement de la fourrure sur l'acier. L'air se teinta d'un musc bestial que le Lion trouvait étrangement repoussant et séduisant à la fois.

« Russ, mon frère.....Comment va t'Il ? »

Le primarque des Space Wolves vint se tenir aux côtés de son frère, et ses deux gigantesques mains se refermèrent sur la balustrade avec assez de force pour la tordre sans le vouloir. Dans la pénombre du matin, les traits de Russ restaient indéfinissables, mais l'éclat de sa chevelure rousse captait déjà les premiers rayons du soleil.


« Mal..... Rogal est resté auprès de Lui. »


Jonson ne put s'empêcher de remarquer le timbre inédit de la voix de son frère. Russ, Russ le flamboyant, la grande gueule, celui qui meuglait les plus terrifiantes insultes à avoir jamais souillé une bouche humaine, Russ le sauvage rieur, qu'on pouvait entendre jurer depuis l'orbite quand il combattait au sol, Russ qui ne se levait jamais sans avoir plongé la tête dans un baril de bière, Russ venait de s'exprimer d'une voix complètement atone, sans vie.


Ce simple fait terrifiait le Lion au plus haut point. Ses relations avec le Roi des loups n'avaient jamais été simples, mais il n'avait jamais réalisé à quel point l'humeur exubérante de son frère était devenu un de ses repères. Russ charismatique et tapageur, et Jonson sage et mélancolique avaient formé une bonne équipe, leurs caractères complémentaires leur avait permis de surmonter tous les obstacles sur leur chemin.


Tous les obstacles, sauf un.
Le dernier.


Ni Jonson, ni Russ n'en parleraient jamais, mais l'un comme l'autre savaient bien ce qui les hantaient. Leur faute, leur péché, était inexpiable : ils avaient trop tardé en chemin, et ils n'étaient pas arrivés à temps pour Le sauver.


Un vent de cendres balaiya le balcon, nimbant les deux frères de leur manteau de deuil.


Pendant très longtemps, aucun d'entre eux ne parla.

Puis, enfin, très rapidement, comme on se jette à l'eau, Russ exprima le fond de sa pensée...

« Dis moi, mon frère... As tu envisagé...As tu imaginé que nous ayons pû nous tromper ? »

Jonson resta très calme.
« Nous tromper, mon frère ? »

« Tu vois très bien ce que je veux dire, Jonson. Tu as toujours été plus doué que moi pour ces choses là, les intrigues, l'ambition, la politique...c'est ton domaine. Donc si j'y pense, tu y as aussi pensé... »


« Que veux tu savoir mon frère ? Si moi aussi je me demande ce qui a bien pû se passer dans la tête d'Horus pour ce qu'il fasse ce qu'il a fait ? Si moi aussi je me demande si , par hasard, il n'avait pas une bonne raison de déclencher tout cela ? Si il avait découvert des choses dont nous n'avons pas idée ? »

Russ ne cilla pas.
«  C'est exactement ce que je me demande, mon frère. Horus était le meilleur d'entre nous, il n'y a pas à revenir là dessus. Même moi, borné et orgueilleux comme je le suis, j'ai admis cette évidence. Alors comment le jugerions nous? J'ai passé des nuits blanches à parler avec Horus, j'ai mesuré toute l'étendue de son amour des hommes et de la foi qu'il avait en la lumière de la Croisade ! Je ne peux pas croire qu'il aît déclenché tout ça pour rien ! » cracha t'il en désignant de la main les étendues de débris en contrebas.

Jonson ferma les yeux. Lui aussi devait admettre qu'il doutait. Dans l'urgence de l'hérésie, il n'avait jamais pris le temps d'y réfléchir, et sa loyautée envers son Père avait été plus automatique que réfléchie. Un court instant, il se demanda ce qui se serait produit dans un univers différent, ou El'Jonson aurait été le maître de guerre...

Il ferma les yeux.

La sagesse...


C'était ce qu'il lui restait. Sa marque de fabrique. C'était ce qu'on attendait de lui.
«  Il est inutile de se poser ces questions, mon frère. Inutile et dangereux. Ce qui est arrivé est arrivé, et on ne refera pas l'hisytoire. Horus et l'Empereur nous ont quittés, et nous ne sauront probablement jamais ce qui c'est exactement passé sur la barge du maître de guerre. Tout ce que nous pouvons faire, maintenant, c'est sauver l'Imperium. »


« C'est ça que tu veux mon frère? L'Empereur nous a quittés depuis quelques jours et nous cessons déjà de suivre son enseignement? Nous cessons de nous questionner, de chercher la vérité, pour gouverner par les mensonges? »


« Nous n'avons pas le choix ! C'est la seule voie ! Celle de la sagesse ! L'Empire est dèja mourant, et chaque question ne fait que de le ronger de l'intérieur ! »

« Alors qu'allons nous faire? »

