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> Hermaphrodite
Huron sombrecoeur
post 18/11/04 , 0:38
Message #41


Feu-Maman Ours
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C'est interssant tu t'essaie a un autre style (je pense a un lien psychique entre le soldat qui fuit et le genestealer), cela reste assez flou , ce qui reste dans le style tres elaboré et sous entendu de warhammer 40000 (pour son descriptif de l'univers).
Il faut bien sur connaitre le fluff pour cela et ca permet de s'imaginé un tas de cituation dont une de celle qui est decrite ici.
C'est assez jubilatoire, tu maitrise bien les émotions de tes personnages et souleve des interrogations sur le comportement des protagonistes, leur attitudes , tout cela est bien travaillé et parait "censé" dans son contexte.



huron- t'es vachement bien foutu pour un genestealer tu sait' tu me roule une pelle mon amour?


--------------------
Bien que mes gardes doivent se reposer et mes vaisseaux se ravitailler, mes ennemis savent que nos canons ne se tairont jamais.
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post 18/11/04 , 1:28
Message #42


Boule de poils


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J'ai voulu garder le même narrateur pour faire le lien ( jeux de mots vaseux, ça).

C'est que le descriptif est plutot succint concernant la manière dont les stealers font leurs affaires avec les hommes (le baiser, "Stealer's Kiss", superbe chanson, qui s'en souvient, à part moi, peut être, d'un groupe de metal quasi officiel de GW... ça m'est revenu, D-Rock, très finaud dans leur genre)

On part sur les mêmes bases, dont l'hypnose, bien sûr.

QUOTE
t'es vachement bien foutu pour un genestealer tu sait'


'tain ouais!

Bah je vous livre la suite car je pars en vacance dans 2 jours, pour une pitite semaine, et je ne reprendrais pas d'ici lĂ .

Pas d'indice (j'ai pas l'temps, désol)




Sixième volet : Dédale, 3ème partie.

… je me retourne…

C’est la fin du dédale, je suis abruti de tant l’avoir cherchée…

Le bout du tunnel… enfin…

Devant moi, par une large brèche dans la structure de la cité ruche j’aperçois les vaisseaux rassemblés sur le tarmac de l’astroport.

Enfin.

Enfin…

Je m’extirpe des décombres et je peux enfin respirer à l’air libre, l’air empesté du carburant et de la fumée des moteurs…

J’ai soif.

J’ai faim.

J’ai froid.

Je me sens seul.

Perdu.

Un monde nouveau s’ouvre à moi, il me semble, bien que je ne puisse mieux en comprendre la portée…

A l’horizon, à l’ouest et à l’est des nuées tonnantes sont percées de faisceaux épais de lumière crue.

L’éclair ?

Non, ce sont des tirs de batteries. Des lasers de défense, je pense. Des armes orbitales.

Un assaut ?

Mais non, ça n’a pas de sens…

Un bombardement, c’est cela.

Sur le tarmac les transporteurs se soulèvent les uns après les autres, grotesques et indolents monstres de métal, sans aucune grâce.

« Sergent… »

C’est la nuit. Je crois.

Les projecteurs qui éclairent le tarmac sont si puissants…

« Sergent ? »

Comment ? Non, ce n’est rien…

Non, je n’ai pas mal…

Je ne sais pas… peut être… oui c’est cela… tous morts…

Ah, le Capitaine aussi ? Ca n’a pas d’importance… Non, non, pardon, je n’ai rien dit.

Je vous connais n’est ce pas ? Ah, oui, caporal Fletch… non, c’est comment déjà ? Ah, Grejui, c’est ça…

« Sergent ! »

- Quoi !

- Sergent, il faut y aller !

- Pourquoi hurlez vous comme ça !

- Mais les moteurs sergent !

- Ah, oui, les moteurs…

- Vous n’avez pas l’air bien, sergent !

- Je t’en fouterai de ta pitié connard…

- Comment, sergent ?

- Qu’est ce qui se passe, caporal ?

- On part, sergent ! La planète est Exterminatus, les troupes de chocs dégagent !

Ah, c’était donc cela… un soldat me prit par le bras et me guida vers un transporteur surchargé où les hommes s’entassaient les uns sur les autres.

- Votre matricule, sergent !

- Je sais pas… euh… si : 780.FB.12, escouade d’assaut et d’épuration n°3, deuxième compagnie, 784ème bataillon…

- Vous voulez voir un médecin ?

- Non, non… ce n’est rien, je suis un peu désorienté !

- Ca a dérouillé dans vot’secteur, sergent ?

Oui, connard, et plus que tu pourrais en supporter.

- J’ai… j’ai perdu tout mes hommes, caporal.

- Ah… pardon, sergent. La 49ème compagnie est portée disparue, sale journée !

J’te l’fais pas dire, branleur.

- Faites de la place pour le sergent !

- Votre sergent, caporal, oĂą est votre sergent !

- Il est mort, et on a perdu deux aut’gars, aussi !

Les portes se refermèrent, les sas chuintèrent lorsque l’Adepte du Mechanicus enclencha les différentiels de pression… une vague impression de déjà vu.

- On y va les gars, tenez vous bien !

La voix du commandant de bord instaura un silence angoissé.

La machine s’ébroua.

Nous décollions.

J’ai mal, j’ai mal au cœur, j’ai mal à travers chaque veine de mon corps, chaque nerf me renvoie à ma propre douleur, ma propre perte.

Je suis angoissé et calme, j’ai froid et je sus, mes pensées sont empoisonnées, j’ai mal au cœur.

J’ai si mal au cœur.

Qu’est ce que je fous là…

- C’est déjà ça sergent, vous êtes en vie !

Non, sale con, je ne suis pas en vie.

Je suis mort.

Une première fois, c’est tout.


--------------------
"In the Beginning there was Light, but then followed Darkness.. "

"Do you know what ?nemesis? means ?? ?A righteous inflictions of retribution manifested by an appropriate agent?. Personified, in this case, by an horrible cunt : me."


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post 18/11/04 , 15:37
Message #43


Dangereux hérétique


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QUOTE(Once upon a time @ 18/11/04 , 0:28)
Je suis mort.

Une première fois, c'est tout.
*



magnifique...




Skalpel
mono-mot, mais j'ai des circonstances atténuantes....


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Ne cherche pas le Savoir, car il te détruira...
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plus jeune scribe de TARAN
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Message #44


Boule de poils


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Dur dur de s'y remettre, surtout avec des frayeurs d'ordis...

Pitit nidice:

?But under war-broken trees,
Dreams come fast'
?And once I saw winds devouring men'?
Elend, winds devouring men 2003





7ème volet : Exterminatus, 1ère partie.

La silhouette de l’Holy Archidiacr apparut dans le hublot du transporteur, irréel, en surimpression sur la page d’encre de l’espace, ses flancs d’acier et de marbre luisaient en ce jour impitoyable et impossible.

Les batteries d’artillerie pulsaient sporadiquement : salve après salve les arcs d’énergie traçaient de longues enfilades subites et mortelles entre une planète et ses bourreaux.

D’autres bâtiments de guerre déversaient eux aussi leurs brûlants cantiques dans le silence oppressant de l’espace, spectaculaire mise en scène, grandiose et miséricordieuse mise à mort.

Ce furent les premières harmonies du premier requiem…

Dans l’appareil les hommes avaient cessé de vociférer et de se plaindre, les blessés de gémir et de grogner, les choqués de pleurnicher ou de pleurer, nous frémissions tous devant le formidable déploiement de violence méthodique du bombardement planétaire.

Je serrai le poing.

Je sentais une force me glacer l’âme, une perte immense dont je ne savais au fond trouver le point limite, ni le commencement ni la fin…

Je voguai sur les mers hostiles et méprisables de l’humanité…

Je voyageai dans les ondes brutales de l’agressivité et de l’incrédulité, reniant pour un instant tout ce que j’avais été, tout ce dont j’avais désiré la réalisation, tout ce à quoi j’avais servi, rien ne subsistait entre moi et le néant, et il m’absorbait, m’absorbait, m’absorbait…

- Vous saignez, Sergent.

Je regardai l’homme à côté de moi, un jeune homme au visage fermé, impassible, éclairé par les pulsations des lasers qui nous frôlaient de quelques kilomètres…

- Sergent, vos oreilles.

Des pulsations… des battements clairs… rouges, des battements…

- Sergent ? Médecin…

… des battements de cœurs… de cœurs… de milliards de cœurs…

- MĂ©decin ! Vite !

… je tombe… je tombe dans le néant… et j’écoute le pouls de l’univers…

- Qu’est ce que c’est…

- Ici… on dirait une hémorragie.

… ils se penchent sur moi, dans ce monde de sang…

- Oui, c’est cela… relevez lui la tête… non, pas autant !

… je laisse la douce musique des battements du cœur m’envahir…

« Tenez, prenez son bras, je lui fait une injection… il me faut un infirmier ! Tenez ça, vous… »

… les battements du cœur…

« Vous le connaissez ? Personne ne le connaît ? »

… mon propre cœur…

« On arrive bientôt, docteur… »

… et tu es là…

« Il fait une hémorragie… Tu peux prendre deux doses de 2 milligrammes de sioctamine… écartez vous ! »

… je vogue dans les mers insondables de la peur…

« Cette table… approchez là ! »

… avec toi…

« Mais il est fiévreux… vous l’avez trouvé où celui là ? »

…Incipit lexio tenebrarum...

... c’est cela...

« Bah j’sais pas moi… »

… mer démontée…

« Bon, il faut le stabiliser… »

… machine de colère…

« Il est blessé ? »

… regarde…

« Non… »

Regarde.


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Huron sombrecoeur
post 07/12/04 , 20:16
Message #45


Feu-Maman Ours
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Que dire...


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post 22/02/05 , 12:33
Message #46


Boule de poils


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Suite mais pas fin d'Hermaphrodite, il Ă©tait temps quand mĂŞme:




7ème volet : Exterminatus, 2ème partie.

Il y eut un premier requiem, le chant roulant des batteries d’artillerie du bord, le lourd vaisseau de guerre semblait trembler à chaque salve, la structure même du bâtiment paraissait se tordre sous les reculs successifs, et sa masse se déplaçait légèrement, comme je pouvais le deviner par le hublot de l’infirmerie.

La planète toute entière se retrouvait sous le bombardement incessant de la Flotte Impériale, des chapelets flamboyants traversaient son sol et son atmosphère, tumeurs ardentes et dévastatrices, dans le silence de cette longue nuit, à peine troublé par les détonations lointaines des canons et les infâmes bruits de succion des tubes de torpilles.