« Je vais retourner sur Caliban retrouver Luther et le reste de ma légion. Fais en autant de ton côté. Guilliman arrive, et à nous trois nous pourrons peut être sauver ce qui peux l'être... »

Russ planta son regard vers les étoiles.
« Et qu'allons nous leur dire, à tous ces hommes et ces femmes que nous avons désormais sous notre responsabilité ? »


Jonson hésita un moment. Il savait que ce qu'il allait faire était contraire à l'éthique de la Croisade, et que ce mensonge serait le premier d'une longue liste. Il savait qu'à partir de là l'histoire serait réecrite , déformée, interprêté par des êtres simples et frustres qui n'avaient aucune idée de ce qu'étaient ces temps. Il savait aussi qu'il allait peut être salir injustement le nom du meilleur d'entre eux, mais il ne voyait pas d'autre solution pour maintenir un semblant de cohésion dans l'Imperium : un Bien et un mal, clairement identifiés.

Et c'était à lui, Lion El' Jonson, de l'énoncer. Le destin était railleur.



« Nous leur dirons cette vérité : Horus était un démon , un ambitieux et...un traître. »
Khelian
ya une suite a l'epilogue hein ?

Non parce que j'ai pas envie que ca se finisse !! j'aime ton texte en veut d'autre :'(
Arnor
j'aime mieux cet épisode que le precedent ^^

et puis yen a amarre, ya rien a critiquer, comme d'hab'....enfin tna tmieux wink.gif

tu nous fais quoi comme prochain sujet evilsunz?
evilsunz
Voilà, petit récit expiatoire dans lequel on trouve quelques éléments sur la genèse du monstre... C'est peut être emmerdant, vu qu'il n'y a pas un coup de feu dans le récit, mais je voulais finir par un retour en arrière l'histoire du maître de guerre.

Terra, cent cinquante trois ans avant l'hérésie.


« Mystérieux jardin de ma lointaine enfance, Royaume ensorcelé perdu dans la distance »


D'immenses chênes élevaient leurs frondaisons vers les cieux, formant un plafond d'une extraordinaire complexité, un millliard de nuances de vert qui se déclinait à l'infini. Par endroits, la lumière du jour de frayait un passage, et les rayons de lumière enrichissaient les feuilles de teintes ocres et dorées.


L'enfant soupira de bonheur. Il lui sembla qu'il pourrait passer l'éternité devant ce spectacle. Il lui tardait que vienne l'automne. Il savait que la beautée qu'il observait deviendrait alors grandiose. Lentement, chaque branche se tientrrait d'ocre et de jade, et chaque feuille dépérirait, passant du vert sombre au brun, à l'auburn, à l'orange puis au marron.

Et elles tomberaient.

Ce serait un flamboiement de couleurs si belles que son coeur en était déjà noué. Oui, il lui tardait que le moment vienne ou toutes ces feuilles mouraient.

Une légère brise secoua la voûte de feuillage, et le grésillement qui en résulta enchanta un peu plus les sens de l'enfant.

« A quoi rêve tu, mon fils? » demanda le père.

« Je rêvais des feuilles, Père, répondit il, sans se retourner. J'attends leur mort avec impatience. »

Le père acquiesca, et s'assit à même le sol, en s'adossant au tronc d'un chêne. Puis, levant la tête, il se joignit à son fils dans la contemplation du feuillage.

« La mort... Que penses tu de la mort, mon fils? »

L'enfant remua, mal à l'aise, et la terre noire se mêla à ses cheveux. Le père souri malgré lui. Les généticiens de Sa cour allaient encore se plaindre qu'il ne prenait pas assez soin de Son fils.

« Je ne connais pas la mort, père. Ne m'avez vous pas dit que je vivrai éternellement? »

« C'est vrai, mon fils. Mais même si tu ne le mesures pas encore, tu vas acquérir des pouvoirs au delà de l'imagination des mortels. Et si la mort ne te concerne pas directement, elle enbaumera tous ceux autour de toi, et accompagnera chacune de tes décisions. »


L'enfant poussa un soupir. Tout cela était encore si abstrait pour lui.
« Pour moi, la mort est quelque chose de mal, père. C'est une fin, une disparition. Je ferai tout pour l'éviter à ceux qui m'entourent. »

« _Vraiment ? Pourtant, ne viens tu pas de dire que tu attends la mort de ces feuilles avec impatience ? »
« Ce n'est pas pareil. » La voix de l'enfant enflait avec sa contrariété. Le père avait déjà remarqué que son fils n'aimait pas être mis en façe de ses contradictions. « Ces feuilles sont des êtres inanimés, sans souffrance. Leur mort ne signifie rien.»

« _C'est vrai, mais les hommes que tu aura sous ta responsabilité ne seront pas différents de ces feuilles. Ils seront innombrables, sacrifiables, et leur mort ne signifiera rien pour Toi, tant tu seras au dessus d'eux. Si leur morts sont aussi belles que celle de ces feuilles, attendra tu leur mort avec « impatience »?

« Non, père. Ce serait mal. » répondit l'enfant, d'un air buté.

Le père acquiesca, satisfait.
L'un et l'autre relongèrent dans l'observation paisible de la forêt. Le temps ne semblait plus s'écouler, et ils reposaient, satisfaits du silence, unis dans le simple bonheur d'être ensemble.

« Père ? »
L'enfant c'était brusquement manifesté, tirant le père de sa mélancolie. «Comment reconnaît on le bien du mal ? »  
Une fois de plus, le père fut surpris par la maturité de Son fils. Aucun des ouvrages théoriques, aucune des formules compliquées qu'il avait consulté, dans son laboratoire, au moment ou il menait le projet primarques, rien ne l'avait préparé à ce que son fils pose avec autant de pertinence les bonnes questions.

« La plupart du temps, le Bien et le Mal t'apparaîtront clairement. Là ou les mortels se trompent et hésitent, Toi et tes frères verront clair. »


« La plupart du temps ? »


Le père souri. Il ne pouvait s'en prendre qu'à lui même.

« Lorsque le doute te prendra, tu devras agir avec prudence, car une erreur de ta part aurait des conséquences incalculables. Mais tu devras garder à l'esprit que le Bien et le Mal sont des notions relatives et étroitement liées. »

Il s'interrompit un instant, puis reprit :
« Le mal, tel que le conçoivent les hommes, a mille visages, mon fils. Et certains sont très séduisants. Dans bien des cas, j'ai vu des hommes de valeur se fourvoyer, séduit par la beautée des maléfismes. Mais tu ne dois jamais, je dis bien jamais, oublier que la réciproque est vraie : le véritable visage du bien est parfois d'une laideur repoussante. »

« Alors, comment ferai-je la différence, le jour venu ? »

L'Empereur souri à nouveau, mais avec tristesse cette fois. Il entrevoyait tant de choses sur l'avenir de son fils... Tant de possibilités,tant d'espoirs, tant de peurs... Mais au final, le père ne craignait qu'une seule chose : que la destinée de Son fils ne soit pas à la mesure de ses talents, et que son existence soit banale. De cela, il n'était pas question.


« Tu ne la fera pas mon fils. Personne, sur le moment,ne peux savoir si ses actes sont profondéments bénéfiques ou maléfiques. Personne. Même pas moi. Peut être suis je en train de commettre un crime en t'enseignant ce savoir, peut être suis je en train de faire le mal en voulant faire le bien. Personne ne le sait. Seul le temps nous le dira. »

«_ Si j'observais que quelque chose ne va pas. Si j'en venais à voir le mal là ou il n'est pas d'ordinaire? Si je remettais en cause votre enseignement? »

« _Tu devras toujours faire ce qui te semble bien, mon fils. Je n'ai pas besoin de serfs imbéciles et dévots. Tu devras faire ce qui te semble juste, ce qui te rend heureux et en paix avec toi même. Il n'y a pas de concessions à faire sur ce point. »

L'enfant se redressa, et ce tourna vers le père. Son regard bouillonait des tensions qui le hanterait toute sa vie durant. Le père savait que son fils ne demandait finalement qu'un modèle à suivre, une recette miracle qu'il n'aurait qu'à appliquer pour être digne des espoirs fondés en lui.


Il n'y en avait pas.


« Au final, tu seras seul avec toi même. Tu devras, en toute conscience, faire le bon choix seul. C'est le plus grand défi auquel tu seras jamais confronté, et personne, même moi, ne pourras t'y aider. »

« En serai-je digne, père ? » la voix de l'enfant trahissait une véritable, une terrifiante angoisse.

Le père le regarda longuement, pesant soignement les conséquences que pourraient avoir la moindre de ses paroles. Finalement, il répondit:

« Oui mon fils. Je le crois. »


Le père et l'enfant s'étreignirent. Le père sentit toute la vigueur naissante dans les petits bras qui se pressaient autour de son cou. Une vigueur naissante. Et prometteuse.

Horus se tut. Il ne s'était jamais senti plus heureux qu'en cet instant.
urhtred_gohslord
insomniaque va!
et le pire c'est que même de nuit tu nous pond un truc magnifique!

bon bah... voila quoi.... que dire de plus que d'habitude?
les amateurs d'ultrabourrinisme vont être un peu déçu mais pour les autres c'est un régal.

Once upon a time
C'est très bien amené et tout à fait agréable à lire, de la même veine (d'or, n'ayons plus peur des mots) que les textes précédents mais avec une pointe d'un je ne sais quoi de particulièrement affreux.

Quel destin tu nous montre là.

C'est un texte de toute beauté.

Once, toujours là après la bataille moi... dry.gif

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