Je tenais dans la main droite une amulette, une chaîne d’argent, magnifique, à laquelle pendait le redoutable aigle impérial, et gravé à son dos, mon matricule.

Mes oreilles bourdonnaient parfois, mes yeux me brûlaient, je manquais de sucre, l’hémorragie me laissait pantelant sur le bord de ma couchette, faible, si faible…

Je ne ressentais plus rien.

Je ne ressens rien…

Je ne pense plus.

Je suis vide.

Complètement vide…

Les doses d’Atiaphine agissent sans discontinuer, prodiguées par un goutte à goutte qui devient petit à petit obsédant, hypnotique.

Mes voisins hurlent.

Je ne les entends pas, je les vois, bouches ouvertes sur des horreurs crispées, des corps enserrés par les liens de leur souffrance effrayante, la terreur au fond de leurs yeux ne me parlent qu’à peine, et ils me fixent de leur folie insondable, l’infirmerie est un étalage sans fin de lits et de chairs déchiquetées, où le sang se mêle aux abominables brûlures et plaies : un bataillon entier, peut être, d’âmes en peine…

Je leur souris…

Serein.

Certains se détournent d’un mouvement brusque…

D’autres ne me quittent pas, ils se raccrochent à moi…

Aveugles…

Muets…

Inconscients en réalité de leur état…

Un médecin passe parmi nous et le suit comme la mort un prêtre affublé des robes du Credo, et ils prodiguent les soins du corps et de l’esprit en bon ordre.

Des infirmiers poussent des cadavres des lits souillés et posent à leur place de nouveaux amas humains…

Un homme s’approche de moi, je le regarde.

Un infirmier, qui me débranche du goutte à goutte, qui range le long tuyau transparent et enlève l’aiguille de mon bras, une longue aiguille…

Il me fait signe de me redresser, de me mettre sur un fauteuil roulant, taché de sang, il m’aide, un peu…

Il me pousse dans les rangs massacrés, je tends la main à ceux qui me tendent la main, je les regarde, je leur souris, mais nous ne nous attardons pas, nous nous frôlons des doigts seulement…

Nous sortons de l’infirmerie, les couloirs qui suivent sont encombrés de cadavres au milieu desquels des mouvements trahissent une sorte de vie nerveuse… et des vivants, aussi, qui gémissent, la peau du visage, des membres, pantelante ou trouée, presque liquéfiée…

Nous gagnons les quartiers de vie, et je sais qu’il me mène à ma couche dans le dortoir de mon unité… je vais être bien seul… tout seul…

Il me dépose sur ma couchette, et me tend une petite gélule blanche, comme du plâtre : « …un calmant… », me dit-il…

Je suis seul…

Je tourne la tête sur l’oreiller, je regarde les autres couchettes, vides, mal fagotées, de mes camarades… laissées tel quel depuis notre départ.

Je pose l’amulette sur mon torse et je respire l’air de cette pièce fermée, où je ne sens plus l’odeur des chairs calcinées, des déjections, des hommes…

Rien qu’une trace d’encens…

Une infime trace d’encens…

La pièce aveugle, avec sa froide lumière tombante, s’efface et je vois se dessiner les soubresauts d’une agonie planétaire, je l’imagine, d’une certaine manière, je l’imagine…

Je ferme les yeux.

Je me laisse entraîner par la faible nuit glacée de mes paupières, j’entre dans les songes éveillés où se mêlent l’horreur abjecte de l’infirmerie et les splendides flamboiements de l’Exterminatus entr’aperçu…

Un fondu de chair et de roc, un ballet de corps et de brasiers, l’enfer ouvert sur nous, sur moi, qui m’aspire dans ses profondeurs…

Et le visage, le visage fin, délicat, de cette femme qui m’a prit la main, m’a mené hors de cette salle où Il m’a dévoré…

Je sombre… de nouveau.

Je sombre dans un sommeil hurlant et secret, c’est mon âme qui hurle de cette gorge serrée, sèche, douloureuse, un souffle puissant et retenu qui me perce le torse mais refuse de sortir…


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Huron sombrecoeur
post 27/02/05 , 13:44
Message #47


Feu-Maman Ours
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Impressionnant je m'attendais a une fin qui serait etonnante et je ne suis pas deçu. C'est tres bien écrit on y adhere tout de suite. Bien que tu emploi des mots qui dise ce qu'il pense, cela nous suggere, nous propose de deduire ce qui lui arrive tu melange sens propre et figuré c'est tres troublant^^


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Damned
post 27/02/05 , 15:29
Message #48


FĂ©e du logis
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Il est indiscutable que tu possèdes l'art de manier le lecteur en ton sens. Nombreux sont ceux à faire des récits ou suites purement macabres, donnant lieux à des atmosphères lourdes et sans intérêts, choses qui plombent un récit.
Dans ton cas, tu en viens à nous immerger dans le malheur et l'ambiance de la planète en feu, chose qui est d'autant remarquable que je viens à peine de me réveiller et qu'il ne m'est pourtant en rien difficile d'y adhérer.
Le style est parfait, la redondance de certaines expressions de sentiments donne de l'épaisseur à tes propos « Je suis seul... », L'histoire commence à s'éclaircir, en bref yabon.

Si j'avais des critiques Ă  faire, je te dirais de revoir par certains moments la ponctuation, qui Ă  certains endroits reste douteuse.

J'attends donc la vraie suite et fin.

Bien Ă  toi,

Damned - Bientôt 700 lectures... Rien que ça.


--------------------
- Supposez que je sollicite de vous en tant qu'étranger en route vers l'Ouest de chercher ce qui a été perdu, qu'est-ce que vous diriez ?
- Dans ce cas je dirais : d'oĂą venez-vous mon ami ?
- Et je vous répondrais : de l'Est tout en espérant que vous irez transmettre mon message à la Veuve pour le salut de tous ses fils...
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post 28/02/05 , 11:38
Message #49


Boule de poils


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QUOTE
je te dirais de revoir par certains moments la ponctuation, qui Ă  certains endroits reste douteuse.


Et le pire c'est que c'est vrai... faut que je me relise calmement des fois... le sommet ayant été ateint en suivant une virgule d'un "et" un brin malheureux.

La fatigue certainement.

Et non ce n'est pas fini! Que devient cette "femme" mystérieuse rencontrée par notre sergent, jusqu'où le mèneront les sinistres décisions de D'Orgini et ce maudit Inquisiteur y survivra t'il'

Le 41ème millénaire sortira t'il grandi de cette histoire?

Suite, ici, de l'Exterminatus.

Indice:

"Seigneur, nous ferions bien de conseiller notre suzerain de sorte que cette affaire se termine à son honneur. Il ne fait pas de doutes qu'ils ont vraiment mérité la mort. Si la condamnation est définitive, de la grâce, il n'en est plus question! Que Monseigneur leur accorde sa grâce et sa clémence... S'il supprime les deux enfants, on dira de lui beaucoup de mal."

Le conte de Floire et Blanchefleur, Robert d'Orbigny, traduit par Jen-Luc Leclanche.



7ème volet : Extermintus, 3ème partie

Il fait froid, les vitres brisées ne me protègent pas du vent.

Depuis les riches appartements dévastés du Gouverneur, je regarde, tout en bas, le tarmac de l’astroport en proie à l’agitation et à l’urgence.

Tu es l’un de ces petits points qui se rapprochent des transports en partance.

D’autres transports passent à ma hauteur, leurs réacteurs éclatants léchant parfois le fait et les parois de la cité-ruche, brûlant l’air de leurs vagues vibrantes… leurs canons ne cessant de pilonner les cloisons endommagées de la ville…

Je te suis des yeux et du cœur, tiré par des soldats affolés, paniqués par l’Exterminatus tombant de ce ciel en furie.

Il fait si froid…

Je passe mes mains sur mes bras, sur mes épaules, tentant de chasser les frissons glacés qui me couvrent, des frissons de peur aussi…

En moi, au fond de mon ventre, je ressens l’œuvre de la vie jouer ses douces harmonies, mais il est trop tard, je le sais, pour que l’enfant à venir voit un jour la surface de cette planète…

Des rideaux de feu déchirent les horizons.

A l’est la cité-ruche de Jergonen.

A l’ouest les splendeurs des palais de Forna, et les camps de la Défense Planétaire…

Au loin la route de Kor’Alzëia ne mène plus qu’à un brasier incessant…

Ca se rapproche…

Je regarde ton transport hésiter, se refermer et décoller, c’est l’un des derniers…

Il s’élève lourdement dans l’atmosphère, décrivant une sorte d’arc de cercle en tournant sur lui-même, passe bientôt à ma hauteur…

Je lui fais un signe…

Peut être me regarde tu…

Peut être que non…

D’autres transports quittent le tarmac, mais l’un d’entre eux se repose lourdement, une défaillance mécanique certainement…

Je reviens au ventre d’acier qui t’emmène, monstre grotesque et maladroit qui perce bientôt la couche nuageuse de cette impossible nuit qu’éclaire de sa toute puissance ignoble l’Exterminatus.

Je suis l’Hermaphrodite, l’asexué, le père et la mère, stérile et fécond, je suis l’Hermaphrodite… asexué… père… mère… stérile… fécond…l’Hermaphrodite…mère… fécond… l’Hermaphrodite… l’Hermaphrodite…

Au revoir…

Un tir orbital atteint l’astroport peu de temps après, effaçant dans sa course aveugle un transport en route et celui qui ne parvenait pas à décoller, fondant toutes ces formes sous mes yeux…

La chaleur du laser provoque une violente bourrasque et les vents brûlants de cette tempête m’atteignent de plein fouet…

Je sens bien cette soudaine chaleur, mais en même temps je ne crois pas qu’elle me pénètre au même instant, je ne crois pas que l’air que j’inspire me déchire la gorge et entre dans les alvéoles de mes poumons…

Je ne le crois pas…

Mais c’est cela.

Ce n’est qu’un court instant durant lequel mes yeux disparaissent, s’effondrent sur eux-mêmes…

Durant lequel mon corps tout entier s’effondre sur lui-même…

Je ne crois pas avoir mal…

Je ne le sens pas…

Je ne le sens plus…

Je suis toute entière absorbée par ton image, par ton souvenir, et la peur qui m’étreint n’est rien comparée à la douleur de ton départ, tu me laisse seule… ici…

La réminiscence disparaît enfin, mon cerveau fond sous la vague de chaleur, je le sais, mais je n’y crois pas…

Je suis persuadée que tu le sais, toi…

Je me laisse aller.

Je suis l’Hermaphrodite, fécond, je suis le père et la mère… l’Hermaphrodite… l’Hermaphrodite…père…fille et fils stérile…mère… Hermaphrodite… asexué… stérile…l’Hermaphrodite…mère…père…fécond… l’Hermaphrodite…la fille et le père… l’Hermaphrodite…la mère et le fils… l’Hermaphrodite…


Ici, ailleurs…

L’Hermaphrodite…

Lui et moi.

Lui et toi.

Toi… et moi.

Je me laisse emporter par la mort…

Pourquoi y résister…

Pourquoi.

Tout cela n’est qu’un court instant.

Un faible instant.

Un instant d’éternité…


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post 28/02/05 , 12:58
Message #50





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Salut Ă  tous.

J'ai lu beaucoup de récit sur ce forum et je les trouve d'excellente qualité.

Cependant, je suis litérallement subjugé par cette fantastique rédaction que tu nous as pondu Once.

A présent, j'ai presque honte de poster mes écrits ^^ (sur d'autres forums)

Je n'ai qu'une chose Ă  dire : Bravo et continue ainsi. Tu fais des heureux

Pour la gloire de l'Empereur !


--------------------
La lame perfora l?armure pectorale du Seigneur et trancha la chair de ce dernier. L?adorateur de Khorne s?Ă©croula sur le dos en hurlant sa douleur.

http://www.wgpower.net/forum/recits/recit-18_10052_1.html
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post 23/06/07 , 20:16
Message #51


Boule de poils


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Parce qu'il était temps ^^ (eh ouais plus de 2 ans déjà fiou)

"Il flottait dans l'air une odeur de solitude"

Robert Bloch.



8ème volet : « La voie des Anges », 1ère Partie :

« L’aspect pathétique de cette affaire ne doit en aucun cas vous alarmer… j’entends bien, conseillers… non.

La Flotte retirera ses vaisseaux lorsque je l’aurai décidé !

Il n’est pas question pour moi de faiblir si proche de l’achèvement, toute vie sera éradiquée, toute vie… et tout moyen pour elle de subsister.

Scribes ! »

Pourquoi je ressens cela.

« J’ordonne, déclare et frappe en retour, moi, Inquisiteur D’Orgini, représentant du Très Saint Empereur, avec pour témoins les membres de mon conseil, sous l’égide du Saint Office, selon les ordonnances inquisitoriales du 46ème cercle, d’excommunication et d’hérésie tout citoyen de Son Très Saint Imperium s’approchant à moins de 3 années lumière du monde maudit de Fortuna. »

Pourquoi douterai-je ?

« Prévenez les Astropaths, Princeps que ce secteur est frappé d’excommunication : que sa couleur change sur vos cartes étranges.

Puisse la Lumière de l’Empereur guider les âmes perdues en des lieux propices.

Je dirai l’office ce soir, mes amis.

Il faut que je me prépare et purifie mon âme et mon corps. »

Ai-je jamais failli ?

Non, je ne crois pas.

Si ce n’était l’Echeveau.

Si ce n’était la Circonstance.

Si ce n’était le Cœur.

Si ce n’était l’étrange formulation du Tarot.

Comment interpréter, comprendre, assimiler cela.

Les cartes, ces saintes paroles de l’Empereur, tirées les unes après les autres dans le silence de ma cellule, dans un profond recueillement, et déposées fébrilement sur la table me narguent désormais, hermétique structure horizontale en palier, où sombres images et certitudes ébranlées se chevauchent sur le précieux bois de Bechen.

Que cherchent elles Ă  me dire ?

Que cherche t’Il à me faire comprendre ?

Les bâtiments de la Flotte pilonnent les restes de cette maudite planète.

Le secteur tout entier est sous mon contrôle, nul vaisseau ne peut ni sortir ni entrer dans ce système, et pourtant, pourtant, il me semble bien que quelque chose n’a pas fonctionné.

Quoi ?

Quoi donc ?

Je passe dans mes appartements, lugubres, aux vagues senteurs d’encens, sans confort…

« Laissez moi, Karl, allez préparer l’office s’il vous plait… »

Karl me laisse seul, referme la porte, sans un mot.

Quelque chose dans l’air, un frémissement impalpable, un instant de froid, de profonde solitude, de néant absolu.

Le roulement des batteries du bord se fait de nouveau entendre.

« Pourquoi suis-je si inquiet… »

Je verse avec difficulté le vin de Gorso.

J’approche le verre.

Je doute.

Ma main tremble…

C’est ridicule.

C’est absurde.

Je regarde ma main, je regarde le verre que je serre sans vraiment l’empêcher de glisser, je regarde les doigts crispés se détacher, le liquide doucement couler alors que le verre tombe.

Mais je ne quitte pas des yeux cette main tremblante, pâle, aux jointures blanches qui ne parvient pas à se refermer.

Je suis terrifié.

Le fracas du cristal.

Le liquide.

L’éclaboussure.

La longue flaque rouge qui court…

Qui ne cesse de courir.

« Seigneur ! »

« Laissez moi ! »

Après un court instant le garde referme la porte.

« Laissez moi… »

Laissez moi… tous autant que vous êtes…

Je me dirige vers ma cellule, dans un coin des appartements de l’Amiral.

Elles sont lĂ .

Elles sont toujours là, rien n’a bougé.

Rien du tout.

Le mystérieux assemblage de cartes est là, sur la table, dans la pénombre.

Un nouveau roulement d’artillerie fait frémir le bâtiment.

Il n’y a pas de hublot, c’est une pièce aveugle, un débarras où j’ai fais installé une couchette, une petite table et un tabouret.

Sans aucune lumière sinon celles des petites bougies d’Alleja que j’ai déposé dés le premier jour sur les étagères qui courent le long des murs.

Je m’assois face à elles.

Je compte chacune d’entre elles.

Une première fois, puis une seconde, et de nouveau, je compte, je les compte, je les recompte.

Aucune ne manque.

Je lis plusieurs fois la redoutable conjecture, et je ne comprend pas, pas le moins du monde.

D’un revers je balaye la table et je les regarde s’étaler sur le sol, en tas ou seules, mais sur le bois il en reste une.

Une seule.

Claire figure de la Volonté.

Je m’empare de la carte.

Je l’approche de moi, tremblant, angoissé, et je la déchire.

Je la déchire et laisse tomber chaque morceau parmi les autres cartes.

Le Tarot tout entier est lĂ .

Par terre.

Et ce qu’il me dit n’est qu’horreur, peine et jugement.

Horreur, Peine et Jugement…

Un grondement sourd accompagne une nouvelle bordée d’artillerie.


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"In the Beginning there was Light, but then followed Darkness.. "

"Do you know what ?nemesis? means ?? ?A righteous inflictions of retribution manifested by an appropriate agent?. Personified, in this case, by an horrible cunt : me."


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urhtred_gohslord
post 23/06/07 , 22:14
Message #52



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gé-ni-al, on y croyait plus

euh... que dire de plus'


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tiens, notre cher duc avait raison, c'est marrant urhurh
C'est bien vrai^^
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Phoenix
post 24/06/07 , 14:19
Message #53





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Bonour Ă  tous

Bis Bis! C'est génial, pouvoir mettre en évidence des sentiments comme cela c'est fantastique... J'en suis encore loin pour ma part sad.gif

Bien Ă  vous.


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Phoenix
post 28/06/07 , 15:05
Message #54





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Bonjour Ă  tous

Once tu vas rire! J'ai enfin compris quelque chose dans ta première partie de récit. La fille s'adresse au garde de l'inquisition quand il s'est fait capturer par les genestealers'
C'est lui son amour? Aller aller dis moi qui j'ai juste.

Phoenix qui espère avoir compris...

Bien Ă  vous.


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post 29/06/07 , 9:49
Message #55


Boule de poils


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Ne gache pas ton plaisir rolleyes.gif

Que dire après cela... tu verras bien' Ou encore non: tu le saura selon ta propre sensibilité ^^ (c'est trop trop mystérieux... surtout pour moi happy.gif )

Once, oulah mais il faut que j'en reponde un ou deux et vite moi!


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Damned
post 04/07/07 , 4:59
Message #56


FĂ©e du logis
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Ce type là m'exaspère, faut bien l'avouer... Ces récits sont d'un style irréprochable, parfaitement adaptés à la rythmique de l'action, on en vient même à se sentir essoufflé après en avoir fait la lecture... Et à la forme s'ajoute un fond à chaque fois surprenant, à chaque fois haletant. Bref, il est agaçant pour un vil grincheux tel que moi de ne pouvoir apposer la moindre critique à chacune de tes suites mais seulement des louanges.

Vivement la suite.

Damned.


--------------------
- Supposez que je sollicite de vous en tant qu'étranger en route vers l'Ouest de chercher ce qui a été perdu, qu'est-ce que vous diriez ?
- Dans ce cas je dirais : d'oĂą venez-vous mon ami ?
- Et je vous répondrais : de l'Est tout en espérant que vous irez transmettre mon message à la Veuve pour le salut de tous ses fils...
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post 11/01/08 , 11:22
Message #57


Boule de poils


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smile.gif

"Ton coeur est enflammé, ton but glace d'effroi."

Ismène, Antigone, Spophocle.

8ème volet : « La voie des Anges », 2ème Partie :

Le bruit, les cris, les ordres, les hauts parleurs, le bourdonnement des cellules énergétiques des lasers, le bruissement infect des salves et les chocs successifs des canons en recul, une salle d’artillerie, sur le flanc du bâtiment, qui lâche l’une après l’autre les vagues de feu sur une lointaine planète.

Aux ponts inférieurs, sous le ventre du vaisseau, les tubes à torpilles chuintent une pluie de mort et d’acier aux silencieuses formes oblongues et aux larges traînées de feu.

Les turbines secondaires stabilisent le magnifique vaisseau en orbite, les équipages des tourelles latérales vident les culasses des énormes douilles des munitions bactériologiques, et glissent sur les rails de chargement de nouvelles torpilles, de nouvelles ogives, que les tubes de lancements surchauffés et voraces ingèrent et expulsent sans arrêts.

Les canonniers souffrent dans l’atmosphère brûlante des salles d’artilleries, les salves rythment comme un seul cœur gigantesque ces vies abjectes de bourreaux, de meurtriers que les sermons psalmodiés par les prêtres du bord ne rachèteront jamais.

Des chérubins de marbre et d’acier veillent autour des gorges ardentes, sculptures somptueuses et grotesques à la fois, aveugles et froides, que surplombent les aigles à deux têtes de Son Imperium et l’encens, partout l’encens, se mêle aux odeurs de souffres et d’ozone laissées par les réacteurs en furie.

On se bouscule, on s’interpelle, on s’encourage, on s’injurie dans le faste étrange des chambres de tir.

Ce fut le second requiem, long, lent, oppressant, inhumain.

Une plainte martelée dans les coques des navires de la Flotte, un hymne sombre reprit par des milliers d’armes comme autant d’hommages martiaux aux vies enterrées, ensevelies dans la fournaise de continents en démence, à l’agonie…

Une planète se meurt, doucement, silencieusement, pétrifiée dans ses propres remous tectoniques, la fine couche de gaz qui l’entoure n’est bientôt plus qu’une masse enflammée, une tempête enfermée dans un globe de verre, qui parait lécher un univers insouciant, une sorte de soleil mort en proie aux derniers soubresauts de ses milliards d’années de caprices.

L’œuvre de l’homme est une splendeur inconnue, une merveille, une curiosité, un art spectral et nauséabond, lié par les lois de la physique en une seule masse aux révolutions sereines, piteuse et décevante ombre mortuaire, déchaînée et disparue, lune, une lune…

L’oxygène enfin dévoré, anéanti, les turbulentes circonvolutions s’éteignent, le corps misérable aux sillons de lave apparaît face au néant, frappé du sceau inaltérable de l’Inquisition, toute vie disparue, toute trace de vie, toute œuvre, toute architecture, l’humanité effacée se regarde dans ce paysage figé.

Les jours et les nuits sont passés sur ce monde détruit, l’épuisement des munitions a fait taire les canons, les tubes de lancement désormais vident sont nettoyés, des cargos sont chargés de douilles et d’enveloppes d’acier, les vaisseaux de la Flotte gravitent autour de la boule de roches, mais rien ne vient, les équipages se reposent, l’inquiétude des officiers les gagnent bientôt, et les messes grandioses que l’on donne désormais ne calment pas ces hommes.

Les lourds bâtiments de guerre attendent dans l’obscurité de cet espace si hostile l’ordre de partir, mais cet ordre ne vient pas, il ne vient toujours pas.

Des chuchotements, des rumeurs parcourent les coursives, et les hommes échangent au coin d’une porte, dans les salles de repos, des nouvelles sinistres, d’autres plus encourageantes.

Ils ne savent pas, ils ne comprennent pas, ils ne connaissent pas le but de cette mission, qu’ils croient avoir remplie, qu’ils ont cru terminée le dernier coup de canon tiré, la dernière torpille lancée.

Et moi-même je me suis demandée où cela doit nous mener.

Jusqu’où nous entraînera l’Exterminatus et jusqu’à quand devrons nous rester en orbite.

Je ne veux pas lui en parler.

Lorsque Tesün le lui demande, il se met en colère, hurle, s’agite.

Nous n’abordons plus ensemble que l’état moral des équipages, ainsi que les niveaux de réserves de chaque vaisseau, mais cela même est à la limite de le faire enrager.

Je ne reconnais pas l’Inquisiteur D’Orgini.

L’homme qui est là, devant moi, n’est plus le même depuis quelques jours, il est nerveux, glaçant, presque désagréable.

Il s’enferme des jours entiers dans ses appartements, et à chaque fois qu’il en sort son état empire. Sa main droite est cachée dans un gant noir, main qu’il colle dans son dos, et que je discerne parfois, lorsqu’il part d’une réunion, trembler doucement.

- Mère Ellena, dîtes moi où en sont les préparatifs de défense du 8ème escadron.

- Les destroyers ont bien gagné le secteur Zilon 74, Inquisiteur, et leur Astropath Princep enregistre une variation du champ de Salank sur le 6,847 ème segment.

L’agitation d’Ag’Tel attira mon attention. Il se racla la gorge, se leva et sortit de la salle de réunion. Sans un mot.

- Et vous, Frère-Capitaine.

- J’ai décommandé l’approvisionnement de notre vaisseau, comme vous me l’avez demandé, Inquisiteur, mais je réprouve cette décision, notre devoir peut à tout moment nous appeler en d’autres lieux et je ne comprends pas pourquoi nous devons ainsi isoler toute cette flotte du reste de la chaîne de commandement. N’en avons-nous pas terminé avec ces Xénos il y a des semaines de cela ?

- Croyez moi, Frère-Capitaine, je comprends vos questions, mais il n’est pas encore temps de vous répondre, mobiliser ces vaisseaux et vos hommes me coûte, croyez moi.

- Je note que vous avez demandé aux Astropaths du bord de cesser de transmettre nos coordonnées ?

- Oui.

- Pourrai je savoir ce qui motive pareille décision ?

- Non.

- Inquisiteur ! Il était bien rare d’entendre l’un des notre parler ainsi. Mais il était encore plus rare qu’un membre de l’Ordo perde son sang froid à ce point. Chacun se tourna vers le Chevalier Gris, surpris par ce que cet homme avait à dire. Me croyez vous stupide ? Nous croyez vous stupide à ce point ?

- Parlez librement Frère-Capitaine…

- Je ne comptai pas le faire autrement ! Il se leva. S’approcha de l’Inquisiteur. Posa devant lui un rouleau de parchemin au sceau de son ordre. C’est pour cela, n’est ce pas que nous sommes ici ?

D’Orgini déroula le parchemin sans mot dire, sa main droite n’était qu’une serre dont
il n’usait presque pas. Il lut et laissa le rouleau sur la table, devant lui, recroquevillé sur lui-même. Il opina de la tête, le regard vide avant de se passer la main sur le visage. Il avait pâlit un peu plus.

- Oui Frère-Capitaine. Sa voix, éteinte, laissait pourtant passer un peu de rancœur.

- Ecoutez moi, Inquisiteur, écoutez moi tous, les derniers rapports d’activités recensées de la flotte ruche Béhémoth laissent présager d’une prochaine attaque sur ce secteur.

Comment ? Comment était ce possible ? J’étais terrifiée au sens caché de ces paroles, mais aussi aux sens même de notre action ici.

- Parlez, D’Orgini, parlez leur donc de vos projets…

- Ma vie. Ma vie toute entière est dictée par les saintes paroles du Tarot, et celui-ci m’a amené en ce secteur pour attirer la flotte ruche. Je m’étranglai à ces paroles. D’autres murmurèrent un moment. Tous ici sentaient déjà les mâchoires Tyrannides se refermer sur leur cou. C’est un piège que je leur ai tendu… il est invraisemblable qu’ils ne soient pas déjà là… j’avais tout prévu, les incidences temporelles du Warp, l’Ombre qui voile les transmissions astropathiques… et jusqu’au moral défaillant de mes hommes… mais rien, rien n’est encore venu… il regarda le Chevalier Gris dans les yeux. Jugez moi donc Frère-Capitaine… vous ne pouvez pas vous retirer de cette opération sans mon accord et il faudra des mois de tractations avant que votre Ordo obtienne ma tête. Il lui sourit de son rictus abominable.

- Je vous méprise, Inquisiteur, vous n’êtes pas digne de votre rang ni de votre ordre… il voulut sortir sa lame de son fourreau quand D’Orgini leva la main.

- Vous n’êtes pas si stupide, non… vous désirez me tuer car à vos yeux je ne suis rien qu’un faible et vieil imbécile… mais j’ai bien d’autres dons.

- Hérésie !

- Non, mais si vous portiez la main sur moi alors que rien encore n’a eu lieu je ne donne pas cher de la peau de vos hommes lorsque les cours d’Inquisition se réuniront dans vos chapelles… vous ne semblez pas connaître le pouvoir des hommes… vous êtes un ignorant.

- Misérable fou, nous courrons à notre perte…

- Non.

- Donnez l’ordre à la Flotte de se dégager !

- Sinon ? Vous me transperceriez avec votre épée ? Faites donc… mais souvenez vous que votre destin est lié au mien par bien des pactes passés entre nos deux ordres.

- Mais avez-vous tenu compte de l’épuisement des équipages, du manque de munitions ?

- Tout cela n’a aucun sens. Le Maître Ag’Tel se leva et se dirigea vers la porte. Il se retourna vers D’Orgini. Je désapprouve, Seigneur Inquisiteur, et je crains que l’Esprit du Dieu Machine, en ces lieux, n’ait que trop épuisé ses ressources, ainsi quelques soient le nombre et la forme des louanges que nous lui ferons il n’est pas envisageable de lui demander l’impossible, et si l’Empereur, tous, nous guide, il nous faudrait bien des miracles pour que nos soutes se remplissent de munitions. Nous n’avons pas su observer vos plans, mais sachez que je me sens personnellement trahi et que cela sera une grave atteinte aux relations pourtant bonnes qui ont jusqu’ici permis à nos deux ordres de coopérer.

- OĂą allez vous ?

- Je vais vous désobéir, D’Orgini, et contacter Mars pour connaître la disposition d’autres Seigneurs Inquisiteurs quant à vos plans. Car vous avez des maîtres, aussi, D’Orgini, et je pense que tout cela leur déplaira.

- Soit. D’Orgini se leva lui aussi, n’arrivant qu’aux épaules du Chevalier Gris. Je me retire aussi. La réunion est terminée.

Je laissai glisser mon chapelet après le départ de l’Inquisiteur.


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Nemo-le-poisson
post 11/01/08 , 13:19
Message #58





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Membre no. 3010



Pffiouu.
Ca se corse dirait-on... Des -comment dire- dissensions au sein du groupe?
Vivement, la suite... on en rafole!! smile.gif Et moi j'adore rolleyes.gif

Je n'aurais qu'une remarque: bravo!


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urhtred_gohslord
post 11/01/08 , 21:28
Message #59



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eh ben! on peut dire que tu sait te faire attendre!
peut-être était-tu trops occupé à jouer l'"épine dans le pied" de shaman^^


donc bon... moi qui coyais que c'Ă©tait fini... je suis comme d'hab sur le cul!

mais comment cela vas-t-il finire? et le pire c'est qu'avec ton rythme de production, on est pas près de la connaitre la fin^^.


--------------------
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Gaara du désert
post 11/01/08 , 21:49
Message #60





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Bravo, j'ai adoré. Je suis pas sur de t'avoir déjà félicité donc je le fais.

QUOTE
mais comment cela vas-t-il finire? et le pire c'est qu'avec ton rythme de production, on est pas près de la connaitre la fin^^.


Il n'y a plus qu'a attendre 6 autres mois. happy.gif
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